Le décès de Rémy Fraisse est un drame privé, pour sa famille et ses amis ; pour les autres c’est un non-évènement. Que des hommages lui soient rendus dans différentes villes de France a pour seul avantage de montrer à découvert dans les rues qui sont les manipulateurs de l’opinion : des écologistes en mal de légitimation d’actions sans cohérence, des gauchistes en quête d’insurrection contre un ordre établi, des vieux nostalgiques ayant trop fumé de joints depuis 68.
Comment transformer le cadavre d’un écologiste, embrigadé dans une charge contre des gendarmes, en un épouvantail brandi par les khmers verts, les pastèques (rouge dedans, vert dehors), et autres ennemis de toute démocratie pour remettre en cause une décision prise en toute légalité, avalisée au terme d’une enquête menée par des services de l’état, et acceptée par tous les locaux. Une fois de plus le pouvoir a montré sa lâcheté ; déjà en téléguidant une expertise critiquant la retenue de Sivens, réalisée par les administrations qui avaient donné leur accord pendant l’enquête préalable ; encore en critiquant les gendarmes en leur retirant l’usage des armes qui auraient provoqué le décès du militant ; puis en ignorant les protestations des agriculteurs, portées par Xavier Beulin, indignés de se voir une fois de plus stigmatisés comme des destructeurs de la nature, des fanas du productivisme, des irresponsables.
La reculade prévisible de Sivens ne sera qu’une manifestation de plus de l’inexistence du gouvernement donc de son illégitimité : le rien n’est pas constitutionnel.