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17 mars 2024 7 17 /03 /mars /2024 10:34

L’arme nucléaire française est née lorsque l’URSS était une puissante dominante avec à la fois une capacité nucléaire pour anéantir notre pays et une armée conventionnelle apte à l’envahir et l’occuper probablement en quelques semaines. La théorie de la dissuasion était celle du faible au fort : nous ne pouvions nous défendre longtemps ou efficacement mais nous pouvions infliger à l’adversaire un dommage inacceptable pour lui. Cette dissuasion ne serait mise en oeuvre que si les intérêts vitaux de la France étaient en jeu. Personne n’avait clairement défini quels étaient ces intérêts vitaux. La seule certitude était que la dissuasion était liée à une menace forte, en cours d’accomplissement contre notre territoire sanctuarisé. La dissuasion du faible au fort est une arme particulière qui pour être crédible ne souffre pas d’interprétation de la part des ennemis.

 

Le président Macron vient de parler de protéger des intérêts essentiels. Ce langage flou (essentiel est-ce vital ?) , pour lui le summum de l’art de la guerre,  est le comble de l’hypocrisie puisque personne ne peut imaginer que l’on puisse utiliser notre arme nucléaire pour défendre Odessa (ou Kiev) voire pour récupérer la Crimée pour le compte d’un autre pays. Il ne veut donc parler que de l’implication directe de nos armées conventionnelles pour défendre l’ukrainité de la Crimée ou des provinces du Donbas., ou, ce qui est à craindre prochainement, le port d’Odessa. Le seul problème est que l’on ne peut dissuader un pays adverse avec les maigres forces que nous avons. Au mieux on l’ennuie. C’est la piqure de la mouche du coche.

Mener une guerre juste en définissant qui est l’instigateur des hostilités est d’importance mineure quand personne ne veut se battre : ni les ethnies non-russes des républiques autonomes de sibérie qui fournissent la chair à canon; ni les ukrainiens qui échappent à la conscription par la concussion; et encore moins les ressortissants de pays membres d’une organisation internationale sans âme, tournée pour l’essentiel vers des projets mercantiles (L’Union Européenne). L’incapacité des armées en ligne est patente entre les ukrainiens qui n’ont pu faire de percée quand ils avaient encore des munitions, et les russes qui n’arrivent à conquérir que des lambeaux de territoires face à des forces exténuées et inférieures en nombre. Les uns n’ont pas les moyens de renverser le régime de Poutine par les armes, les autres ont peut-être la capacité d’arriver jusqu’à Kiev, mais au prix d’une saignée extravagante pour un pays en plein déclin démographique.

Prétendre que nos valeurs sont à défendre sur le Don est sans intérêt puisqu’il n’existe pas de nation européenne qui ait subi le baptême du sang, et les nations qui constituent cette Europe, qui auraient pu prétendre avoir cette expérience, sont en pleine crise existentielle, incapables de se définir une frontière les distinguant des autres, incapables de célébrer leur passé qui pourtant leur permet d’exister, soumises à des influences culturelles qui les dénaturent.

Si les accents martiaux de Macron sont là pour tenter de faire peur à Poutine, l’objectif est louable mais vain s’il n’est pas appuyé sur la recherche d’une issue; les européens peuvent éventuellement donner un coup de col, mais surement pas s’engager dan la lutte au long-terme quand d’autres objectifs sont tout aussi menaçants. Les occidentaux devront, à un terme plus ou moins proche, décider d’un statu quo.  Il était d’ailleurs lisible, dans les paroles du président, qu’il ne faisait pas sienne l’idée de réclamer la Crimée pour l’Ukraine : la formule qu’il a utilisée  était du style "aux ukrainiens de voir" pour cet objectif (ce n’est donc pas un point essentiel). Encore un effort et il reviendra aux accords de Minsk, assortis cette fois d’une garantie d’intégrité de l’Ukraine.

 

Beaucoup de paroles pour pas grand chose avec l’inconvénient majeur d’avoir abimé notre doctrine de dissuasion nucléaire.

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13 février 2023 1 13 /02 /février /2023 17:24

Le journaliste qui fait l'interview d'Hervé Machenaud, ancien grand ponte d'EDF peut être parfois irritant, mais il lui fait accoucher de toute une série de vérités sur la trahison de la filière nucléaire par des instances politiques françaises ou ignorantes, ou inconscientes qui se sont laissées manipuler par une Allemagne embourbée dans des erreurs stratégiques telles que l'abandon du nucléaire honni pour des raisons politiques, le pari sur le gaz russe à bas prix, la construction d'éoliennes encore plus absurdes en France qu'en Allemagne. A écouter pour mieux comprendre.

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9 février 2023 4 09 /02 /février /2023 21:39

Nous sommes avec l’Ukraine dans un dilemme difficile. Ou nous admettons un triomphe relatif de la Russie qui annexe la Crimée et le Donbass, voire les oblasts de Zaporijia et de Kherson ; ou lui est infligée un défaite totale avec son retour sur les frontières d’avant 2014. Dans les deux cas notre seul sujet, comme pour les américains d’ailleurs, n’est pas l’Ukraine dont les frontières n’intéressent pas grand monde, ni même son régime moins démocratique que soumis à des oligarques mais les relations entre Europe et Russie. Certains pensent qu’un triomphe de la Russie l’amènera à croquer après, une Moldavie et une Biélorussie qui ne font partie ni de l’Europe, ni de l’OTAN, voire à demander une neutralisation des pays baltes ou de la Finlande, tout cela dans une atmosphère de guerre froide ou chaude avec ses voisins européens. D’autres pensent qu’une défaite totale de la Russie pourrait conduire à une explosion de la fédération de Russie, analogue à celle de l’Union soviétique des années 1990, avec un règne de milices locales et de pouvoirs régionaux fantoches sous influence chinoise ou turque. Ces deux perspectives sont inquiétantes pour l’Europe et complètement contraires à ses espoirs de coprospérité et d’élargissement de sa sphère démocratique.

Je pense que le triomphe absolu de la Russie avec la réintégration de l’Ukraine dans l’orbite russe a été évité avec l’échec de l’opération spéciale de Poutine dans les premiers mois de 2022. Certes les armées ukrainiennes sont moins nombreuses que les armées russes ; mais dans un contexte de défense de son territoire un rapport de un à trois n’a rien de dirimant ; et le sous-équipement des russes n’est pas près d’être guéri, car il leur manque certaine technologies et ils subissent les contraintes de l’embargo des pays occidentaux.

Ce succès peut néanmoins ne pas durer car le rééquipement de la Russie va prendre du temps, mais finir par être réalisé par Poutine ou ses successeurs ; la mobilisation de l’Ukraine et le soutien technique des occidentaux ne peut pas se poursuivre sans une asphyxie d’un pays aux infrastructures très abimées, au régime encore kleptocratique et à l’identité fraiche et donc fragile.

 

Le but de guerre des occidentaux est que la guerre non seulement se termine mais ne renaisse pas dans un avenir proche.

 

Une première solution est d’intégrer l’Ukraine dans l’OTAN pour qu’elle bénéficie du bouclier américain. Encore faut-il que l’intérêt américain pour ce conflit somme toute secondaire pour eux, ne s’affaiblisse avec un renouveau et de l’isolationnisme et de la crainte de la montée en puissance de la Chine. Cette intégration militaire n’est donc pas probablement suffisante et doit être accompagnée par une intégration à l’Union Européenne. Mais celle-ci sera longue et finalement ne garantit pas grand-chose tant qu’il n’existe pas de force militaire européenne crédible.

 

Une autre solution est de considérer qu’il existe un monde slave qu’il faut associer à l’Europe. La Russie est de toute évidence dans une impasse : économiquement boiteuse, politiquement asphyxiée par manque de libertés, stratégiquement menacée par deux mondes prêts à la dépecer : la Chine d’aujourd’hui, le panturquisme de demain. L’impossibilité de conclure un accord à long terme avec un Poutine isolé au milieu de ses milices et ses services secrets, sans appuis avérés de son peuple est certaine. Mais il importe de traiter avec lui, non pour le plaisir de lui céder la Crimée, d’autonomiser le Donbass, mais pour avoir une aire de départ pour la phase suivante qui sera une Europe du Finistère à Vladivostock.

 

L’intérêt de l’Europe n’est pas de s’élargir en incorporant l’Ukraine. Le problème de la Biélorussie se posera alors tôt ou tard dans des termes analogues : élargir l’aire de la démocratie, élargir le glacis militaire face à une Russie militarisée et vindicative. Si vraiment une des idées force de l’Europe, est qu’elle est le symbole de la paix, il lui faut d’urgence le prouver. Il lui faut écarter le bellicisme, l’espèce d’ivresse du soulèvement des nations face aux empires, et trouver des solutions qui écartent ces tentations à court-terme pour viser tout de suite une option beaucoup plus ambitieuse, beaucoup plus large, l’incorporation de la Russie à l’Europe.

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20 janvier 2023 5 20 /01 /janvier /2023 15:46

Moïsi dans ses analyses géopolitiques oublie systématiquement quelques points qui nuisent à leur pertinence. Son apologie de l’OTAN qu’il présente comme le dernier rempart crédible contre une Russie impérialiste, l’âme de la lutte des valeurs de la démocratie contre le totalitarisme doit être sérieusement nuancée.

La présence parmi les membres de l’OTAN d’un pays comme la Turquie rend difficile le mythe d’une alliance dévolue à la défense de valeurs : quand elle aide l’Ukraine, elle soutient en même temps les Azéris dans leur anéantissement de l’Arménie, dernière enclave dans une région panturque ; quand elle combat le régime d’Assad, elle participe aussi à l’écrasement des Kurdes tant à l’intérieur de ses frontières qu’en Syrie ; quant aux valeurs de la démocratie à l’intérieur même de ce pays, le moins que l’on puisse dire est qu’elles sont largement méprisées par le président Erdogan ; la seule réalité de cette inclusion de la Turquie dans l’OTAN est le cynisme des occidentaux qui oublient leurs grands principes pour les seules réalités de l’importance de la base aérienne d’Incirlik, et de la force de l’armée turque à la frontière du Proche-Orient, des Balkans et du Caucase.

Le double égoïsme américain et allemand transforme l’Alliance Atlantique en un outil qui ne vise pas principalement la défense de l’Europe contre tout agresseur potentiel, mais la création d’une zone tampon entre l’Union Européenne et la Russie sous un condominium américano-germanique. Depuis la chute de l’empire des soviets les Etats-Unis se sont acharnés à démanteler une puissance russe déjà rabougrie : élargissement de l’OTAN à des anciens membres du Pacte de Varsovie, refus de la réintégration de la Crimée à la Russie, éclatement de la Serbie ; cette politique paraît disproportionnée par rapport à l’importance de l’ennemi supposé, bien éloignée de son affrontement avec la puissance grandissante de la Chine maintenant et de l’Inde dans le futur, aux antipodes de tout son isolationnisme consubstantiel ; les rationalités peuvent être de plusieurs ordre : volonté de stimuler les capacités défensives de l’Europe en créant des abcès sur ses flancs, idée d’un dépècement complet de la puissance coloniale résiduelle de la Russie tant en Asie Centrale (au profit du panturquisme) qu’en Sibérie (dans le prolongement de l’Alaska), création d’un protectorat économique allemand sur une Europe de l’Est incluant l’Ukraine et la Biélorussie. Toutes ces idées peuvent convenir à l’Allemagne : elles les a déjà mis en pratique dans la vassalisation économique qu’elle a entrepris avec la Tchéquie, la Pologne ; une sorte de partage d’influence avec les turcs n’est pas pour lui déplaire, la Turquie lui servant déjà de réservoir d’une main d’œuvre qui lui fait défaut ; quant à sa renonciation aux délices de l’utilisation à bas prix des matières premières russes, elle peut imaginer que ce n’est que provisoire et qu’il sera possible d’en retrouver la disponibilité avec un pays vaincu.

Dans tout ce panorama la place des pays méditerranéens (péninsule Ibérique, France, Italie, Grèce) est secondaire, cantonnée aux relations avec le Maghreb, pour laisser la Turquie et la péninsule arabique s’occuper de la stabilisation d’un Proche Orient qui s’élargit jusqu’à la Lybie. L’OTAN n’est pas et n’a probablement jamais été en état de mort cérébrale, mais est le fer de lance d’un l’impérialisme américain totalement avoué, avec comme mercenaires au sein de l’Union Européenne le bon petit soldat allemand, dans l'indifférence des intérêts de la France et de ses voisins du sud.

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30 novembre 2022 3 30 /11 /novembre /2022 12:28

Les ukrainiens s’offusquent que les russes soient partis de Kherson avec la statue de Potemkine, le conquérant de la Crimée et de la steppe le long de la mer Noire pour la tsarine Catherine la Grande. Les français avaient déménagé celle de Lyautey érigée sur la plus belle place de Casablanca pour la replacer devant la façade de leur consulat. J’imagine que les russes feront de même quand ils ouvriront leur consulat à Kherson. Il faut arrêter de gémir Monsieur Zelenski.

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18 septembre 2022 7 18 /09 /septembre /2022 10:16

Le prix administré de l’électricité est une subvention de la France principalement (qui produit l’électricité au plus bas coût en Europe) aux pays mal gérés, principalement l’Allemagne (qui produit l’électricité la plus chère d’Europe). Cette subvention contribue à renchérir nos productions alors que nous avons la balance commerciale la plus déficitaire de l’Union Européenne, et alourdit nos finances publiques (par le biais des aides nécessaires aux populations les plus touchées par l’inflation des prix de l’énergie) alors que nous avons les déficits publics et la dette publique parmi les plus élevées d’Europe.

Cette solidarité envers un pays plus prospère que nous est une insulte à l’intelligence. Le couple franco-allemand a de plus en plus (et ça ne date pas d’hier) des allures d’une alliance entre un cocufié qui en redemande et un cocufieur cynique.

Il faudrait quand même réfléchir à l’aphorisme de Sartre : l’Europe c’est la germanisation et l’oppression. N’aurait-il pas gardé son sens ?

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8 septembre 2022 4 08 /09 /septembre /2022 12:12

Excellent article d’Hubert Védrine dans le Figaro d’hier où il analyse l’impéritie de l’Europe Occidentale face à Poutine qu’elle a laissé se dévoyer dans la pauvreté, l’isolationnisme, et enfin une aventure impérialo-nationaliste condamnable. L’idée n’est pas de se lamenter sur le passé, mais de ne pas oublier d’en tirer des leçons. La première qui est clairement dite est que la politique étrangère de l’Europe ne doit pas se décider à Washington qui n’a ni les mêmes intérêts, ni la même compréhension, ni les mêmes objectifs. La deuxième qui est sous-jacente quoique non expressement énoncée est que l’Ukraine quoique devant être protégée contre des agressions (au moins pour montrer la résolution franco-allemande aux pays de l’ex-pacte de Varsovie), n’est pas un acteur essentiel de notre futur ; il lui, faudra donc transiger, sous la pression européenne, à un moment qui n’est pas encore venu, sur la définition et de ses frontières orientales en Crimée et dans les républiques séparatistes du Donbas, et du statut de ses minorités russophones.

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14 juillet 2022 4 14 /07 /juillet /2022 09:30

Etrange cette obsession de transformer la guerre russo-ukrainienne en nouvelle guerre froide. La Russie d’aujourd’hui n’est qu’un agresseur de second rang par rapport à l’Union Soviétique : son PIB est au douzième rang mondial, derrière l’Allemagne, la France, l’Italie, juste devant l’Espagne et elle n’a donc pas la puissance économique nécessaire pour conduire une guerre sur le long-terme avec les européens, voire de lancer d’autres opérations de conquête et d’occupation; son armée a prouvé sa puissance hoquetante face à l’Ukraine, faute de moral de ses soldats, faute de matériels moderne, faute de capacité de manœuvre. Sa seule force n’est que le reflet de la faiblesse de ses adversaires : une Ukraine qui est un pays encore trop jeune, miné par les dissensions séparatistes et pourri par la corruption de ses oligarchies ; une Europe qui est coupable pour son impéritie militaire (hormis la France, et encore), et sa stratégie de dépendance énergétique suicidaire.

La Russie a voulu détruire l’Ukraine en tant que pays indépendant. De toute évidence elle est en train de perdre son pari et ne réussira qu’à annexer les régions irrédentistes du Donbas et peut être à s’emparer d’une bande territoriale le long de la mer d’Azov ; elle va réussir à faire de l’Ukraine un pays lié à l’Europe par des accords économiques qui faciliteront les investissements des pays européens et permettront son décollage ; les provinces perdues par l’Ukraine ne seront pas recouvrées de sitôt faute de force de frappe, et de volonté des pays européens. La guerre « chaude » est donc probablement bientôt finie et un mur d’indifférence risque de perdurer entre un occident qui va finir par se réarmer et à conquérir une relative indépendance énergétique et une Russie qui ne pourra qu’osciller entre autarcie appauvrissante et vassalisation envers la Chine.

L’attitude des Etats-Unis a été, comme au Moyen-Orient naguère, celle d’un boutefeu qui n’a pas voulu (peut-être avec raison) arrêter la Russie dans son agression, tout en tentant de vassaliser l’Europe au sein de l’Otan. Que des atlantistes forcenés comme Dominique Moïsi exalte la politique américaine se comprend, mais n’est pas nécessairement conforme aux intérêts de tous les pays européens. La Pologne, les états baltes sont angoissés par une peur historique, l’Allemagne est obsedée par son matérialisme mercantile, et se raccrochent à ce parapluie américain qui n’est qu’une servitude et surtout un mauvais calcul à long terme car America first n’est pas une doctrine qui protège des intérêts de puissance largement différents pour l’Europe.

 

La mauvaise foi des atlantistes est de grossir la menace russe, flatter les peurs des pays de l’est européen, s’extasier devant l’héroïsme de l’Ukraine pour mieux vendre l’assujettissement de nos pays à l’égoïsme des Etats-Unis.

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14 mai 2022 6 14 /05 /mai /2022 09:45

L’histrion, vêtu de ses costumes de milicien, nous ressert une nouvelle époque de sa série télévisée ; mais l‘audience est devenue mondiale, et ses nouveaux partenaires sont présidents, ministres ou assemblées nationales. Il nous la joue Winston, avec du sang et des larmes et la résistance jusqu’au dernier vivant. Il a annexé la ville polonaise et jadis askhénaze de Lvov, la ville grecque et russe et jadis sépharade d’Odessa, la ville russe de Kharkov célèbre pour ses victoires sur les nazis, pour nous servir une Ukraine élargie à des terres qui n’en firent que rarement partie. Il célèbre la lutte du bataillon suprémaciste Azov qui s’est enfermé dans les sous-sols de l’aciérie de Marioupol avec des civils dont on imagine mal le consentement. Qu’a-t-il fait de son protecteur, l’oligarque ukrainien qui l’a porté au pouvoir, qui lui a enseigné les méthodes pour planquer son argent dans des sociétés écrans panaméennes ? Renvoyé au rang des comparses ?

Il clame son désir d’entrer dans la communauté européenne alors qu’il n’emplit aucune des conditions morales avec la corruption institutionnalisée des oligarques de son pays, avec les exportations de gangsters à la réputation sinistre pour exécuter les basses œuvres de n’importe quel commanditaire.

Il hurle son appétit pour adhérer à l’OTAN quand la Turquie a déjà manifesté son veto à l’entrée de pays autrement plus dignes tels que la Suède ou la Finlande. 

Zelensky n’est pas le peuple ukrainien qui souffre sous l’occupation russe, et subit les crimes de guerre d’une piétaille mal commandée, mal dirigée et qui subit échec sur échec. Zelensky est l’incarnation du remords des européens qui s’extasient devant sa silhouette pour mieux oublier leurs erreurs de conduite, qui célèbrent son triomphe médiatique pour cacher leur incapacité à gérer leur faiblesse militaire. Zelensky est la marionnette de l’administration américaine qui joue le rétablissement de son prestige après l’humiliation de Kaboul, l’inféodation renforcée des pays européens au sein de l’Alliance Atlantique, l’intimidation de la Chine à travers la mise au pas de Poutine.

Mais pour renvoyer Poutine dans les casernes qu’il n’aurait jamais dû quitter, il faudra aux ukrainiens non seulement encore beaucoup de courage vis-à-vis des soudards qui les martyrisent, mais aussi beaucoup de patience, voire un peu d’incitation pour que leur président se résigne à oublier ses oripeaux de scène pour une conduite plus responsable.

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8 mai 2022 7 08 /05 /mai /2022 09:40

 

Condamner l’agression de Poutine et les crimes commis par son armée avachie et sauvage n’implique pas de s’extasier devant le bataillon Azov,  le comportement de boutefeu de Zelinsky, et le nationalisme prétendu admirable de l’Ukraine.

L’ancien président Lulla a résumé de façon claire ce que pensent beaucoup en dehors de l’Europe occidentale et même à l’intérieur de celle-ci. Les crimes de Poutine n’exonèrent pas les responsabilités occidentales dans le déclenchement du conflit, et n'excusent pas les aberrations de conduite du président ukrainien.

L’hystérie des cercles bruxellois et des médias français est de tenter de faire oublier les fautes passées et les insuffisances actuelles des gouvernements européens et ukrainiens, en élargissant la responsabilité des potentats du Kremlin à tous les russes. Quelle absurdité, quel manque de respect pour leur culture, quel manque de reconnaissance pour leur contribution essentielle à la Libération.

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