Tolérance, un mot pour les paresseux. Refus de comprendre ce qui peut être bon ou mauvais, acceptation résignée. Camouflage par une soi-disant ouverture aux autres de ce qui est l’expression d’une lâcheté.
Rien n’est plus facile que de tolérer, un peu de veulerie, un peu de gentillesse et on accepte ce que naguère on trouvait inacceptable ; foin d’analyses des faits, de discriminations entre le supportable et l’insupportable, de projections sur le futur, il est plus facile de se laisser guider par un sentimentalisme superficiel qui chatouille agréablement la bonne conscience de soi.
La compréhension des autres qui est la colonne vertébrale de la tolérance cache mal la fatuité de celui qui se pense si fort qu’il peut accepter sans broncher des comportements qui en réalité lui déplaisent ; cette intelligence d’autrui qu’il met en avant n’est qu’un aveuglement sur son indolence intellectuelle. Comprendre quelqu’un ne peut être l’amnistier, c’est-à-dire oublier ce que l’on considère comme ignoble ; il est autrement plus difficile de pardonner sans rien oublier.