Ce garçon est incompétent : dans une émission devant 8 millions de français, sur le sujet central de la maîtrise des dépenses et des déficits, il pourrait quand même ne pas se tromper à quelque dizaines de milliards d'euros près sur le budget de l'état (seul Borloo a relevé l'erreur, aucun média !).
Il a montré les limites de ses capacités d'empathie en oubliant de dire qu'il avait un premier ministre et en omettant de dire un mot de sympathie sur Cahuzac qui a été viré, non pour faute professionnelle, non pour avoir été mis en examen, mais sur la base d'une enquête préliminaire lancée par un procureur.
Son absence de cohérence a confondu ses auditeurs : un coup je tape sur les dirigeants des grandes entreprises (avec son inoubliable taxe à 75%), un coup j'encense les entrepreneurs pour la qualité du dialogue avec les syndicats grâce à l'accord "historique" sur les conditions de travail; un coup je mets en place un schéma d'abaissement des charges par un mécanisme usine à gaz qui va profiter surtout au secteur des services (et guère au secteur de l'industrie), un coup je prétends lancer une grande opération de simplification des normes.
Il est velléitaire : de grandes exclamations pour dire qu'il va baisser les dépenses de l'état, pour aboutir au triste résultat qu'il va créer un niveau d'administration supplémentaire avec les métropoles, et qu'il va faire des économies de bout de chandelle sur les politiques d'achat.
Un froussard de première qui n'ose pas aborder le fond de l'affaire : pourquoi tant de fonctionnaires (plus qu'en aucun pays européen), pourquoi tant d'absentéisme chez les serviteurs de l'état (à croire que ces gens s'ennuient ou abusent), pourquoi sur une population de 2.2 millions de fonctionnaires de l'état moins de 300 par an sont licenciés ou révoqués (environ 1 sur 10 000 : chiffre qui montre bien que le système protège les paresseux, les nuls, les nuisibles).
Il se place dans la lignée des Mitterand et des Chirac : l'un croyait qu'il fallait du temps au temps (un rêve d'inaction), l'autre pensait qu'il fallait toujours remettre au lendemain ce qu'on pouvait ne pas faire aujourd'hui (le nirvana de l'aboulique); lui nous déclare doctement qu'il a mis en place des outils, qu'ils sont dans sa boite, et que le monde peut changer, il n'en a cure.
Pépère a bénéficié de sa période d'essai (voire un peu trop longue). Son interrogatoire par les français est tout sauf probant. Avoir les capacités de bricoler un pédalo ne sont pas à la hauteur des enjeux. Sa personnalité n'a ni le charisme indispensable en période de cris, ni la nécessaire volonté d'action qui devrait caractériser le meneur de la troupe. Le verdict ne mérite pas d'appel, il lui faut partir. Le mieux serait de le faire dignement (qu'il réfléchisse à un statut de président émérite ?). S'il veut continuer de végéter dans les ors de l'Elysée, au moins qu'il dissolve l'Assemblée afin de redonner une chance à un premier ministre compétent de diriger les affaires sans s'embarrasser des hésitations du chef de rayon de chez Bricorama. S'il ne se décide ni à l'une ni à l'autre des solutions, qu'il ne s'étonne pas que des Pépé Grillo , ou des succédanés, ne se faufilent sur la scène politique.