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20 janvier 2024 6 20 /01 /janvier /2024 15:33

Il serait temps de dire un peu de vérité. Que ce conflit est mené par l’OTAN en se servant des ukrainiens comme de mercenaires. Que les objectifs des différents membres de l’Alliance sont clairement divergents :

  • la Turquie ne défend pas la démocratie, et la nature du régime de Kiev la laisse indifférente; elle ne s’intègre au conflit que pour montrer son standing régional face au monde turcophone;
  • les Etats-Unis d’Amérique sont de toute évidence partagés entre leur désir de se concentrer sur la maîtrise des ambitions chinoises, et une vieilles angoisse de ne pas laisser la Russie faire n’importe quoi;
  • l’Europe de l’est est submergée par la peur de l’ours russe;
  • l’Europe de l’Ouest essaie de se faire peur quand elle n’ignore pas que la Russie n’a ni les moyens, ni les forces militaires de conquérir un pays de l’OTAN; elle ne veut pas être du côté de ceux qui négligent la Pologne ou les Pays Baltes.

Personne ne parle de la Biélorussie qui ne peut pas être exclue d’un traitement du futur : fait-elle partie de la Russie comme état satellite ou intégré, doit-elle être annexée à l’Ukraine ou à la Lithuanie, voire intégrée à l’Europe,  ? Sur les berges de la Bérézina les russes blancs auraient-ils oublié leur participation à la retraite des armées de Napoléon sur la Bérézina, ou encore mieux à la déroute nazie lors de la plus grande offensive de la guerre l'opération Bagration en 1944.

 

Personne ne parle de la nécessaire intégrité de la Russie face aux mondes turcophones,  musulmans, chinois. Tout le monde y pense, sans oser le dire en Europe, en le disant aux Etats-Unis.

 

Nous ne sommes pas en guerre car nous n’avons déclaré la guerre à personne. C’est, à ce jour, la seule vérité n’en déplaise aux matamores.

 

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25 octobre 2023 3 25 /10 /octobre /2023 14:42

Etrange ballet au Moyen-Orient : Israël attaqué est obligé de s'en prendre aux sicaires et , pour l'instant, d'épargner les instigateurs.

L'un est patent, l'Iran : les rencontres préparatoires à l'attaque entre représentants des ayatollahs et représentants du Hamas sont publiques; les fournitures d'armes sont probables avec en appui les financements du Qatar; les entrainements dans des camps au Liban ou en Syrie sont probables. L'Iran par ses déclarations officielles a proclamé son appui au Hamas sans dénoncer les atrocités qu'il avait commises. L'Iran est sur la ligne de combat d'éradication de l'état israélien avec l'angoissante perspective de son acquisition dans peu d'années de la bombe atomique. Et pourtant Israël n'a pas frappé les usines de fabrication et les centres de préparation de cette arme. La seule hypothèse  possible est qu'il n'en a pas reçu l'autorisation des Etats-Unis qui redoutent un embrasement de tout le Moyen-Orient et ont demandé à leur affidé de limiter ses rétorsions.

L'autre est moins évident, la Turquie qui avait déjà été pris dans le passé à livrer des matériels militaires au Hamas est en embuscade hostile. Les propos actuels d'Erdogan sont de toute évidence un signal d'appui aux palestiniens. Mais la Turquie est intouchable pour la bonne raison qu'elle est l'alliée des Etats-Unis et de l'Europe au sein de l'OTAN. Toute mesure de rétorsion, même mesurée, contre la Turquie serait une déclaration de guerre par Israël à l'OTAN. Impossible.

Situation d'oxymore d'Israël qui pour combattre les Frères Musulmans sunnites de Gaza devrait s'attaquer aux chiites iraniens et qui pour combattre les arabes gazaouites devrait s'en prendre aux iraniens voire aux turcs.

 

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22 octobre 2023 7 22 /10 /octobre /2023 17:39

Les diables du Hamas s’activent dans les cimetières, les cours d’école, les parkings d’hôpitaux pour balancer leurs missiles bricolés sur les villes d’Israël. Les gazaouites qui les ont porté au pouvoir jadis avec une large majorité sont encore obligés d’en rajouter sur leur détestation, leur haine; ils leur faut subir dans l’enthousiasme et la colère surjouée les malheurs apportés et provoqués par leurs dirigeants infernaux.

Dans la grande tradition des Gengis-Khan et Tamerlan, les civils servent d’objets de torture pour semer l’effroi, ou de boucliers humains pour protéger la vie indigne des barbares qui ont oublié toute foi. Et  Benzémistes,  Mbappaires,  Syiens, ferment les paupières,  bouchent leur oreilles, closent leur bouche devant des crimes avérés. Et, bien pire, Mélanchon et ses sbires préfèrent passer par pertes et profits les abjections des agresseurs d’Israël et investir dans l’admiration de la résistance palestinienne avec espoir de gros bénéfices électoraux.

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9 octobre 2023 1 09 /10 /octobre /2023 14:20

La barbarie menace toujours quand une une guerre est déclarée. Poutine a lancé des troupes mal préparées, mal commandées, pas motivées contre les ukrainiens. Il a du se retirer sur une ligne fortifiée en laissant des preuves de la conduite barbare de ses unités. Téhéran a lancé les terroristes du Hamas contre Israël. La barbarie fut la raison même de cette attaque : massacrer et faire peur aux juifs. Erdogan a soutenu les Azéris dans leur conquête de l’enclave du Haut-Karabakh. Il poursuit la politique des Jeunes Turcs d’une barbare élimination des arméniens de leur patrie d’origine.

Que veut dire une politique de soutien aux ukrainiens, arméniens, israéliens ?  Une révolte contre les actes de barbarie commis par des fanatiques embrigadés, un dégoût des dirigeants qui les ont manipulés pour des objectifs qui sont au mieux irréalistes au pire une exacerbation des malheurs de ceux qu’ils prétendent commander. Réaction nécessaire et non suffisante. L’imbécillité des gouvernants des pays attaqués doit être stigmatisée : les ukrainiens qui ont saboté les accords de Minsk, les arméniens qui se sont alliés aux russes pour soutenir la sécession du Haut-Karabkh, les israéliens qui dans leur hubris ont pensé qu’il était inutile de se préoccuper du problème des palestiniens.

Il faut se défendre contre les criminels : dans les plaines cosaques, non pas pour récupérer la Crimée ou des oblasts sécessionnistes, mais pour défendre Odessa, reprendre Marioupol, briser l’impérialisme russe; dans les montagnes du Caucase pour défendre le sud de l’Arménie menacé, briser l’impérialisme turc; en Israël assurer la survie de l’état juif dans l’esprit des accords d’Oslo en brisant l’alliance contre nature du Hamas et des chiites du Hezbollah et de l’Iran. Chaque fois il s’agit d’éliminer des régimes dictatoriaux parce que terroristes et redonner une chance à des cohabitations toujours difficiles

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1 octobre 2023 7 01 /10 /octobre /2023 14:21

Amnésie du pape François, qui de toutes façons n’a jamais dit grand chose sur les chrétiens d’Orient.

Amnésie d’Israël qui dans son obsession de la lutte contre l’Iran se complait dans une alliance avec l’Azerbaïdjan.

Amnésie de l’Europe représentée Ursula von der Leyen qui dans sa défense des intérêts teutons préfère l’odeur du gaz azéri.

Amnésie de la Russie qui oublieuse de ses intérêts dans le Caucase se soumet aux chantages turcs.

Amnésie de la France dans la grande tradition de son impuissance à l’égard de ses plus vieux alliés   , depuis la Serbie,  jusqu’au Maroc,  du Liban jusqu’à la Grande Bretagne.

Amnésie des Etats-Unis qui ne voit pas où situer ce pays dans les préoccupations d’America First ou d’America Great Again.

Arménie : le pays qui crie son désespoir aux égoïsmes court-terme  ou mal compris.

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25 août 2023 5 25 /08 /août /2023 10:27

Les massacres oubliés : au Congo par des milices téléguidées par le Rwanda, au Soudan entre deux factions de gens armés par les Zarov de notre époque, en Centrafrique par des musulmans manipulés de la Séléka, en Birmanie par des bouddhistes à la solde de militaires, et d’autres encore. Ils sont mentionnés, puis sombrent dans l’indifférence : trop répétitifs ? sans intérêts géopolitiques ? dans des endroits à Pétaouchnok ? En tous cas, pas d’envoyées spéciales grotesquement costumées, pas de réseaux sociaux activés par des influenceurs, pas de bon pitch avec un dictateur haïssable et des ONG sur le pont.

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3 mars 2023 5 03 /03 /mars /2023 11:41

Je fatigue de la mort imminente de la planète étouffée par un gaz carbonique consacré nocif. Quel slogan plus imbécile que la neutralité carbone, la molécule qui nous constitue et nous fait vivre. Quelles analyses qui voient une montée de la mer quand les villes s’affaissent sous leur poids de béton et de ferraille ; une flambée catastrophique des feux de forêts due au changement climatique quand les incendiaires se multiplient pour gagner des terres cultivables ou exercer leur goût de la destruction ; une prolifération des inondations à mettre au compte du dérèglement climatique quand on a construit dans des zones inondables et artificialisé les sols ; un assèchement des nappes phréatiques provoquées par des manques de pluies lorsque il s’agit plutôt d’une utilisation exagérée pour des cultures non adaptées. Quelles prophéties qui prétendent sur la base d’un siècle de statistiques nous donner des prévisions d’augmentation des températures à partir de modèles qui sont incapables de maîtriser l’évolution du principal gaz à effet de serre : la vapeur d’eau. Un peu de nuances que diable !

 

Je fatigue de la guerre contre la COVID, ce pauvre microbe qui n’a fait qu’avancer de quelques mois la mort de grands vieillards et de grands malades. Les statistiques des années passées sont là pour le prouver : la comparaison du nombre de morts par année sur plusieurs années montrent que ce microbe n’a tué personne ou plutôt n’a fait que porter le coup fatal à des personnes déjà condamnées à brève échéance. Quand on pense à toutes les simagrées qui ont matraqué l’économie mondiale, à la sauvagerie de la conduite envers des vieillards qui ont été littéralement emprisonnés pour quelques mois, à la perte de liberté qu’ont subi des peuples entiers par des gouvernants tétanisés par leur responsabilité future, enfumés par des comités scientifiques qui n’y comprenaient rien. Bilan hallucinant d’une perte de sang-froid.

 

Je fatigue de l’exaltation guerrière de gens qui envoient les autres faire la guerre. Où sont les volontaires partis combattre sur le front ukrainien ? Je fatigue des postures bellicistes d’une Ursula von der Leyen ou d’un Jens Stoltenberg, émanations technocratiques de l’Union Européenne ou de l’OTAN, qui ne représentent pas grand monde et n’ont aucune autorité pour nous entrainer dans certaines guerres. Je suis indigné de l’oubli des massacres au Yémen qui bénéficient d’une surprenante mansuétude pour les chefs de guerre qui s’y emploient MBS et MBZ. Je suis indigné des massacres dans l’est du Congo qui suscitent aussi peu d’émotion malgré les exactions perpétrées par ce bon Kagame. Quel étroitesse de vue !

 

En bref je ne supporte plus toutes ces attitudes guerrières prises par des Tartuffe au nom de sujets mal maîtrisés. Je vomis ces bonnes âmes qui sont parfois sélectives, parfois exaltées, parfois aveuglées.

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19 février 2023 7 19 /02 /février /2023 11:29

Les deux belluaires de la matinale du week-end de France-Inter, Carine Bécard et Eric Delvaux, au milieu de leur guerre contre le réchauffement climatique, leur lutte pour la promotion des trans, et leur combat contre les fachos, ont imaginé d’inviter un certain Patrick de Saint-Exupéry. Un féroce belliciste qui, ce matin, a proclamé très haut sa haine de Poutine assimilé à un voyou, une petite frappe, sa méfiance envers Macron qui manifestait son soutien de l’Ukraine avec ce qu’il jugeait trop de mesure, et une admiration de la fermeté des Etats-Unis. Cette soif d’extermination du régime poutinien est certainement louable, encore faut-il qu’elle se manifeste avec cohérence. Proclamer très haut qu’il faut combattre les russes en envoyant au carnage des mercenaires ukrainiens et surtout pas de gentils boys bien de chez nous, est une hypocrisie critiquable : si les valeurs à défendre sont importantes on ne se cache pas derrière des supplétifs. S’effaroucher de la cruauté des armées russes est nécessaire mais ne peut excuser le cynisme du complexe militaro-industriel américain manifesté ces dernières années en Irak, en Afghanistan, au Yémen et maintenant en Ukraine. S’allier avec le régime mafieux (corruption de la famille Edogan), illibéral (emprisonnement des opposants), fauteur de guerre (en Arménie et Haut Karabagh) de la Turquie, au nom de la défense de la démocratie est tout bonnement irrationnel.  

Mais Patrick de Saint-Exupéry n’a aucun complexe, et déblatère contre l’empire russe en ne proposant que sa disparition car il est l’ennemi absolu. Tant de rationalité, tant de nuance, tant de sentiments de paix nous font croire que ce pauvre type est bien sa place  dans le monde de France-Inter et très loin du journalisme d’investigation.

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9 février 2023 4 09 /02 /février /2023 21:39

Nous sommes avec l’Ukraine dans un dilemme difficile. Ou nous admettons un triomphe relatif de la Russie qui annexe la Crimée et le Donbass, voire les oblasts de Zaporijia et de Kherson ; ou lui est infligée un défaite totale avec son retour sur les frontières d’avant 2014. Dans les deux cas notre seul sujet, comme pour les américains d’ailleurs, n’est pas l’Ukraine dont les frontières n’intéressent pas grand monde, ni même son régime moins démocratique que soumis à des oligarques mais les relations entre Europe et Russie. Certains pensent qu’un triomphe de la Russie l’amènera à croquer après, une Moldavie et une Biélorussie qui ne font partie ni de l’Europe, ni de l’OTAN, voire à demander une neutralisation des pays baltes ou de la Finlande, tout cela dans une atmosphère de guerre froide ou chaude avec ses voisins européens. D’autres pensent qu’une défaite totale de la Russie pourrait conduire à une explosion de la fédération de Russie, analogue à celle de l’Union soviétique des années 1990, avec un règne de milices locales et de pouvoirs régionaux fantoches sous influence chinoise ou turque. Ces deux perspectives sont inquiétantes pour l’Europe et complètement contraires à ses espoirs de coprospérité et d’élargissement de sa sphère démocratique.

Je pense que le triomphe absolu de la Russie avec la réintégration de l’Ukraine dans l’orbite russe a été évité avec l’échec de l’opération spéciale de Poutine dans les premiers mois de 2022. Certes les armées ukrainiennes sont moins nombreuses que les armées russes ; mais dans un contexte de défense de son territoire un rapport de un à trois n’a rien de dirimant ; et le sous-équipement des russes n’est pas près d’être guéri, car il leur manque certaine technologies et ils subissent les contraintes de l’embargo des pays occidentaux.

Ce succès peut néanmoins ne pas durer car le rééquipement de la Russie va prendre du temps, mais finir par être réalisé par Poutine ou ses successeurs ; la mobilisation de l’Ukraine et le soutien technique des occidentaux ne peut pas se poursuivre sans une asphyxie d’un pays aux infrastructures très abimées, au régime encore kleptocratique et à l’identité fraiche et donc fragile.

 

Le but de guerre des occidentaux est que la guerre non seulement se termine mais ne renaisse pas dans un avenir proche.

 

Une première solution est d’intégrer l’Ukraine dans l’OTAN pour qu’elle bénéficie du bouclier américain. Encore faut-il que l’intérêt américain pour ce conflit somme toute secondaire pour eux, ne s’affaiblisse avec un renouveau et de l’isolationnisme et de la crainte de la montée en puissance de la Chine. Cette intégration militaire n’est donc pas probablement suffisante et doit être accompagnée par une intégration à l’Union Européenne. Mais celle-ci sera longue et finalement ne garantit pas grand-chose tant qu’il n’existe pas de force militaire européenne crédible.

 

Une autre solution est de considérer qu’il existe un monde slave qu’il faut associer à l’Europe. La Russie est de toute évidence dans une impasse : économiquement boiteuse, politiquement asphyxiée par manque de libertés, stratégiquement menacée par deux mondes prêts à la dépecer : la Chine d’aujourd’hui, le panturquisme de demain. L’impossibilité de conclure un accord à long terme avec un Poutine isolé au milieu de ses milices et ses services secrets, sans appuis avérés de son peuple est certaine. Mais il importe de traiter avec lui, non pour le plaisir de lui céder la Crimée, d’autonomiser le Donbass, mais pour avoir une aire de départ pour la phase suivante qui sera une Europe du Finistère à Vladivostock.

 

L’intérêt de l’Europe n’est pas de s’élargir en incorporant l’Ukraine. Le problème de la Biélorussie se posera alors tôt ou tard dans des termes analogues : élargir l’aire de la démocratie, élargir le glacis militaire face à une Russie militarisée et vindicative. Si vraiment une des idées force de l’Europe, est qu’elle est le symbole de la paix, il lui faut d’urgence le prouver. Il lui faut écarter le bellicisme, l’espèce d’ivresse du soulèvement des nations face aux empires, et trouver des solutions qui écartent ces tentations à court-terme pour viser tout de suite une option beaucoup plus ambitieuse, beaucoup plus large, l’incorporation de la Russie à l’Europe.

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20 janvier 2023 5 20 /01 /janvier /2023 15:46

Moïsi dans ses analyses géopolitiques oublie systématiquement quelques points qui nuisent à leur pertinence. Son apologie de l’OTAN qu’il présente comme le dernier rempart crédible contre une Russie impérialiste, l’âme de la lutte des valeurs de la démocratie contre le totalitarisme doit être sérieusement nuancée.

La présence parmi les membres de l’OTAN d’un pays comme la Turquie rend difficile le mythe d’une alliance dévolue à la défense de valeurs : quand elle aide l’Ukraine, elle soutient en même temps les Azéris dans leur anéantissement de l’Arménie, dernière enclave dans une région panturque ; quand elle combat le régime d’Assad, elle participe aussi à l’écrasement des Kurdes tant à l’intérieur de ses frontières qu’en Syrie ; quant aux valeurs de la démocratie à l’intérieur même de ce pays, le moins que l’on puisse dire est qu’elles sont largement méprisées par le président Erdogan ; la seule réalité de cette inclusion de la Turquie dans l’OTAN est le cynisme des occidentaux qui oublient leurs grands principes pour les seules réalités de l’importance de la base aérienne d’Incirlik, et de la force de l’armée turque à la frontière du Proche-Orient, des Balkans et du Caucase.

Le double égoïsme américain et allemand transforme l’Alliance Atlantique en un outil qui ne vise pas principalement la défense de l’Europe contre tout agresseur potentiel, mais la création d’une zone tampon entre l’Union Européenne et la Russie sous un condominium américano-germanique. Depuis la chute de l’empire des soviets les Etats-Unis se sont acharnés à démanteler une puissance russe déjà rabougrie : élargissement de l’OTAN à des anciens membres du Pacte de Varsovie, refus de la réintégration de la Crimée à la Russie, éclatement de la Serbie ; cette politique paraît disproportionnée par rapport à l’importance de l’ennemi supposé, bien éloignée de son affrontement avec la puissance grandissante de la Chine maintenant et de l’Inde dans le futur, aux antipodes de tout son isolationnisme consubstantiel ; les rationalités peuvent être de plusieurs ordre : volonté de stimuler les capacités défensives de l’Europe en créant des abcès sur ses flancs, idée d’un dépècement complet de la puissance coloniale résiduelle de la Russie tant en Asie Centrale (au profit du panturquisme) qu’en Sibérie (dans le prolongement de l’Alaska), création d’un protectorat économique allemand sur une Europe de l’Est incluant l’Ukraine et la Biélorussie. Toutes ces idées peuvent convenir à l’Allemagne : elles les a déjà mis en pratique dans la vassalisation économique qu’elle a entrepris avec la Tchéquie, la Pologne ; une sorte de partage d’influence avec les turcs n’est pas pour lui déplaire, la Turquie lui servant déjà de réservoir d’une main d’œuvre qui lui fait défaut ; quant à sa renonciation aux délices de l’utilisation à bas prix des matières premières russes, elle peut imaginer que ce n’est que provisoire et qu’il sera possible d’en retrouver la disponibilité avec un pays vaincu.

Dans tout ce panorama la place des pays méditerranéens (péninsule Ibérique, France, Italie, Grèce) est secondaire, cantonnée aux relations avec le Maghreb, pour laisser la Turquie et la péninsule arabique s’occuper de la stabilisation d’un Proche Orient qui s’élargit jusqu’à la Lybie. L’OTAN n’est pas et n’a probablement jamais été en état de mort cérébrale, mais est le fer de lance d’un l’impérialisme américain totalement avoué, avec comme mercenaires au sein de l’Union Européenne le bon petit soldat allemand, dans l'indifférence des intérêts de la France et de ses voisins du sud.

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