Arrogance intellectuelle
Imagine-t-on Achille et Patrocle décidant d'adopter Astyanax après la prise de Troie ? Ou Michel-Ange coulant des jours heureux avec le Sodome dans une villa florentine que leur aurait allouée l'état florentin ? Ou encore Proust léguant ses biens à un compagnon ? Les moeurs ont évolué, il faut le concevoir.
A-t-on vu une gay pride à Delhi, au Caire ou à Ho Chi Minh Ville, avec ses chars débordant de lesbiennes, d'homosexuels étalant leurs préférences sexuelles devant les badauds ébahis ? Pas encore, toujours interdit pour d'obscures raisons puisées dans des cultures rétrogrades ? Les moeurs ont évolué, il faut qu'ils y passent.
Egalitarisme forcené
La différence physique implique une différence d'aptitudes à exécuter certaines tâches : un cul de jatte ne peut faire l'ascension du Mont Blanc, un vieillard ne trouve plus de plaisir dans la sexualité, un garçon n'a aucune envie de jouer à la poupée, un aveugle cultive des talents autres que le goût des couleurs. Sont-ils malheureux pour autant de ne pouvoir pratiquer ce dont ils sont privés ? Non. Sont-ils mal considérés d'avoir à supporter ces handicaps ? Non. Réclament-ils d'avoir le droit de contrefaire ce qu'il ne peuvent faire ?
Sodomisés et sodomistes veulent sanctifier civilement leurs pratiques sexuelles sous prétexte qu'elle ne relève que de leur liberté individuelle. L'argument est bizarre : en quoi les pratiques de l'alcôve doivent-elles recevoir l'approbation d'une cérémonie publique; dès que l'on veut donner une quelconque publicité à des turpitudes privées pourquoi s'étonner, se formaliser, que certains en soient gênés, offusqués, scandalisés ?
L'amour d'un autre, la passion d'élever des enfants font partie des valeurs universelles : certes. La passion du contrat synallagmatique, de la pension de réversion, de la cérémonie chez monsieur le Maire, du simulacre de maternité ou de paternité ne seraient elles pas que des manifestations de légistes soucieux de devenir des plaideurs à succès.
A côtés fangeux
Le mariage civil a été conçu comme une institution stabilisatrice, avec nécessairement des sanctions pour celui qui est le responsable de son échec : la pension alimentaire que doit verser celui qui se livre à des vagabondages érotiques. Il va falloir dans le monde homosexuel intégrer que la fornication (relations sexuelles entre célibataires) puisse devenir un adultère (relations sexuelles hors mariage d'un conjoint) punissable pécuniairement.
Les enfants ont toujours adoré leurs beaux-parents : Hippolyte, fort peu amoureux de Médée qui tente de l'empoisonner, la contraint à s'enfuir; Baudelaire réclame, sur les barricades, la tête de son beau-père le colonel Aupick; Blanche-Neige supporte que sa belle-mère danse avec des chaussures de métal chauffées au rouge jusque mort s'en suive; toute l'histoire et la mythologie pullule de ces relations exécrables entre enfants et beaux-parents. Mais pourquoi donc le monde des homosexuels va-t-il se fourvoyer dans cette impasse ?