Les interdits se multiplient. Un dernier exemple sur le grand journal de Canal+. Alain Duhamel a eu bien du mal, face à Thomas Legrand et Joseph Macé-Scarron, à défendre l'idée qu'il était possible de discuter de l'identité nationale ou française, ou de l'immigration, ou encore de l'Islam; le tout était de le faire au moment opportun et avec les mots qu'il fallait.
Une saine réaction face à la bordée d'injures envers tous ceux qui abordent le sujet, citons au hasard : fasciste, nazi, colonialiste, islamophobe, débateurs à la con etc ...
Quand même étrange dans une société qui se targue d'être en pointe sur la défense de la liberté, d'entendre ce concert sur quasi toutes les ondes, dans presque tous les éditoriaux, que la seule vérité est l'Universalisme, que toute autre opinion relève de l'étroitesse d'esprit voire d'un esprit de haine de l'"étranger"; l'autre vérité intangible, à les entendre, est le relativisme, que toute autre opinion relève du commutarisme. Tout celà est enrobé d'un respect idolâtre des "Lumières", de la Révolution, et de la laïcité.
On a envie de redire que les vérités sont multiples (sauf bien entendu dans les théocraties). Que la discussion est le seul moteur possible pour trouver des solutions (sauf pour les despotes éclairés ou non). Que la confrontation des idées, est bien entendu dangereuse (on peut être converti par son adversaire, on peut être submergé par des réactions populistes), mais ce danger doit être non seulement affronté mais désiré. Même dans les religions la vérité révélée est soumise au doute permanent.