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24 avril 2025 4 24 /04 /avril /2025 11:42

Une initiative de Krouchtchev (qui se sentait ukrainien) de détacher la Crimée de la Russie pour la joindre à l’Ukraine il y a quelques dizaine d’années n’inscrit pas cette péninsule dans le patrimoine inaliénable de l’Ukraine. S’il faut remonter dans l’histoire, elle fut conquise par les russes sur les turcs qui l’avaient asservie après une longue domination des tatars.

Les revendications de Zelensky sur la Crimée sont profondément choquantes : ni historiquement, ni linguistiquement, ni ethniquement  elle ne relève de l’Ukraine.  Prétendre restaurer le droit international en oubliant l’histoire, la réalité actuelle et le sentiment des populations est une tromperie; à ce titre pourquoi tolérer, toujours au nom d’un prétendu droit international, que l’ile deTaiwan reste indépendante de la Chine au mépris de tous les engagements internationaux; pourquoi admettre qu’Israël annexe le Golan ou Jérusalem-est l’un faisant partie de la Syrie, l’autre de la Cisjordanie occupée; pourquoi rester inactif face à l’occupation de fait de la Turquie (membre de l’OTAN !) d’une partie de la république de Chypre.

Que Zelentsky refuse de céder la Crimée à la Russie peut être un argument de négociation, de sa part,  vis à vis de Poutine et de Trump. Que les pays européens continuent depuis plus de dix ans à soutenir cette absurdité sans avoir les moyens et la volonté de la défendre est incompréhensible. Les véritables sujets sont d’arrêter la progression russe vers l’ouest : sécurité d’Odessa, définition des provinces russophones ou non, protection du coeur de l’Ukraine contre des attaques futures ou des manipulations de sa gouvernance.

Zelentsky n’est rien sans l’appui économique de l’Ouest. Il le sait. Il fera ce qu'on lui dira de faire. 

La guerre russo-ukrainienne est une plaie pour l’Europe, elle devrait le comprendre et rechercher une paix solide; non seulement pour arrêter un combat sanglant et destructeur mais aussi  pour trouver une garantie solide pour contenir l’expression impérialiste russe, et restaurer une paix économique qui profitera et à l’Europe et à la Russie. Sans sombrer dans le laxisme trumpien, il existe un large espace de négociation tant au sujet du type de garanties données par l'Europe (et non les Etats-Unis) à l'Ukraine, que de la nature des futurs territoires (autonomie plus ou moins forte, mandat international, cogestions de ressources économiques ...).

La Russie n’a pas d’avenir glorieux à devenir le serf des chinois. Il faudrait le lui faire comprendre. Le peuple russe, lui,  a encore fortement dans sa mémoire collective la longue tutelle des khanats mongols. L’évidence est pourtant claire, mais le tsar actuel du Kremlin la refuse. Est-il si sur qu’il faille continuer à le mépriser avant qu’il ne se lie encore plus avec l’empire chinois.

 

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