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  Arriaga 

Entendu à Perros-Guirrec interprété par le talentueux quatuor Talich (et surtout son violon Jan Talich) le quatuor à cordes n° 3 de Juan Crisostomo de Arriaga. Une étoile filante, né en 1806, mort en 1826. Joie de la découverte d'un musicien extraordinairement doué; pas d'espagnolades; une profonde influence de Mozart. (17/7/2013)

 

De l'Allemagne

Une exposition hideuse du Louvre. Est-ce pour cette raison que les allemands ont été furieux ? D'abord les "nazaréens" habiles copistes des XV et XVI italien : franchement mieux vaut aller voir les originaux. Ensuite toute une palanquée de paysagistes dit romantiques qui sont à fuir pour toutes sortes de raisons : couleurs criardes, ou dessin malhabile, ou sujet sans âme. Heureusement une merveilleuse parenthèse avec les Caspar Friedrich et les Adolph von Menzel. Puis on retombe dans le n'importe quoi : die Brücke oublié, Kandinsky et le Bauhaus omis, l'Autriche avec Klimt et Schiele exclue du monde germanique. Mais pourquoi cette sélection du plus discutable ? (7/5/2013)

 

Castes

Notre chauffeur, brahmane, n'y tient plus et nous avoue que le représentant de l'agence à Jeisalmer est d'une basse caste et qu'il n'est pas étonnant qu'il pue du bec. Le même chauffeur nous raconte deux jours plus tard  qu'il est en train d'orrganiser  le mariage de son fère cadet, et il se trouve très fier d'avoir obtenu de son père que son frère cadet ait le droit de voir sa future femme une fois avant le mariage. En veine de confidences le chauffeur nous avoue que lui n'a pas vu sa femme avant la cérémonie du mariage : du coup il n'a pas su quoi lui dire pendant un mois , ne l'a pas touché avant six mois, et a une vie heureuse avec elle de puis plus de dix ans. (3/2013).

 

Deux SDF

Un jeune, très jeune (je ne lui donnais que 18 ans, et encore), qui ne parlait pas un mot de français; un roumain ai-je cru deviner; un tatouage grossier sur le coté de la figure et sur le dos de la main; un oeil amoché; et un regard perdu de l'autre. On lui donne quelques vêtements et un sac de couchage; va-t-il se les faire voler ? Il s'enfuit comme un oiseau nous laissant une partie de sa tristesse. 

Un moins jeune, empestant au moins l'alcool (et l'urine me glisse une personne à côté de moi); il raconte n'import quoi, il revient, dit-il, du Cap Vert où il est parti voir sa famille; en car, en bateau ? non, non en avion bien sur ! Une épave à qui on donne trois petits trucs qu'il va probablement paumer dans les minutes qui suivent. (2/2013)

 

Dieu n'est pas très connu

"Dieu n'est pas très connu" écrivit Pierre Rosenberg a propos d'un élève talentueux de Charles Le Brun, Antoine Dieu. Il faudrait y remédier, il vaut le coup.(2/2013)

 

Le concours de piano Long Thibaud

Ismaël Margain n'a eu que le troisième prix au concours de piano Long-Thibault.  Pourtant dans son interprétation de la sonate opus 11 de Beethoven lors des demi-finales, quelle compréhension chez un talent aussi jeune (il n'a que 20 ans) de ce sommet final de l'oeuvre du compositeur. Pendant la finale piano il nous a donné de bonnes interprétations du Gaspard de la Nuit de Ravel, et la sonate pour piano en si mineur de Liszt; je n'ai pas entendu sa finale concerto. Mais rien que pour sa sonate de Beethoven, je regrette qu'il n'ait pas eu ce premier prix (non décerné)  qui aurait reconnu en dehors de sa qualité technique (mais tous les candidats l'ont), les potentialités extraordinaire d'un interprète si convaincant. Le public conquis lui a d'ailleurs décerné son prix du public.

Mon deuxième regret est de ne pas voir figurer au palmarès le letton Andrejs Osokins; lui aussi, c'est au cours des demi-finales  que je l'avais le plus apprécié pour sa sonate de Haydn d'une pureté cristalline, et surtout son interprétation du Gaspard de la Nuit de Ravel; ses qualités de toucher ont fait ressortir toutes les nuances de Ravel. Dommage que le jury après l'avoir retenu, à juste tittre, parmi les cinq finalistes, n'ait pas gardé le souvenir de sa demi-finale sublime.

Les jury , dans ce type de concours, devraient commenter leurs décisions. (12/2012)

       

Le département des arts de l'islam au Louvre

La mise en scène est superbe sous la tente architecturée, offrant aux visiteurs des objets admirables. Mais que signifie ce concept d'art islamique du Louvre ? Il dépasse l'aire des pays autour de la Méditerranée, il dépasse l'aire des premiers empires arabes, il recouvre les civilisations persanes, turques, mogholes; mais il ne correspond pas à l'aire d'expansion de la religion islamique en laissant de côté le Sahara et les savanes qui sont au sud, les civilisations du monde malais et indonésien, voire le style manuélin au Portugal. Ce qui nous est présenté est un patchwork où l'on ne reconnait ni le coup de fouet apporté par la conquête arabe, ni la rémanence des cultures wisigothiques d'Espagne, égyptiennes, byzantines, persanes, indiennes. Dans ce méli-mélo, nous sont présentés des objets qui n'ont rien à voir comme en particulier  d'immenses mosaïques de l'empire romain (fort belles d'ailleurs), ou sont surreprésentés les objets aux représentations animales et humaines au détriment de l'apport  de l'art de la calligraphie, du goût  de la géométrisation abstraite tant dans les décors que dans l'architecture; il est navrant que le seul exemple d'architecture de l'Islam soit un portail mamelouk  qui emprunte tant à des registres occidentaux  : quelle filiation avec les pures merveilles de la grande mosquée de Samarra,  la mosquée d'Ibn Touloun,  ou le Dôme du rocher ? Aucune : c'est beau et n'est pas représentatif.  Au fond une nouveauté muséale au contenu purement esthétique, un bazar élégant, un piège à mécènes. (10/10/2012)

 

Homolulu et place de Grève

Notre Dame de Paris a veillé, comme chaque année, sur Paris-Plage. Absurde étalage de sable d'importation, de palmiers exotiques, de caillebotis de plages à la mode,  censé recréer, au profit des amis de l'hôtel de ville, l'ambiance de bords de mers d'iles paradisiaques. La madone de notre cité a veillé à ce que les quais empreints de la douceur française se transforment  en un parcours tapageur pour éphèbes à la ramasse et pieds champignoneux. La vulgarité des bords de mer envahis par des touristes avachis est imposée au coeur de la ville lumière.

Recréer, là où celà n'a pas sa place, un monde artificiel. Inventer la laideur, là où régnait un équilibre régi par des siècles de bâtisseurs. Proposer le bruit, la saleté, à titre de remède, à ceux qui ont du subir les canicules de l'été au sein de la capitale. Ce n'est plus un programme, c'est la conception de vouloir imposer le cauchemar (un rêve pour les concepteurs) en  lieu et place de la réalité , c'est  le tic obsessionnel compulsif de dépenser l'argent des autres pour l'agrément  d'une bande d'électeurs (les recalés des vacances pour les inventeurs), c'est le mensonge de faire croire que c'est le symbole de la fête parisienne alors qu'il ne s'agit que de poussière déversée sur les berges.

Vivement que l'on réinstalle en place de Grève, devant à l'hôtel de ville, les piloris de la honte : y seraient exposés, face au sud (regardant ainsi l'objet même de leur infamie), les conseillers municipaux coupables de cette injure envers la beauté du site.

 

Mémoires de la Marquise de La Tour du Pin

Elle fut une adolescente pensive sur les abus de l'Ancien Régime; une jeune femme qui subit avec courage les affres de la Révolution, dès 1789; un quasi entrepreneur en exil aux Etats-Unis; une admiratrice de Napoléon, lorsqu'elle put rentrer en France; une légitimiste convaincue qui dut reprendre le chemin de l'exil avec l'arrivée du roi Louis-Philippe. Un mélange de préjugés, de hauteur de vue, de courage, de fidélité à son mari et ses enfants, qui exprime tout celà avec simplicité, presque humilité. Un livre qui apprend beaucoup sur toute la période qui entoure la Révolution vue par une femme perspicace. 

 

Alouette de Jean Anouilh

Au Théâtre Montparnasse, ils ont relevé le pari : Christophe Lidon, metteur en scène allègre d'un Warwick, soudard anglais snob, d'un Baudricourt, soudard français attendrissant de bêtise, d'un Cauchon, ecclésiastique perturbé par le mystère de Jeanne d'Arc, d'un inquisiteur imperturbable face à la déviance, et surtout de Sara Giraudeau  miracle d'interprétation légère, aérienne, à la fois soumise (aux décrets du ciel) et intransigeante (face à la peur de ceux qui l'entourent), orgueilleuse (de la mission unique qui lui a été confiée) et pitoyable (avec ses doutes, ses déceptions). Ils servent avec fidélité le texte et la prodigieuse faculté d'Anouilh de créer des situations théâtrales.

Cette alouette nous élève jusqu'au bonheur. (11/7/2012)

 

La part des anges de Ken Loach

Pas d'idéologie : la description de bas-fonds de Glasgow avec ses drogués, ses quasi illettrés, ses brutes aux neurones embrumés, ses profiteurs à la limite du gang, mais avec aussi une racailles qui se désembrume et trois autres qui ricanent puis le suivent, deux filles dont l'une qui aiment et l'autre qui admire, un aide social lumineux, pragmatique.

Pas de morale : la justice est lointaine et aveugle, la malhonnêteté est un moyen provisoire de s'en sortir.

Et dans toute cette violence apparaît la part des anges (l'impalpable émanation des alcools en train de se purifier dans les distilleries) : une gentillesse conquérante, qui s'empare des principaux protagonistes, qui non suelement les pousse à l'action, mais aussi à la tendresse, à l'amitié, à l'amour, au désintéressement .

L'Ecosse est présente partout, depuis les bas-fonds de Glasgow, Edimbourg, les Highlands, avec sa boisson fétiche qu'est le whisky, ses clubs d'amateurs, ses distilleries : opposition entre les quartiers crades et la beauté des landes.

Pour renforcer cet hommage à la beauté des sentiments, une drôlerie perpétuelle, décapante qui faire barrage à toute niaiserie.

Un film de génie. (7/7/2012)

 

Arabella de Richard Strauss

Une soirée décevante à l'Opéra de Paris. Une musique ennuyeuse : mélopée sans fin interrompue de temps à autre par des éclats de cuivres. Une Arabella attristante en première partie : Renée Fleming, trop vieille pour le rôle, nous a proposé un filet de voix qui se heurtait aux accents criards de Zedka (heureusement les deux héroïnes se sont sensiblement améliorées en deuxième partie). Un décor qui s'apparentait plus à un hall de gare et jurait avec les conversations intimes des divers protagonistes. (6/7/2012)

 

To Rome with Love

Délicieuse rêverie de Woody Allen. Des personnages qui le temps d'une courte errance dans les rues de Rome nous montrent leurs côtés inavoués. Un monde grinçant, mais juste le temps qu'il faut avant de revenir dans une réalité douce (décevante ?).(5/7/2012)

 

La liste de mes envies de Grégoire Delacourt

J'avais entendu Grégoire Delacourt dans une émission racontant qu'à la fois, il écrivait et travaillait dans la réclame. D'avoir préféré parler de réclame plutôt que de publicité, de maketing ou de com ou de je ne sais quel autre mot à la mode, m'a donné envie de le connaître plus. J'ai donc lu son second livre (le premier qui me soit tombé entre les mains). Son style est un peu facile : des phrases courtes, limpides qui atteignent leur objectif mais lassent le lecteur à la fin. Heureusement le choix de son sujet  (le bonheur est-il dans la satisfaction de ses envies), le choix de son scénario (une mercière sans attraits particuliers, mais habitée d'une gentillesse à toute épreuve, m'ont donné beaucoup de plaisir. C'est, je pense, ce que souhaitait son auteur : donner un plaisir doux, mesuré, sans affectation. (22/6/2012)

 

Pensées secrètes de David Lodge

Eternel masculin, éternel féminin, se croisant par hasard, s'aimant (un peu ?), se quittant, dans un dialogue brillant de David Lodge. Samuel  Labarthe et Isabelle Carré jouent avec brio ces deux universitaires dans une mise en scène intelligente de Christophe Lidon. Le théâtre comme je l'aime, qui montre et ne démontre pas. (10/4/2012)

 

L'or de Blaise Cendrars

Comment un acteur, Xavier Simonin, magnifie, au théâtre La Bruyère,  le texte superbe de Blaise Cendrars. L'histoire de Johann Sutter, transformée par l'auteur en une épopée du développement du Nouveau Monde qui finit dramatiquement dans les deux tares des Etats-Unis, la soif de l'or et la dictature des "lawyers", prend une dimension extraordinaire grâce aux mots enflammés du héros, ponctués par les bruits musicaux d'un vagabond en contrepoint. (1/4/2012).

 

Tolérance : Galliano, Hortefeux, Zemmour

 Quand vous êtes saoul, attention à   ce que vous dites : Galliano licencié, trainé au tribunal, vilipendé sur tous les médias.

Quand vous êtes en colère, soyez vigilants sur  votre expression : Zemmour menacé de licenciement, condamné au tribunal, honni par toute la bien-pensance.

Quand vous plaisantez, pesez avec soin les mots que vous lâchez : Hortefeux viré du gouvernement, condamné au tribunal, piétiné par tous les commentateurs.

Que des mots réfléchis, pesés, prémédités, soient sanctionnés lorsqu’ils sont injurieux envers une personne, est indispensable si l’on ne veut pas revenir à la vengeance privée ou au duel.  Que les mots irréfléchis, lâchés sous le coup d’émotions ou de faiblesses voire de bêtise subissent une tornade médiatique, les foudres judiciaires, des peines doubles, triples, quadruples  laisse perplexe quant aux motivations de ceux qui lancent de tels assauts, qui réclament autant de sanctions.

Méchanceté et bêtise mises à part (qui ont leur rôle surement), il faut y voir la montée du désir de lynchage qui a toujours été l’arme des médiocres, des refoulés, des envieux : un prétexte, et les chiens sont lâchés ; le dossier est faible qu’importe, les sanctions doivent être exemplaires, immédiates ; les propos sont interprétables, ils sont interprétés de façon à noircir au mieux celui qui les a prononcés, et toute défense n’est synonyme que de complicité.

La tolérance avec les comportements fautifs fait aussi partie de la civilisation. (7/3/2011)

 

Neige

Il neige en décembre ? La belle affaire ! Probablement encore un effet du « refroidissement climatique ». La Météorologie Nationale   a sous-estimé l’importance des chutes sur la région parisienne ? Grosse surprise ! Comme s’ils ne se trompaient pas souvent, en inondant le public d’alertes oranges quand elles ne valent pas le coup.

Une fois ces petites colères extériorisées, je trouve particulièrement absurdes les plaintes des usagers sur l’inaction de l’Etat. Croient-ils que tous les services publics sont sur pied de guerre permanent pour soigner leur petit confort en déblayant les routes, salant là où il faut saler, et ceci en quelques heures car l’agrément de vie des consommateurs de la route ne souffre pas le plus petit inconvénient. Ils crient en accusant l’Etat de ne pas avoir écouté la Météorologie Nationale : l’ont-ils écouté, eux ? Elle a beau avoir sous-estimé l’évènement elle l’a quand même annoncé en conseillant de rationner l’utilisation de sa voiture ; mais le parisien se fout des conseils qu’il devrait suivre, il attend des autorités qu’en tout état de cause, il pallie ses incuries (pas de pneus neige en hiver ), ses absences de prévisions (pas de chaines dans le coffre), ses inaptitudes (conduite sur neige ou sur glace parfaitement ignorée).

La leçon de cet évènement est simple : l’Etat a fait ce qu’il devait, et il n’y a aucune raison, au nom d’un soit disant principe de précaution, d’accumuler des moyens disproportionnés pour faire face à des incidents exceptionnels. Les utilisateurs ont montré leur aptitude à réclamer toujours plus de « nursing » de « cocooning » : ils se conduisent comme des enfants qui pleurent parce qu’ils n’ont su ni prévoir, ni gérer ; ils gémissent comme des animaux qui oublient des faits aussi élémentaires qu’il y a des intempéries en hiver, et des conditions difficiles qu’ils doivent surmonter.

Ces colères d’enfants gâtés sont pitoyables. (11/12/2010)

 

Sport de compétition

Quel jubilation de voir s’effondrer cette équipe de France de football. 

Je n’avais aucune passion pour ces joueurs surpayés : on s’indigne de la rémunération de tel ou tel chef d’entreprise, de tel ou tel ministre cumulard, mais le silence était d’or pour les rémunérations scandaleuses des stars du ballon rond.

Je n’avais aucune sympathie pour ces joueurs arrogants qui méprisaient leur public (pas d’entrainement en public, pas d'esprit d'équipe), qui accablaient leur ministre de tutelle (donnant des leçons à Rama Yade pour une remarque pleine de bon sens), qui ont fini par insulter leur sélectionneur, leur préparateur physique.

J’ai beaucoup de mépris pour ces gens qui avilissent un sport, une compétition, un pays ; et faire grève de l’entrainement  est de plus une insulte au droit de grève lorsqu’on doit toucher presque 300 000 euros pour une simple présence en Afrique du Sud.

Ah qu’il est bon de voir disparaître de nos écrans cette bande de corniauds ; et que vive le sport amateur. (21/6/2010)

 

Voeux

Quels vœux pour la nouvelle année ? Un seul :  la liberté d’utiliser les mots qui ont un sens.

-          Pourquoi cacher les vieillards derrière des « troisième âge » voire des quatrième, puis des seniors, des ainés maintenant ? La crainte du temps qui passe, le refus de la beauté des rides, la sacralisation du corps. Souhaitons-nous un regard plus acéré.

-          Pourquoi parler « d’un pronostic vital qui est engagé » ? D’où sort ce charabia pédant ? L’agonie doit-elle être cachée ? La crainte de la mort (vieille comme le monde) se confond maintenant avec la volonté de la cacher. Ne faudrait-il pas aimer l’inéluctable ?

-          Comment en est-on arrivé à dénoncer  globalement les « délinquants de la route », les « évadés fiscaux »,  « les patrons voyous »,  « les adeptes de l’empoisonnement par le tabagisme passif », les « homophobes », les « racistes », les « colonialistes », les « impérialistes », les « machistes », les « alcooliques » ? Quelle est cette manie de stigmatiser, voire de criminaliser la quasi-totalité de la population ? Un nouvel ordre moral. Vive la tolérance, même (surtout ?) avec les fautifs.

-          Quelle est cette façon de ne parler de religion que sous des expressions alambiquées de « fait religieux », « religions du livre » ? La volonté de relativiser le sacré, de tout ramener à de la sociologie. Avouons notre péché d’un désir de transcendance.

-          Ah ! Les Arts Premiers ! Bien entendu, ils ne sont ni premiers, ni derniers. C’est typiquement une expression qui ne veut rien dire. Derrière on devine simplement une envie d’en faire une apologie. Inutile, bornons-nous à aimer ce qui est beau.

-          Et les gens qui sont en surpoids ? Ne seraient-ils pas gros par hasard ? Envie de camoufler une vérité. Vive la franchise.

-          Qui ne demande pas l’établissement pour n’importe quoi d’une « Haute Autorité Indépendante » ? Indépendante de qui ? Des électeurs. Ils ne sont pas fiables peut-être. Rêvons d’une « Basse Organisation au service de tous ».

 

 

C’est brouillon. Torchons et serviettes. C’est Inutile. Mais, baste, ce ne sont que des vœux. (30/12/2009)

 

Prohibition

Les patrons sont des voyous. Les politiques sont des arnaqueurs. Les gens des beaux quartiers méprisent le peuple des cités.  Ces généralisations abusives sont vieilles comme toutes nos sociétés. Elles restent indigestes. Elles reflètent un populisme qui ne demande qu'à sortir en permanence au grand jour. Elles sont à combattre depuis toujours.

Les automobilistes sont des délinquants de la route. Les contribuables sont au choix des évadés fiscaux ou des abuseurs de niches. Les industriels sont des pollueurs. Les fumeurs sont des empoisonneurs actifs de leur entourage passif. Les dragueurs sont des vagabonds sexuels. Là apparaissent des nouvelles luttes contre de prétendus déviants. Luttes qui prétendent n'être en rien populistes mais au contraire habillées de bons sentiments, soutenues par des associations qui pensent bien, menées par des services de l'état imbus de leur bon droit. Luttes menées au nom de grands principes qui sont le droit à la santé, le risque zéro, le principe de précaution : toutes fins récemment définies. Mais comme disait le philosophe : "la fin justifie peut-être les moyens, mais qui justifie les fins ?"

En guise de conclusion provisoire je citerai un article récent du sociologue Michel Maffesoli : "Toute prohibition engendre le retour en force de ce que l'on dénie. En bref le risque zéro est le fourrier des pires perversions" (14/10/2009)

 

Musée

Au départ, une galerie de curiosité montrée à quelques amis, devenant une collection que princes ou mécènes laissaient voir à  de nombreux visiteurs, avant que naisse le musée ouvert à tous, pour l'éducation de tous. Une fierté privée s'était muée en orgueil public, une culture d'un seul en plaisir d'une foule. Mais depuis près d'un siècle les musées devienent obèses : une accumulation insensée, compulsive, d'objets hétéroclites. Plus de place pour accrocher, montrer les oeuvres; alors ce qui devait être plaisir des yeux, émotions est envoyé à l'anonymat des réserves. Le musé est devenu le sarcophage de la culture. Vivement une opération sacrilège qui déterre les oeuvres d'art et les rende aux amateurs.

 

 

Champagne

D'une boisson indigeste, trafiquée, industrialisée, la véritable prouesse est d'avoir pu faire croire qu'elle est l'emblême de la fête. D'un vin produit dans un terroir qui n'avait aucune vocation viticole, l'extraordinaire est d'avoir réussi à le trafiquer suffisamment pour le consacrer comme le summum du goût français. Les petites bulles montent à la tête et transforment la piquette en chef d'oeuvre.

 

 

 

Berlin Ouest

N'existe plus en théorie. J'y suis passé en coup de vent, ayant à peine le temps de parcourir quelques avenues au confort sinistre de l'ex-berlin Ouest et de voir la Potsdamer Platz. J'ai rarement vu une architecture aussi laide : un bric-à-brac de bâtiments qui apparaissent comme un pâté sans grâce face à la place; des couleurs pétantes qui font hurler; des avenues kolossales qui n'inspirent ni la déambulation tranquille, ni le désir de s'arrêter quelque temps. Un seul désir :  fuir, fuir ce nouvel avatar de Germania.

 

Lire

Feuilleter un livre : tourner les pages, dans un sens puis dans l’autre, rechercher au hasard la phrase ou les mots qui vous plaisent, sentir l’odeur du papier, sa granulosité, son épaisseur, admirer les caractères choisis pour bien se positionner dans une page au format qui convient, sentir sou les doigts la couverture en carton plus ou moins renforcé, voire toucher le cuir qui enveloppe l’oeuvre pour mieux la protéger des injures du temps. Lire ce n’est pas que celà, mais c’est aussi celà. Pour moi.

 

L'espace et le lieu

 

Espace ou lieu : remplacent  galerie d’art,  détrônent théâtre.  Probablement parce qu’ils donnent une apparence d’indéterminé, de flou, d’approximatif, pour des œuvres qui le sont tout autant. L’informe se justifie mieux dans un entourage à la définition aléatoire. L’inachevé se complait au milieu du nulle part. Le laid n’a plus à subir la tyrannie du beau.

 

Murakami ou Ferrari

 

Je préfère une Ferrari, une Aston-Martin à n’importe quelle œuvre produite industriellement par des Damien Hirst, Jeff Koons et autres Takashi Murakami. La recherche de l’élégance dominée par des nécessités techniques culmine dans la réalisation des œuvres d’art que sont  ces bolides ; rien n’est gratuit dans le dessin, et si des lignes sont quelques fois provocantes c’est pour mieux mélanger performances, agressivité et beauté. Le détournement d’objets (jouets, animaux naturalisés, mangas) n’a pas d’objectif autre que la gratuité des choix du plasticien ; très court, peu convaincant.

Je préfère la  raffinerie de Reichstett, éclairée la nuit au milieu des forêts alsaciennes , ou l’usine d’incinération de la ville de Rouen  allongé comme un navire échoué le long de la Seine au Centre Pompidou de Piano, Rogers et Franchini. Des usines, des installations industrielles peuvent être belles. La caricature d’une raffinerie reste ce qu’elle a voulu être : un pamphlet qui n’aurait pas du dépasser le stade de l’ébauche qui fait sourire.

 

 

Rap, raï, tag, hip-hop, reggae.

Que certains y trouvent de l’inspiration ? Parfait. Qu’on veuille me persuader qu’il est indispensable de s’y intéresser, non ! Ces cultures-là m’indiffèrent, qu’elles viennent de loin ne leur rajoute pas grand-chose, sinon le parfum d’un folklore nouveau, la surprise d’un procédé inédit. Faut-il que je montre du repentir ?

 

 De Seveso à Fukushima

Catastrophe nucléaire de Fukushima, un mort à ce jour, désastre de l'usine chimique de Seveso, un mort. Pourquoi s'obstiner à regarder le doigt accusateur des imprécateurs ?  Ne joueraient-ils pas les Cassandre pour mieux montrer l'élégance de leur posture ? 

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