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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 17:53

Michel Camdessus trouve trois raisons à la perpétuation de la crise : la perte de confiance qui se transforme en rumeur (toute décision des états européens est analysée négativement), la mauvaise gestion des états depuis des décennies qui les a amené  à un endettement devenu insupportable si des mesures drastiques (que personne ne propose) ne sont pas prises, la perte de valeurs qui a laissé monter dans nos sociétés consumérisme et absence de solidarité.

Je trouve qu'il mélange trois facteurs qui ne sont pas de même nature. Le premier n'est que la conséquence du second et le second la conséquence du dernier. La perte de confiance n'est que le reflet désabusé de l'opinion mondiale face à des états qui ont oublié de se gérer depuis belle lurette.  L'accroissement des dettes n'a été qu'un mode de gestion laxiste de gouvernants qui n'avaient qu'une idée : préserver un modèle social bâti sur la compassion et la paresse. Sur ce dernier point l'exemple le plus éclairant est  celui des sub-primes qui a mis le feu aux poudres : l'état américain dans un double souci de loger tous les malheureux a aboli l'idée qu'un prêt à un individu puisse nécessairement être remboursé; on prêtait à des gens sans revenu, sans actif;  la sanction a plongé dans un malheur encore plus grand ceux que l'état américain a cru aider et a provoqué une immense déflagration qui a d'abord failli emporter le système bancaire et qui maintenant menace les états.

La perte de valeurs est véritablement au centre du sujet :  c'est elle qui explique que l'on puisse décider de faire produire des richesses dans des pays émergents au prix d'un effroyable dumping social et écologique, tout en maintenant la fiction que ce transfert nous est bénéfique. C'est elle qui autorise les consommateurs à refuser une juste rémunération des producteurs au prix d'une idéologie débridée qui sacralise la productivité au détriment de la qualité, tout en laissant croire que l'inflation de la consommation est synonyme de récompense individuelle. C'est elle qui nous a fait croire que le parasitisme était la doxa du futur : pendant que les autres produiraient, nous leur offririons nos services, nos prestations; l'avenir était dans le service pendant que les émergents se contentaient de la production. Tous ces raisonnements faux étaient bâtis sur le mépris d'un travail de création exigeant, au profit d'un travail de contrôle et de préconisation moins fatigant, sur la préférence donnée à la consommation au meilleur prix, au détriment de la production de qualité, sur la satisfaction immédiate des besoins des pays développés au détriment d'une évolution consensuelle et harmonieuse des pays émergents.

Ces valeurs perdues sont celles qui favorisent le travail de création, la juste rémunération de la production, la préservation des richesses héritées. Dans sa folie consumériste l'occident a oublié la transmission du passé (antidote contre l'arrogance), la fraternité avec le monde (nécessité vitale), la responsabilité d'exploiter ses talents (obligation morale).

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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 22:26

Je n'en reviens pas moi-même, mais je vais rendre hommage à Mario Draghi, le président de la Banque Centrale Européenne, cette entité apatride, sans contrôle démocratique, enfantée par le funeste traité de Maastricht.

Il a osé dire tout haut que le délire budgétaire des états membres de la zone euro n'avait pas à être corrigé par l'artifice de la planche à billets; que les gouvernants n'avaient pas à tenter d'oublier tous leurs errements cumulés depuis des dizaines d'années par un coup de gomme de l'inflation; une telle opération ne conduirait qu'à perpétuer la gestion laxiste qui fut de règle; elle ne mettrait pas fin à l'enflure exagéré des dépenses; la boursouflure d' administrations remplies de sinécures, d'emplois de faveur; la gabegie de dépenses baptisées sociales qui oublient les plus faibles au profit des mieux défendus; le délire d'investissements publics sans contrôles. Le message du bon docteur Mario est clair : les déficits budgétaires devront être corrigés, non par un tour de passe passe magique mais par des réformes de structures qui feront mieux rentrer l'impôt et surtout fera baisser les dépenses.

Il a avec tout autant de vigueur indiqué son souci de donner aux organismes de financement de l'économie une garantie illimitée, et des moyens de financement à coût raisonnable. Le message est fort :  ce sont les entreprises, les initiatives individuelles qui vont relancer la machine économique grippée de l'Europe; ce sont eux qui pourront bénéficier de moyens. Il ne s'agit pas de faire de la relance guidée par les états sous la forme d'un énième plan baptisé keynesien pour doper les investissements, ou la consommation. Il ne fait pas confiance à des états qui ont marqué de leur impéritie 40 ans de gestion, mais de redonner le pouvoir à ceux qui sont à même de produire,  de créer des emplois .

Bravo, Monsieur Draghi. Vous avez cerné le véritable problème : ce n'est pas celui de survie d'états obèses, c'est la relance de l'initiative multipolaires, venant de toutes les bonnes volontés.

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 11:37

Dans son livre, « Pour une révolution fiscale », Thomas Piketty (et deux acolytes) propose une réforme fiscale qui inspirera peut-être des propositions du candidat socialiste. Il  me parait utile de comprendre la philosophie qui se cache derrière la prétendue neutralité de l’économiste.  Tout d’abord tentons de pister quelques uns de ses préjugés. J’en ai pour ma part relevé quatre qui me gênent d’autant plus qu’ils ne sont pas explicites  :

-          Dans son univers où tout est évalué pour les besoins d’une meilleure efficacité fiscale, il oublie des travaux qui existent pourtant : la tenue du ménage d’une maison, l’élevage des enfants ; je ne suppose pas qu’il les considère comme non nécessaires, non utiles ; pourquoi donc sont ils éliminés de sa comptabilité ? Pourquoi considère-t-il comme plus gratifiant pour la collectivité d’être technicien(ne) de surface pour le compte d’autrui, ou gardien(ne) d’enfants des autres ? Ces activités lorsqu’elles sont officiellement rémunérées par des tiers entrent dans le revenu national (et donc dans le PIB), si elles sont effectuées à titre gratuit elles sont ignorées. Ce ne serait pas très grave, s’il ne s’agissait que d’un biais dans la comptabilité publique, le problème est que Piketty considère qu’une personne au foyer est une personne oisive : c’est ce qui ressort de sa suppression du quotient familial, la personne au foyer est censée avoir un revenu nul, la personne qui dispose des revenus paye au taux progressif sur l'ensemble de ses revenus ; en réalité le quotient familial fonctionne comme si celui qui gagne le plus ou qui perçoit seul des revenus paie une contribution de la moitié de ses revenus à l’autre qui travaille à la maison. L'idée sous-jacente de Piketty est la mise à l'index du travail au foyer.

-          Dans sa recherche d’une fiscalité juste il passe subrepticement de la notion d’effort proportionnel (chacun paye des impôts en relation avec ses gains) à la notion de taux progressif d’imposition ; je ne sais pour ma part distinguer si une taxation de 60% au-dessus d’un certain niveau de revenu est plus juste qu’une taxation de 55% ; de toute évidence ce n’est qu’une pétition de principe sauf à dire qu’il existe un niveau de gain inadmissible qui implique et que la progressivité de l’impôt sur le revenu grimpe jusqu’à 100%. Une progressivité plus forte du taux d’imposition sur le revenu n’est pas en soi plus juste, elle procure seulement plus de ressources fiscales prélevées sur une minorité. L'idée sous-jacente de Piketty est le plafonement des revenus.

-          Pour mieux traire le contribuable il imagine de le taxer sur un loyer fictif qu’il percevrait s’il était propriétaire. Sa justification, en dehors du fait que cela a déjà existé, ou existe ailleurs, est principalement de remettre sur un même niveau et les contribuables locataires dont le loyer ampute les revenus et les contribuables propriétaires qui par définition ne paient pas de loyer. En dehors de l’étrangeté d’avoir à payer un impôt   sur un revenu qu’on n’a jamais perçu et qu’on ne percevra jamais, l’idée sous-jacente est de rendre sans attrait la possession individuelle de son logement et de passer insensiblement à la socialisation de l’ensemble de l’immobilier.  Ce peut être une option, mais cela va à l’encontre du désir de millions de familles. L'idée sous-jacente de Piketty est la dépossession du foncier individuel.

-          Dans ce travail sur la fiscalité, donc théoriquement centré sur une optimisation et une simplification des recettes, curieusement il nous pond un petit chapitre sur le revenu d’autonomie des jeunes adultes qui participe au volet dépense et est donc hors-sujet. Néanmoins cette impérieuse nécessité qu’il a ressentie de l’introduire dans cet ouvrage révèle une dernière fois son préjugé fondamental contre la famille : il veut passer d’un système où les classes aisées aident leurs enfants et les moins riches bénéficient de bourses, à un système qui favorise l’autonomisation des jeunes par rapport aux adultes qui les aident pendant la période de leurs études ou de leur apprentissage. L'idée sous-jacente de Piketty est l'affaiblissement du lien familial.

Le livre de Piketty est donc bâti, non pas seulement sur une analyse des moyens de simplifier et rendre plus juste la perception des impôts, mais aussi sur la volonté de changer la société dans les domaines de la propriété et de la famille.  Le titre qu’il arbore « la révolution fiscale » est en grande partie un mensonge puisqu’il s’agit d’une révolution sociale induite par une nouvelle fiscalité.

Dans une deuxième partie j’examinerai quelques une de ses analyses qui ne me paraissent pas justifier les conclusions auxquelles il arrive.

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 14:29

Comme beaucoup d' intervenants sur ce net, je considère que le problème de la balance commerciale française devrait être une priorité alors qu’elle n’est jamais abordée par l’ensemble de la classe politique (une allusion,quand même par Sarkozy hier, c’est nouveau, sur la nécessité de la réciprocité des avantages consentis entre pays) . Le solde négatif de cette balance qui s’est dangereusement aggravé est le signal d’alarme de notre désindustrialisation sur le long-terme. Et c’est bien ce déséquilibre qui est à l’origine de l’explosion de l’assistanat, donc des dépenses publiques, donc des déficits publics (de plus financé absurdement par des emprunts sur les marché internationaux).

Réindustrialiser (donc créer des emplois, donc entrer dans un cercle vertueux) ne se fait pas uniquement à coup d’anathèmes contre « la main invisible du marché » (je ne sais si elle invisible, mais elle existe), les «fonds spéculatifs » (le sujet n’est pas l’existence d’épargne et de structures qui les gèrent, mais de la nocivité des produits dérivés), « les ogres du CAC40 » (on devrait être fier de leur existence), mais d’abord de trouver pragmatiquement les moyens de relancer l’initiative privée. Les trois que je sens possibles sont l’amélioration de la compétitivité, la libération des contraintes administratives, l’appui de l’état à des secteurs stratégiques.

1° L’amélioration de la compétitivité passe en vrac par une restauration des termes de l’échange entre la France et les pays émergents (TVA sociale ? Contingentements aux frontières de l’Europe ? Dévaluation de l’Euro), par la restauration des termes de l’échange avec l’Allemagne (Sortie de l’Euro ? Création d’une zone Mark et d’une zone Euro des pays du Sud), par un allègement des charges des entreprises (Encore TVA sociale ? Abolition des 35 heures ? )

2° La libération des contraintes administratives passe, tout aussi en vrac, par la réforme du contrat de travail (suppression des conditions de licenciement contre une augmentation substantielle des indemnités de licenciement ?), la facilitation de la mobilité (abolition des taxes sur les ventes immobilières ?), la réforme profonde de toutes les procédures d’autorisation de création d’établissements nouveaux, de leur construction, de leur exploitation (trop complexes, trop propices à des recours abusifs ou au moins dilatoires ? trop tatillonnes et favorisant l’action de petits chefs et d’associations de protection d’intérêts locaux ?)

3° L’appui de l’état à des secteurs stratégiques est surement indispensable, pour favoriser la recherche (avec des systèmes d’élargissement du crédit impôt recherche ? avec l’élargissement de l’autonomie des universités pour lancer des programmes ?), pour aider les entreprises sur des secteurs pointus ou qui ne sont pas encore arrivés à maturité (ce qui implique, souvent, de faire abstraction de règles bruxelloises ?), pour abandonner les aides d’aubaine (style ADEME ou autres organismes du même acabit) et concentrer l’effort de l’état sur  des sujets qui ne sont pas nécessairement à la mode mais créateurs d’emplois, pour relancer les programmes énergétiques (sans tabous sur le nucléaire, les énergies fossiles comme le gaz de schiste ?).

L’économie, en bref, ce n’est pas que de la monnaie, des banques, et de la fiscalité mais bien d’autres éléments qui concourent aussi (essentiellement ?) à pourchasser les attitudes, les situations de rentier, de bénéficiaires d’avantages acquis au profit du mouvement, de la vie, de l’audace.

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6 septembre 2011 2 06 /09 /septembre /2011 11:25

Avec les aides successives et inopérantes pour colmater le gouffre de la dette grecque, la double peine est acquise : vos impôts augmentent et votre capital (pas nécessairement gros) s’est amoindri. Et l’on peut déjà anticiper une aggravation des sanctions. Les consensus gouvernementaux nous incitent  à  partager les fautes des autres, au nom de la solidarité et/ou pour nous sauver nous-mêmes.

Le problème est que la solidarité a pour, principe d’aider les accablés du destin ou les pêcheurs repentis. Or, pour l’instant, l’impression nous est donnée que les grecs après avoir vécu dans l’insouciance (ce qui n’est pas un crime, mais ne relève pas de la force du Destin), tentent de laisser le poids des efforts aux plus pauvres (les ilotes ?) ou à l’Euroland (les barbares ?) ; il serait temps qu’ils s’appliquent  le précepte socratique « connais toi toi-même » pour en arriver à la conclusion aides toi toi-même.

Quant à nous sauver nous-mêmes, la question a déjà reçu une réponse : il serait plus simple et moins couteux de recapitaliser les banques détenant des obligations  de l’état grec. Mais nos gouvernants sont terrorisés par les dettes d’autres pays qui n’ont ni la même origine, ni la même ampleur, ni le même risque de non-remboursement. Au nom de quelle précaution faut-il abandonner tout esprit d’analyse ? Au nom de quelle absence d’imagination faut-il laisser croire que les problèmes du Portugal, de l’Espagne, de l’Italie, de la France sont assimilables aux difficultés de la Grèce ; chacun a vécu au-dessus de ses moyens c’est le seul point commun ; aucun n’ a de structure économique comparable ; aucun n’a la même démographie. Il serait avisé que chaque pays retrouve en lui les forces nécessaires pour corriger les erreurs du passé et refuse de se laisser entraîner par le chant du joueur de flutte de la petit ville allemande d’Hamelin.

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31 août 2011 3 31 /08 /août /2011 17:26

Tout le monde se focalise sur le déficit budgétaire en s’alarmant sur le niveau des dettes publiques calculé en % du PIB. D’abord, le PIB est un instrument approximatif qui ne représente la réalité que de très loin en survalorisant toute sous-traitance, et en sous-évaluant toute autoconsommation. Il est de plus exprimé dans la monnaie du pays concerné et donc pas nécessairement dans la monnaie des emprunts. De plus on ne comprendrait pas de laisser de côté la dette privée. Il serait étrange de bâtir une règle d’or à partir d’un instrument aussi contestable.

Les inquiétudes des créanciers ont trouvé leur origine dans la mauvaise gestion économique des pays emprunteurs constatée par le creusement de leurs déficits commerciaux. Ceux-ci sont la mesure brutale non pas seulement du dérèglement financier, mais beaucoup plus concrètement de la désindustrialisation, et de la délocalisation des services. L’origine de ces pertes de substance est  certainement à trouver pour partie dans des dumpings de quelques pays (social, environnemental, monétaire), mais aussi dans l’inefficacité de la gouvernance publique des pays occidentaux. La source de nos maux n’est pas que le fait de pays cyniques qui abusent des règles de libre-échangisme commercial et financier. Elle provient aussi de l’hypertrophie d’états qui ont brouté la laine sur le dos des producteurs. S’il faut pourfendre l’ultra-libéralisme qui a ouvert nos frontières à des produits et services bas de gamme, et à des capitaux errants, il faut également s’attaquer à l’ultra-étatisme qui  sous couvert de « principe de précaution », de « sécurisation » conduit à une mise en tutelle de tous les citoyens, la prolifération de l’esprit de rente (pour ceux qui en bénéficient et qui s’y accrochent) au détriment du développement de l’esprit d’entreprise et d’audace.

In fine, les problèmes à résoudre paraissent bien étrangers à nos gouvernants. Ils ne paraissent intéressés que par la fuite en avant : plus d’impôts pour colmater les déficits, plus de règles budgétaires européennes pour continuer d’emprunter, plus de sauvetage de pays au prix de récessions insupportables à moyen-terme, plus d’ententes et de compromis avec les pays les plus cyniques (avec l’Allemagne pour l’euro, avec la Chine pour l’OMC , avec les Etats-Unis pour les mouvements de capitaux, etc…). Le problème de la fuite en avant à toujours été soit que l’on s’essouffle, soit que l’on trébuche. Il vaudrait mieux faire face maintenant et parler d’une part taux de change, contrôle des mouvements de capitaux, d’autre part dégraissage du mammouth (pas seulement celui de l’Education Nationale).

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5 août 2011 5 05 /08 /août /2011 11:02

La spéculation n'est pas le fait de l'existence de marchés (les différentes bourses étant ces marchés) mais de l'absence de règles saines de fonctionnement de ces marchés : quels produits ? dans quelles conditions ? entre quels acteurs ?

Un marché est surveillé par des autorités régaliennes afin d'éviter que des produits illicites soient échangés, afin de s'assurer que des procédures de saine concurrence soient respectés, afin que les acteurs qui interviennent soient solvables.

Tous le marchés de gré à gré sur les produits financiers devraient être prohibés à tous les acteurs faisant appel à l'épargne individuelle afin au moins de remettre sous le regard des autorités les transactions pouvant avoir des conséquences sur l'épargne publique. Déjà le problème serait cerné.

Sur ces marchés, il serait urgent de revenir à quelques règles simples :

- un fixing journalier par Bourse (il aurait au moins deux mérites : une limitation de l’impact des rumeurs de marché propices aux arbitrages purement spéculatifs, une limitation des possibilités des programmes automatiques d’ achat et surtout de vente)

- une interdiction des ventes à découvert (outil absurde de vente de ce que l’on ne possède pas, ou que l’on ne possède pas encore : l’intérêt économique de cette option est énigmatique)

- une obligation de livraison du physique à l'échéance (là encore il s’agit de reconnecter marché physique et marché papier, afin de’éviter la prolifération d’acteurs qui au pretexte de fluidifier les marchés les transforment en des lieux de pure spéculation qui déconcertent les acteurs présents sur le marché physique )

Toutes les bourses sont utiles si elles favorisent la liquidité entre instruments financiers (actions, obligations, produits de couverture de risque). Ce qui est nocif est l'utilisation de ces marchés ou de manière dévoyée (programmes de gestion automatisés, ventes à découvert) ou par des acteurs qui n'on rien à y faire (banques de dépôt, fonds qui n'ont pas d'activité physiques, etc...). C'est bien le rôle des autorités régaliennes, depuis la nuit des temps, de promouvoir les marchés tout en les surveillant étroitement. La difficulté actuelle est d'organiser la régulation sur des espaces économiques suffisamment vastes pour qu'elle soit efficace : l'Europe pour une fois pourrait servir à quelque chose. Il faut coordonner les politiques régaliennes des différents états pour qu’ils tentent de reprendre le contrôle sur des outils qui leur échappent complètement ; il faut que les états fassent en sorte que les acteurs économiques non purement financiers retrouvent un minimum de sureté dans leurs transactions.

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17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 10:38

Pourquoi ligoter nos dirigeants entre effondrement cataclysmique et fédéralisme ? Aucun peuple ne désire un cataclysme, aucun peuple n’a donné mandat pour une Europe fédérale. Certes tout le monde comprend désormais que la solution d’aide à la Grèce mise en place l’an dernier était vaine, tout le monde sait qu’un processus analogue serait tout aussi vain et de contribuerait qu’à éteindre superficiellement l’incendie.

Dire de la zone euro que son effondrement serait un cataclysme est quand même oublier qu’il existe de facto une zone mark (Allemagne, Pays-Bas, Finlande et quelques pays qui aimeraient s’y agréger) qui subsistera probablement en tout état de cause et des pays qui n’ont plus rien à y faire pour des raisons toutes différentes : manque d’outil industriel, manque de compétitivité industrielle, vocation de services, dépendance pour les matières premières. Que le fédéralisme soit une solution afin de tenter d’équilibrer les différentes régions implique fondamentalement des compensations financières entre grandes zones et surtout des mouvements massifs de travailleurs : qui y est prêt ? Est-ce même envisageable à court-terme ? Le fédéralisme ne peut se construire sur des fondations vacillantes, il nécessite un travail de préparation et d’adhésion. Comme nous n’y sommes pas il faut d’abord briser le tabou du libre-échangisme qui fait prospérer artificiellement certains (la zone mark) et accable les autres. Un véritable bras de fer entre les deux composantes de la zone euro est à l’ordre du jour pour trouver dans la négociation les moyens tout à la fois de protéger le marché européen et de gérer l’euro de façon plus agressive face au dollar et au yuan. La négociation est possible puisque chacun a à y perdre dans l’éclatement de la zone euro : les allemands une perte de compétitivité face aux pays qui dévalueraient,  les autres une gestion de sortie de l’euro difficilement contrôlable.

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 11:30

Je trouve la réponse esquivée par rapport à la question : faut-il sauver l’euro à tout prix ? Quant à moi, la réponse est clairement non, et ce pour au moins deux raisons :

-          Une raison de fond : la monnaie unique n’est qu’un outil pour faire fonctionner l’économie européenne, et l’on peut en trouver d’autres plus efficaces, tels que monnaies nationales ou monnaie commune ; l’inefficacité de l’euro comme outil économique a été patente pour les dix dernières années : atonie industrielle et atonie commerciale de l’Europe par rapport aux autres grandes zones de développement. Si l’on peut retrouver les chemins de la croissance en utilisant cette monnaie unique, pourquoi ne pas la garder (mais celà ne pourra se faire qu’au prix de changements drastiques des critères imposés par les traités européens) ; mais s’il s’agit uniquement d’assurer la survie de l’Euro par peur du changement, par crainte du retour d’une inflation non contrôlée, alors ce n’est que la poursuite d’un culte d’une idole dont personne n’a constaté les bienfaits (sauf bien entendu l’Allemagne).

-          Une raison stratégique : ce n’est qu’en affirmant (et en justifiant) qu’il existe d’autres possibilités d’existence en dehors d’une zone euro, que les pays tels que la France peuvent espérer peser dans une négociation qui pourrait changer fondamentalement la nature, la gestion de l’Euro.

A juste titre tout le monde se méfie d’un éclatement de l’Euro en période de crise, sans autre stratégie alternative que la recréation de monnaies nationales. Celà ne conduit pas nécessairement à laisser tomber les solutions d’une réforme de cette monnaie unique, pour tenter de la ramener progressivement  à un statut de monnaie commune.  En quelque sorte détricoter les parties du système qui ont contribué à l’étouffement du dynamisme européen.

Est-il utopique de juste énoncer qu’il ne faut pas casser l’Euro à tout prix ?

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4 décembre 2010 6 04 /12 /décembre /2010 18:13

Le mal qui  asphyxie l’Europe est maintenant clair, et évoqué par tous les commentateurs : c’est une désindustrialisation rapide et qui s’est accélérée avec la crise économique. Le constat est incontournable : moins d’industrie, moins de services à l’industrie, moins d’emplois, plus d’importations. Le résultat est plus moins dramatique suivant les pays, l’Allemagne semblant s’en tirer mieux, la France, l’Italie, l’Espagne s’en sortant très mal. La crise économique n’a fait que mettre en lumière un processus engagé depuis longtemps.

Les causes du mal sont multiples :

-          Surévaluation de la monnaie,

-          Absence de préférence communautaire,

-          Poids des structures administratives,

-          Fiscalité et charges sociales trop lourdes par rapport au résultat des actions de l’état et des organismes sociaux.

Je ne crois pas qu’il y ait d’actions qui ne touchent pas à tous les curseurs :

-          Une dévaluation de l’euro ou de la monnaie nationale qui le remplacerait,

-          L’instauration d’une préférence communautaire ; car s’il faut détruire la zone euro, la pérennisation d’un marché européen paraît indispensable pour que nos entreprises ne se réduisent pas comme peau de chagrin,

-          L’allègement des structures administratives, aux trois niveaux de la Communauté européenne, de l’Etat français, des collectivités territoriales ; il est nécessaire et sain de passer au crible toutes les actions (et inactions) de ces différentes formes de pouvoir ;

-          La simplification et l’allègement du poids des prélèvements obligatoires.

Ce qui est pathétique est que si les gouvernements ne s’emparent pas de tous ces sujets et tentent de les traiter, les évènements se chargeront de leur dicter les solutions.  Malheureusement les prises de conscience tardent à se manifester dans les cercles du pouvoir : il existe toujours quelqu’un pour vous parler de la relance par la demande, solution de replâtrage court-terme, alors qu’il s’agit maintenant d’investir  sur le long-terme ; il existe toujours quelqu’un pour vous vanter les bienfaits des nationalisations, qui va encore accroitre le poids d’un état trop difficile à gérer, alors qu’il s’agit maintenant de libérer les entreprises du carcan ; il existe toujours quelqu’un pour proposer de nouvelles couvertures sociales, alors que le sujet est de sauver celles qui existent au prix de quelques sacrifices.

Ce qui est pathétique est de ne pas marteler que les démunis, les laissés pour compte, les blessés de la vie, les travailleurs précaires ne trouveront leur compte que dans la création d’emplois,  d’emplois véritables qui produisent des richesses vendables en France, en Europe dans le Monde ; des richesses qui viennent d’abord des mondes industriels, agricole, et ensuite seulement des services qui les entourent. Il est hypocrite de laisser croire que la domestication (les emplois à la personne) est une solution durable.

Ce qui est pathétique est de faire croire que le « développement durable » est capable à lui seul de relancer toute la machine industrielle. Il ne peut compter qu’à titre de roue secours ; et sa montée en puissance devra s’étaler sur une longue période, si l’on ne veut pas jeter l’argent par les fenêtres. Il faut déjà sauver ce qui peut encore l’être dans l’agriculture productiviste, la chimie, la métallurgie, l’industrie informatique, le médicament.  Il faut oser défendre ce qui est soit disant indéfendable.  Et pour cela il faudrait passer sur le corps des groupes de pression de Bruxelles, des Ecologistes, des Administrations.

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