48% des votants viennent d'élire Hollande président; 6% des votants ont glissé dans l'urne un bulletin nul ou un bulletin blanc.
Un résultat ras des paquerettes acquis par la conjonction d'un noyau de rentiers de la fonction publique (les joyeux lurons recrutés, en particulier, dans les havres de la territoriale), et de la bande des profiteurs de l'assistanat (le plus grand enthousiasme de tous les départements français s'est manifesté pour Hollande en Guadeloupe et à la Réunion avec des scores de plus de 70%).
Triste message transmis par les paresseux qui espèrent encore profiter, un temps, des misérables avantages que les circonstances leur ont octroyés. Triste message reçu par la France qui travaille et espérait voir sauvés les avantages acquis et mérités, la solidarité face à l'adversité.
Pied de nez puéril au monde extèrieur qui voit notre grand pays se complaire dans la dépense proclamée, la fiscalité déjà trop lourde magnifiée comme un outil de moralité, la contradiction entre une volonté faible de réduire le déficit de l'état et la tentation forte d'endetter l'Europe après être arrivé aux limites de l'exercice pour notre pays.
Insulte à ceux qui pensent que les réformes dites de société (adoption par les couples homosexuels, droit de vote aux étrangers, égalitarisme poussé aux frontières du système des quotas) sont autant de coups de couteaux à des valeurs fondamentales, dont on ne comprendrait pas qu'elle soient imposées par une minorité des électeurs.
Atterrement de voir choisi le moins expérimenté, le moins charismatique, le plus méprisé des socialistes par ses propres troupes, arrivé où il est par un mystérieux destin qui a fait trébucher DSK dans les bras de Nafissatou Diallo, qui a empêché François FIllon de porter les couleurs de l'UMP; drôle d'itinéraire qui a fait écarter les meilleurs de la gauche au profit de ce terne successeur des Laniel et autres Chirac; incroyable victoire du flou, de l'indécision, de l'approximatif, au milieu d'une bataille mondiale qui a besoin de généraux décidés et audacieux.
Les hommes politiques ne peuvent pas dire tout celà, même s'ils le pensent; on crierait aussitôt au déni de démocratie, à la stigmatisation, voire à l'appel à la guerre civile. Extraordinaire de constater que sur les idées ou les constatations les plus élémentaires il soit impossible de s'exprimer sauf en privé. Le déni de démocratie serait là.