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10 septembre 2015 4 10 /09 /septembre /2015 11:36

La stigmatisation des phobies est l’exercice favori de la bien-pensance médiatique. Dans le délire Patrick Coheniste sur la radio de service public, il est interdit d’autoriser le moindre soupçon d’animosité, ou de défiance, envers un quelconque groupe humain, que dis-je il n’est pas permis de qualifier un rassemblement de personnes de même origine, de même religion, de même culture. Ils sentent bien qu’il est nécessaire, pour le compte-rendu, pour l’analyse, pour l’explication, de qualifier tel ou tel groupe de gens, mais ils ont tellement peur que plus tartuffe qu’eux ne les cloue au pilori qu’ils préfèrent se lancer dans des contorsions linguistiques risibles : les adorateurs de la langue de bois ne parlent plus de noirs, de nègres mais de gens de couleur (personne ne comprend ce qu’apporte ce point de vue kaléïdoscopique), ils ne plaignent plus les gitans mais des gens du voyage (lequel ? au bout de la nuit, autour de sa chambre ?), ils n’aident pas les vagabonds mais des S.D.F. (l’acronyme est l’épée des piétistes de la charité), ils n’ont pas peur de l’Islam ou des catholiques mais de l’islamisme ou des chrétiens traditionalistes (une des règles de base de cette grammaire est de toujours isoler un noyau de méchant dans le groupe que l’on n’ose pas décrire).

Le Patrick Cohenisme s’autorise néanmoins quelques écarts : il est loisible de qualifier de riches les ploucs qui sont autorisés à payer l’essentiel de l’impôt sur le revenu, en surplus de tout l’ISF. Riche n’est pas stigmatisant, quoique … il ne fait pas bon dans une biographie d’homme politique ou médiatique d’être fils de riche, il est plus valorisant d’être fils de pauvre, fils d’immigré, fils de femme de ménage. Il est admis de qualifier aussi de fasciste, voire de nazi (quand on déteste on ne compte pas), les personnages qui n’adhérent pas avec enthousiasme aux idées floues de république, de démocratie sociale, d’égalité réelle, de multi-culturalisme, de village mondial. Il est même recommandé de trouver risibles, grotesques, moyenâgeux, les adeptes d’un ordre moral (au nom du désordre des sens ?), les dubitatifs du progressisme (comme dans tous les fanatismes, le doute est synonyme d’un manque d’enthousiasme peccamineux), les adeptes du respect des passés et des cultures (sauf, bien entendu ceux et celles des Inuit, Nambikwara et autres micro-groupes perdus dans des déserts).

Le terrorisme qui règne avec éclat sur France-Inter, Le Monde, Libération et tout ce monde interlope de l’ensemble médiatico-politique est insupportable à beaucoup. Mais la peur règne. Peur des nervis de la puissance publique et de ses séïdes journaleux. Au moindre dérapage, signalé par les hiérarques aussitôt parait un communiqué rectificatif, une mise au point : ce n’était que mauvaise compréhension des intentions parfaitement louables de l’auteur, la phrase incriminée a été retirée d’un contexte entièrement respectueux de la dhoxa, et puis, il fait acte de contrition, n’ayant jamais voulu dire quoi que ce soit contre je ne sais quel groupe , jurant en tous cas qu’on ne l’y reprendrait plus ; mais les sycophantes deviennent de plus en plus exigeants, les lois pleuvent pour trainer devant les tribunaux de plus en plus de délits d’opinion, et de plus en plus de récidivistes tombent dans le panneau d’une phrase qu’ils croyaient innocente mais dont le sous-texte était parfaitement clair aux yeux des délateurs professionnels.

Profitons de ce qu’il est encore possible de trouver odieux toute cette sphère médiatique ; lâchons nous avant que toute vitupération contre le service public ne devienne crime de lèse-majesté : lécher le cul des gauchistes, promouvoir la pornocratie, baiser la babouche des écolos-bobos, idolâtrer la fonction publique garante du sévice public, que de motifs pour déclarer une phobie active, militante, contre toutes ces pratiques, leurs pratiquants et en premier lieu contre leur pape, leur idole, leur porte-parole, Patrick Cohen.

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