Pépère est dépassé par la modernité. Il ne comprend pas la déferlante de la nouvelle économie et s’obstine à défendre par exemple les corporatismes des taxis face à l’expansion d’Uberpop. L’hurluberlu reste complètement distrait devant les progrès techniques et ne s’aperçoit pas qu’ils sont en train de dynamiter l’état classique : désintermédiation là où officiaient des acteurs institutionnels comme les banques, les marchands ; plates-formes qui émergent dans tous les domaines pour favoriser les contacts entre individus; montée en flèche du travail au noir avec amenuisement des cotisations sociales et impôts directs; érosion des rentrées de TVA avec la prolifération de transactions non officielles. La seule perspective que nous offre l’Uber-lulu du Faubourg Saint-Honoré est d’augmenter les rentrées fiscales sur tout ce qui n’est pas au noir et d’utiliser le prétexte de l’anti-terrorisme pour traquer les petites fraudes du net. Là où il faudrait imaginer de détruire des privilèges et trouver de nouvelles règles de régulation, le concierge de l’Elysée s’arcboute sur la protection des avantages acquis et se complait dans l’inertie intellectuelle. Comme l’hurluberlu d’Anouilh, il proclame qu’il veut réformer le monde, et son entourage ne peut que constater son incapacité à agir même chez lui.