Se débarrasser de l’enfant à naître, aider à mourir la personne à la vie indigne, sont les demandes des individualistes au nom de la maîtrise de leur corps. Des lois avaient été mises en place en leur temps par des esprit équilibrés; Simone Weil, dans une loi dépénalisant l’avortement, avait imaginé une protection sociale dans les cas de misère psychologique ou physique de femmes enceintes sans le vouloir ; Léonetti, dans sa loi sur la fin de vie, avait privilégié la volonté du patient face au traitement et interdit l’acharnement thérapeutique.
La loi Veil a été défigurée par des aménagements successifs qui aboutissent à une monstruosité qui est l’existence d’un droit à l’avortement; droit que l’on a cru bon de mettre dans une constitution où il n’a rien à faire.
La loi Léonetti encore incomplètement inappliquée, en particulier dans son volet de l’accompagnement de la fin de vie, va se voir substituer un amas de règles pour tenter de discerner quand il est loisible d’aider au suicide et quand il est légitime d’euthanasier.
Dans les deux cas existait une tentative de sauver de la douleur en ne bafouant pas trop l’interdiction de tuer; l’exercice n’était pas aisé, et il avait fallu toute l’intelligence de leurs créateurs pour trouver des solutions alliant l’indulgence pour le malheur, le respect de la vie, et la conscience des parties.
Le progrès (identifié comme étant la pensée juste) entend remplacer des tabous qualifiés de réactionnaires par de nouveaux crimes sacralisés comme des droits de l’homme.