L’habit fait-il l’artiste se demandent les commissaires de l’exposition. La question est sans intérêt; d’ailleurs mal posée, s’agit-il des frusques que portent peintres et sculpteurs ou bien des tenues dont ils affublent les personnages qu’ils créent ou dépeignent; la seconde aurait pu avoir l’intérêt du type de regard qu’un créateur porte sur l’œuvre en gestation. La réponse est à côté de la plaque en tout état de cause. Au mieux l’exposition nous parle du statut de l’artiste dans la société.
L’objectif de l’exposition apparait plus surement comme une propagande pour une réhabilitation de l’artiste féminin (ou quasi-féminin), une ode à l’incompréhension qu’elles ont subi dans une atmosphère de machisme ou de patriarcat, une révélation d’un art au féminin camouflé par des maris ou des amants spoliateurs.
Pourquoi pas ? Encore fallait-il le dire. Et surtout ne pas exhiber un fatras d’oeuvres médiocres cachées derrière deux merveilleux autoportraits de Rembrandt (que viennent ils faire dans cette galère, sinon exprimer l’ambition triomphante dans l’un et l’amertume dans l’autre). Un théorie d’artistes femmes inconnues mais sans intérêt pour autant, des idoles qui devraient être rejetée dans les fausses valeurs comme Vigée-Lebrun ou Niki de Saint-Phalle, et un choix de contemporaines qui expriment la laideur dans une absence de talent.
