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20 septembre 2019 5 20 /09 /septembre /2019 17:07

 

La justice n’a pas à être indépendante. Dans ses jugements elle doit obéir aux écrits du législateur, sans sombrer dans des jurisprudences qui dénaturent l’esprit des lois. Dans ses poursuites, elle doit tenir compte des instructions de l’exécutif qui est responsable de l’application d’une politique pénale dans le pays. Et pardessus tout, dans un pays gouverné par le peuple (démocratie), elle doit dépendre du peuple.

 

L’actualité plus ou moins récente fait douter de l’aptitude du corps judiciaire à prendre en compte ce triple respect du peuple souverain, des instances législatives et du corps exécutif. Le célèbre « mur des cons » est le symbole des ségrégations pratiquées par certains magistrats envers des catégories de la population qu’ils méprisent; en quelque sorte il est des classes populaires dignes de la mansuétude judiciaire et d’autres indignes. Le jugement d’un tribunal correctionnel de Lyon vient apporter la profondeur de l’indifférence vis-à-vis du corpus des lois. Les réussites du Parquet National Financier montrent comment transformer des délits (véniels ?) en armes de destruction massive contre les hommes politiques détenteurs du pouvoir; le cas le plus emblématique sera l’élimination de Fillon de la compétition présidentielle liée aux décisions opportunistes du Parquet.

 

Trois problèmes se posent pour restaurer la justice :

  • un recrutement biaisé par le manque de reconnaissance sociale des magistrats (salaires misérables qui alimentent la fuite de meilleurs vers les carrières d’avocats; absence totale de parité hommes/femmes);
  • une gestion indigne des personnels; il suffit de consulter le site du Conseil Supérieur de la Magistrature pour constater que les sanctions vis-à-vis des incompétents, des malhonnêtes, des dépravés, des sectaires sont quasi inexistantes, au mieux symboliques; personne ne peut penser que pour un corps qui compte plus de 8 300 personnes, seulement neuf révocations ont été prononcées en dix ans, une proportion qui frise le ridicule;
  • Une syndicalisation qui a débordé de la défense des conditions de travail dans la revendication sociale, voire politique.

 

Pour assurer cette dépendance il faut un corps judiciaire apte à comprendre la loi (simple question de compétence, donc de formation, donc d’attractivité des carrières); habile à appliquer une politique pénale, sans être aux ordres du pouvoir exécutif (il faut fortifier l’indépendance des juges et maintenir les liens du parquet et de l’exécutif); fier d’être au service du peuple, de tout le peuple et donc de mettre  fins aux dérives catégorielles, aux replis corporatistes (pourquoi pas un conseil de discipline et de protection du statut élu par le peuple et pas nécessairement composé de magistrats).

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