Petroplus
- mots qui ne veulent rien dire de François Hollande s'adressant aux salariés de cette entreprise : " Vous êtes le symbole du comportement des banques qui ont été renflouées à bien des occasions et qui, quand on fait appel à elles, se désengagent et se mettent aux abonnés absents" (?!) ou encore :"Nous avons le devoir de tout faire pour rechercher un repreneur dans les meilleures conditions". Hors sujet de A à Z : le problème n'est pas de sauver une raffinerie, mal située à l'intérieur des terres, n'ayant pas bénéficié d'investissements de productivité depuis des décennies; il est de savoir comment développer l'outil de raffinage existant encore au Havre, à Nantes, à Marseille; Il est d'analyser pourquoi prospèrent celles d'Anvers et de Rotterdam et d'en tirer des leçons.
Virgin
- mots sans queue ni tête d'Aurélie Filipetti à ce propos : "(Les magasins comme Virgin Megastore) sont "soumis à une véritable révolution et à une concurrence déloyale qui est le fait, il faut bien le dire, de certaines grandes entreprises de type Amazon". La pauvre chérie mélange deux sujets qui n'ont strictement rien à voir; d'une part l'abus de droit pratiqué par des sociétés comme Amazone leur permettant de ne payer aucun impôt en France, mais ayant innové depuis des années dans la relation avec les clients ; d'autre part la fin d'un modèle de distribution archaïque symbolisée par la FNAC et sa caricature que fut Virgin : espèces de dinosaures qui ont écrasé les petits commerces (librairies, disquaires) sans apporter une once de service en plus. Ce qu'on attendait de la péronnelle, c'était un cri de soulagement que disparaisse enfin un de ces établissements surannés, et de se préoccuper de comment revitaliser le tissu existant des commerces de culture de quartier ou de niche, ou de lancer le FSI sur de nouveaux projets innovants de distribution.
Florange
- gestion incohérente du dossier des hauts-fourneaux de Mittal à Florange; la seule obsession du gouvernement a été de sauver des emplois sans se poser au préalable la seule qui question qui vaille : existe-t-il une rationalité économique à conserver ce type d'outil là où il est ? La réponse étant non suivant un avis quasi général, il fallait passer à la question suivante : comment maintenir et développer les installations sidérurgiques encore économiquement viables sur e territoire français. La seule négociation intelligente avec Mittal n'était pas de lui demander d'aller investir sur un site dépassé mais de concentrer de nouveaux moyens sur les hauts fourneaux et l'aciérie de Dunkerque.
Peugeot
- gestion calamiteuse de la situation critique du constructeur par le flamboyant Montebourg; qui a oublié ses premières déclarations : "l'Etat ne laissera pas faire", puis ses secondes en septembre "il faut renégocier, reformater, et réduire le plan social" ? Erreur d'analyse, erreur psychologique; la situation depuis s'est encore aggravée pour Peugeot, après les attaques injustifiées qu'il a eu à subir, puis les bâtons dans les roues que l'administration s'ingénie à lui mettre. Mais au lieu de songer aux moyens de relocaliser la construction d'automobiles en France, le gouvernement a continué de tirer sur l'ambulance : malus écologique qui va frapper les deniers modèles encore fabriqués par Renault et Peugeot dans des usines françaises, abandon de la TVA sociale qui avait l'avantage de renchérir les modèles importés alors que les modèles français auraient pu bénéficier d'un allègement de charges sociales.
Dans ces quatre exemples fortement médiatisés, le gouvernement inspiré par le président a failli :
- erreur de diagnostic sur les raisons de ces désastres : mauvaise localisation des établissements (pour Florange et Petroplus sans accès maritime pour leur approvisionnement en matières premières), absence d'avenir des productions ou services (évident pour Virgin, mais aussi pour Petroplus et Florange), absence de compétitivité (Peugeot à Aulnay)
- manipulation des médias avec une recherche de tête de turc qui est généralement l'actionnaire, ou le concurrent qui a réussi;
- incapacité de trouver des solutions autres que celle de sauver des emplois de toute façon condamnés à terme;
- inaptitude à revêtir les vêtements d'un état stratège qui tente de trouver des solutions pour relancer l'activité concernée ailleurs ou autrement : qui ne souhaite avoir en France des raffineries sophistiquées capables de traiter des coktails de brut vaiés, des aciéries fournissant des aciers de haute qualité, des constructeurs automobiles experts dans le haut de gamme, des distributeurs innovants ?
- incohérence des décisions prises comme l'abandon de la TVA sociale, l'aggravation du malus écologique, l'inaptitude à flexibiliser le marché de l'emploi, la chasse aux sorcières contre les entrepreneurs tant sur le plan de la fiscalité personnelle (taux confiscatoires, taxations exorbitantes des plus-values) que sur celui de la fiscalité des entreprises (limitation de la déductibilité des intérêts), l'assèchement du financement de l'économie par une imposition extravagante des revenus du capital.
Un festival, une boucherie, un Waterloo, je ne sais plus quels termes trouver pour qualifier la politique industrielle menée en France aujourd'hui.