La guerre est perdue. Plus personne ne parle de la Crimée qui était, il y a moins de six mois, partie intégrante de l’Ukraine. Plus personne n’imagine rabibocher les habitants du Donbas à la même Ukraine. Qui parle encore du destin futur, ukrainien de Marioupol ?
La déplorable armée russe, malgré ses mercenaires sibériens ou nord-coréens, malgré l’absence d’intérêt des russes pour une guerre impérialiste, a réussi à geler une armée ukrainienne sans réussite, sans moral, sans buts de guerre.
La guerre est perdue faute de combattants : les américains ne veulent pas être des pigeons que l’on plume, les européens voudraient bien continuer de faire combattre les autres mais sans risquer la vie de leurs précieux citoyens, quant aux militaires sur le terrain ils n’ont qu’une hâte : rentrer chez eux.
Tout le monde monde voit bien que l’enjeu n’est pas la frontière, qui est pour l’essentiel tracée par sur le sol par des combats meurtriers.
Reste à savoir qui va financer la reconstruction de l’Ukraine : à part l’Union Européenne, personne ne voit poindre quelqu’un d’autre au guichet.
Reste à négocier la sécurité à long-terme du moignon d’Ukraine sauvée de l’annexion russe, mais qui ne devrait entrer ni dans l’OTAN, ni dans l’Union Européenne. Alors personne n’imagine d’autre solution que quelques troupes européennes stationnées le long du Don.
La seule véritable monnaie d’échange est la levée des sanctions financières à l’égard la Russie. Quelle contrepartie trouver à un enjeu essentiel pour la Russie ? Une fourniture de gaz gratuite à l’Ukraine pour une période et une quantité à définir … une fourniture de quantités de métaux stratégiques à l’Europe à des prix déterminés … un accord de non-ingérence en Géorgie et en Arménie … tous engagements fragiles, mais le rétablissement des sanctions finançières serait lié à leur non-respect.
La guerre est perdue. La paix va être perdue si les américains sont les seuls à négocier.
