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29 juin 2020 1 29 /06 /juin /2020 18:10

Trois évènements me sont restés de cette époque de confinement : la trouille (le mot peur me paraît trop noble), l’inefficacité (voire l’inexistence) de la science, l’acceptation veule d’injonctions qui allaient bien au-delà de la raisonnable prudence.

 

La véritable pandémie a été celle d’une trouille mondiale qui a diffusé depuis Wu Han : elle a frappé d’abord les chinois de la classe moyenne, dont la méfiance envers leur système hospitalier était connue et dont la confiance envers le régime repose sur un pacte indicible, l’absence de liberté est acceptée à condition que se développe  pouvoir d’achat et sécurité; le pouvoir inquiet de perdre l’appui de cette classe a appliqué avec la brutalité des systèmes totalitaire la réponse qui lui paraissait le mieux convenir pour la rassurer en confinant sévèrement toute une région. Deuxième étape de la propagation de la trouille : Conte, président du Conseil italien, sans parti, sans histoire, sans légitimité, se met au diapason d’une population terrorisée, abusée par les messages sinistres des chinois, inquiète des désastres sanitaires dans des hôpitaux de Lombardie et décide d’un confinement presqu’aussi brutal que celui des chinois ; l’importance de cette décision est capitale, car elle indique que les démocraties peuvent s’aligner sur les méthodes totalitaires. Pour les autres pays, il devenait difficile de ne pas confiner. Favorisée par des décideurs esclaves de leurs opinions, les décisions de confinement se sont universalisées avec des modalités tempérées pour les dirigeants intelligents, et des modalités sévères pour ceux plus apeurés. La France s’est clairement située dans le clan des plus terrorisés. 

 

La deuxième révélation est l’inutilité de la science face au virus. Le constat est que l’on ne disposait d’aucun médicament pour soigner la maladie. Des batailles féroces ont eu lieu pour tenter de faire accroire que telle ou telle molécule pouvait avoir un effet curatif. Les résultats sont encore douteux pour être dans la litote. On ne disposait pas d’ailleurs de moyens préventifs : les masques furent tour à tour indispensables, suspects, encensés, vilipendés ; les tests ne pouvaient servir qu’à des statisticiens et nullement aux patients ; avec les gestes barrières, on revenait au stade le plus primitif de la médecine : la science ravalée au simple hygiénisme. Quant aux hôpitaux et à leurs chefs de service d’urgence et de réanimation, ils ont tenté de faire croire qu’ils avaient une utilité sanitaire : les fameux lits de réanimation étaient au mieux des lits de torture ; la seule vérité est que survivaient parmi ceux qui entraient en soins intensifs ceux qui ne réagissaient pas trop fort aux attaques du virus ! L'unique parole sensée au milieu des lits était : « vous reprendrez bien un peu de doliprane ». Les hôpitaux servaient au mieux à des services de soins palliatifs, avec le manque criant des seuls qui auraient pu apporter du réconfort : les aumôniers et leurs prières. La bonne volonté des soignants n’est pas en cause, leur dévouement aux malades est certain, mais il n’est pas nécessaire de faire croire qu’ils ont réalisé des miracles : ils ont juste accompagné comme ils pouvaient la détresse physique.

 

La troisième révélation est l’incroyable soumission à des consignes absurdes. Probablement due à l’addition de la peur propagée par les gouvernements et les médias et par la perte de confiance dans une science en pleine déréliction. La prolifération d’interdictions saugrenues a suscité très peu de révoltes ou de désobéissances sauf dans des cités moins sensibles au matraquage de la parole des politiques apeurés, des scientifiques hystériques et des journalistes à plat ventre devant le sensationnel. Le summum de l’imbécilité a été atteint avec l’interdiction des espaces sauvages comme les forêts, les campagnes, les plages aux promeneurs. Le summum de la barbarie a régné dans les hospices avec l’enfermement des vieillards au prétexte de prolonger leur vie de quelques mois supplémentaires au mépris de leur santé mentale, du bonheur qui pouvait éclairer leurs dernières années, du respect immémorial des derniers instants de vie. Mépris des libertés, mépris du vieil âge, accepté par des populations qui ont perdu leur culture.

 

Un coquetèle de lâcheté, d'ignorance, de précipitation ont contribué à faire de ces trois évènements les révélateurs de la crise du village mondial.

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