Dans un monde de brutes, règne dans les médias une atmosphère de bénignité, une passion de la compassion alors que partout ailleurs s’expriment les rages de la haine.
Les transactions internationales gérées par des requins bien plus terribles que ceux qui règnent sous l’eau sont connues délicieusement sous le nom de « doux commerce » qui dispense les produits les moins chers de toute la planète fabriqués par des mains délicates féminines ou enfantines, aux populations de nos contrées occidentales en mal de pouvoir d’achat.
Les handicapés de l’âge (les vieillards), du cerveau (les crétins), des membres (les contrefaits) se délassent sur des « cheminements doux » tandis que les gens pressés (pour aller faire quoi d’ailleurs ?) enragent sur les voies uniques embouteillées.
Les gros, les moches, les minorités haïes, les sans-dents, les méchants rancuniers, peuvent, tous, faire appel à une de ces délicieuses associations spécialisées qui vont défendre leur droit (non encore constitutionnalisé) à la douceur , à un traitement digne (on imagine une sorte de protocole médical), à un accueil fraternel ou sororal (et pourtant la famille est un noeud de vipères).
La délation est pardonnée, et même encouragée pour mieux poursuivre tous les petits délits sexistes, tous les propos phobiques. Les mots de la délation sont paroles de vérité émises par des victimes dont on ne peut soupçonner l’authenticité, à condition qu’elles ne fassent pas partie de catégories stigmatisables (hétérosexuels, mâles adultes plus plus, individus à la peau pâle, chiens capitalistes).
Les délits contre la propriété et les personnes sont à encourager quand il s’agit de lutter pour le sauvetage de la planète, de pourfendre les écocides, d’éliminer les contempteurs de la décarbonation, de tuer socialement tous les climato-négationistes. Ce sont des actes de piété de la religion d’adoration de Dame Nature.
Au sein de ce monde d’accueil à toutes les censures au nom du bien, de vénération de tous les bavards de sciences dévoyées, d’adeptes de la réforme des esprits qui pensent mal, les institutions médiatiques sont reines; les France-Inter et autres, les Antenne2 et autres, les Mediapart et autres font le lit avec jouissance de tous les aspirants du terrorisme de la bonne pensée. Ils sont là pour imposer l’éternité de leur bonté.