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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 10:59

Monsieur Ewald, dans votre apologie de Claude Allègre (Les Echos du 2/3/2010) vous ramenez, avec raison, ce problème du « réchauffement climatique » à son essence qui est un problème de méthode et non de résultats. Etablir des statistiques, faire des corrélations, dessiner des courbes, est passionnant et instructif ; le problème est le choix de ce qui est pertinent  dans un ensemble quasi infini de données. Je pense notre monde politique, dans son rapport avec la science, s’autocensure deux fois : ne pas critiquer les opinions scientifiques, penser que la dernière théorie est la seule valide.

Cette révérence, sans discernement, des scientifiques s’affiche en permanence : sur le sujet du climat, où la doctrine du GIEC est devenue vérité officielle avec affichage des mots au fronton de nos institutions (le paquet « climat-énergie » qui doit servir de base à une nouvelle directive européenne, la « direction générale de l’énergie et du climat » au ministère de l’écologie) ; mais aussi sur la santé avec d’innombrables exemples comme la couteuse aventure du virus AH1N1, lancée par des experts de l’OMS et suivie avec servilité par nos gouvernants, ou encore les guerres impitoyables menées contre la tabagisme passif, la surconsommation de sel, les dangers du sucre,  les petits verres d’alcool; non moins flagrante dans le domaine économique, avec maintenant la montée au pinacle de Joseph Stiglitz . Le sujet n’est pas de rejeter ces travaux mais de se méfier du caractère officiel, intangible, non critiquable que tente de leur donner nos gouvernants.

Cette attitude de suivisme béat peut être expliquée de deux façons :  ou par une absence de culture scientifique (probable si l’on examine les cursus de la plupart de nos ministres et hauts fonctionnaires) et/ou par une approche basée sur la prudence (ou la peur des électeurs, ou la crainte des poursuites, …), prudence qui a été sanctifiée par l’invention du principe de précaution : il vaut toujours mieux se rallier aux majorités qui crient le plus fort en exprimant un maximum de craintes vis-à-vis de l’avenir. Vieux péché des gouvernants, symbolisé par les grecs  : Agamemnon sacrifie Iphigénie pour tenter d’arrêter un dérèglement climatique (l’absence de vents)  sous l’influence de son expert, le devin Calchas ; le poète Georges Fourest l'a si bien caricaturé :
Lors, ayant dégainé son grand sabre, le maître
des peuples et des rois jugule son enfant
et braille : "ça fera baisser le baromètre !"

 Nos gouvernants devraient se souvenir que le vent s’est peut-être levé mais que le sacrifice d’Iphigénie a porté malheur aux grecs (Une guerre de 10 ans, Iphigénie sauvée malgré son père, Agamemnon assassiné par sa femme qui ne lui a pas pardonné, Calchas surpassé dans son art divinatoire).
  Qu'ils braillent moins et écoutent un peu plus les avis de tous horizons.

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