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24 juin 2016 5 24 /06 /juin /2016 12:36

Une fois de plus les grands démocrates se désolent du résultat d’une élection. Pour cacher leur fureur devant le choix de la majorité des anglais en faveur de la sortie de leur pays de l’Union Européenne, ils prétendent que l’on a menti à un peuple qu’ils jugent assez crétin pour croire n’importe quelles balivernes. Le problème n’est pas de savoir si les crétins sont plus nombreux que les gens éclairés, ni s’il est légitime d’octroyer le droit de vote à tous les citoyens, mais plus simplement de comprendre les raisons des anglais : ils ne peuvent se préoccuper d’une zone euro qui ne les concerne pas, ni d’un espace Schengen auquel ils ne participent pas, ni d’un marché commun des biens et des services dans lequel ils resteront au bout des négociations à venir entre la Grande Bretagne et ce qui restera de l’Union Européenne. A quoi renoncent les anglais, alors ? A pas grand-chose : une politique de subventions de quelques régions et de quelques secteurs, dont ils pensent qu’au final ils pourront l’assumer en économisant les transferts de la Grande Bretagne au profit des ex-pays de l’Est et des pays du sud.

Mais les anglais ont voté pour ce qui déplait à ceux qui nous gouvernent : la libre circulation des travailleurs au sein de l’Europe avec le dumping social et l’écrasement des salaires qui l’accompagne ; ils ont aussi repoussé la gouvernance européenne faite d’absurdes mesquineries réglementaires, de prétentions injustifiées de l’administration bruxelloise, et d’une confiscation des pouvoirs régaliens des états. Ils ont voté contre la mondialisation prônée dans les discours en volapuk d’apatrides européens, contre la débandade sociale prônée par des allemands et leurs séides de l’est emportés dans leur seule quête de la productivité à tout crin, contre la négation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, à vivre comme ils l’entendent, dissout dans un vague syncrétisme associant turcs, africains, scandinaves, méditerranéens, tous communiant dans un prétendu vivre ensemble aussi pauvre que niais.

Une fois de plus le vote sera qualifié de populiste parce qu’il diffère de ce que prônent ceux qui sont à la tête des états ou des grands entreprises. L’intéressant sera de voir comment, une fois de plus, un vote aussi symbolique sera mis de côté par des gens qui se croient intelligents et aptes à diriger, rangé dans le placard des âneries de peuples décidément incorrigibles, brocardé par les journalistes qui tentent de manipuler des opinions qui restent rétives. Un vote du même type s’est pourtant déjà manifesté, naguère, en France, aux Pays-Bas, deux pays fondateurs de cette Europe, et ont été jetés aux orties. Il serait temps que les gouvernants comprennent qu’il est temps d’agir et de réfléchir sur le destin d’un continent qui se shoote à la fausse monnaie créée par la Banque Centrale Européenne, aux règlements et aux directives communautaires qui ont laissé prospéré dumping social et trafic de travailleurs, à l’incroyable aboulie face à l’immigration qu’elle soit la conséquence des guerres du Moyen-Orient ou des désastres économiques africains.

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