La sainteté , comme le génie, ne court pas les rues. La sainteté est à l’opposé de ce qui faisait horreur au Christ, la paresse et l’hypocrisie : il lui faut œuvrer sans relâche sans récompense. La sanctification est l’expression de l’admiration terrestre de ceux qui voudraient mais ne peuvent envers ceux qui veulent et qui peuvent. Les saints doivent être des modèles contre tous les hypocrites : marchands du temple bien entendu, pharisiens ritualistes certes, mais aussi tous les exaltés de la piété qui méprisent les infirmes de la compassion, les auréolés de la certitude envers les handicapés de la foi ; les saints devraient être des guides non seulement contre des rentiers, des parasites, mais aussi contre les vauriens qui trafiquent de la pitié, les inefficaces qui s’abritent derrière l’indulgence, les veules qui vendent leur malheur. Il ne faut jamais affadir le travail des héros et des héroïnes de Dieu dans un salmigondis piétiste.