L’idée propagée par les médias est que Macron aurait bouleversé l’échiquier politique. Je n’en crois rien. Il n’est pas une cause d’un indéniable bouleversement, mais une simple conséquence. Sans convictions, sans programmes, sans amis, il a profité des lacunes graves des deux droites et des deux gauches, pour chaparder le pouvoir. Il n’a pas su transformer un petit vol à l’étalage en une politique cohérente. Deux catégories bien différentes ont depuis des mois tirés la conclusion de cette situation : les gilets jaunes d’une part (pas en tant qu’eux mêmes, mais en tant que représentants d’une France moyenne et méprisée), et les dirigeants internationaux d’autre part (tous sidérés par le manque de réformes de structures couplé à une arrogance rarement en berne). Tant à l’intérieur, qu’à l’extérieur, il est isolé, sans appuis, voulant décider de tout comme un autocrate inconscient de son isolement : graves différends avec la chancelière Merkel, dissentiments affichés avec les italiens, en froid tant avec Poutine qu’avec Trump, sans liens préférentiels avec la Chine; confiance en France attribuée à Castaner (vieux joueur de poker des bas-fonds marseillais qui en s’est pas révélé dans le lainaient de l’ordre), à Loiseau (arriviste qui a force de rayer le parquet a fini par se casser les dents à Bruxelles), à Lemaire (qui confie une aciérie en difficulté à une entreprise britannique en faillite, sans oublier ses pataquès sur Renault-Nissan). Les seuls convaincus du macronisme sont les journalistes gauchos et les bourgeois de Neuilly-Auteuil-Passy; intéressante conjonction entre les excités du sociétal, de l’écologie, du multiculturalisme, et les figures les plus assimilables au bonapartisme d’affaires, ou à l’orléanisme des nantis.
Il est toujours temps pour un homme intelligent de s’apercevoir qu’il est sur une fausse route. Mais Il ne doit pas être aussi perspicace qu’on le colporte car il persévère : gestion infantilisante de la canicule qui aboutit à interdire de circuler pendant trois jours à au moins 60% des propriétaires de voiture de la Seine Saint-Denis et de Paris; merci pour les pauvres qui n’ont pas encore acheté le dernier modèle hybride, ou électrique; la mesure est encore pire que la limitation à 80 km/h; bonjour les dégâts électoraux, encore une prime pour voter R.N.. Gestion politicienne qui consiste à repasser les plats sur des sujets sociétaux, quand on a pas de projet : et hop en avant la PMA pour les lesbiennes, avec dans le ventre la GPA pour les homosexuels. Gestion électoraliste avec des mamours envers les verts, et le fameux hélicologiste Nicolas Hulot : gros éclats de voix pour l’accord de Paris (qui n’oblige personne), et promesses absurdes pour que la France fasse mieux que les autres alors qu’elle ne représente quasiment rien dans la pollution mondiale (le problème est en Chine, en Inde, aux Etats-Unis et un peu en Allemagne qui nous brule son lignite sans vergogne).
Le funambule va finir par glisser de son fil et s’écraser. Qu’il soit beau et jeune ne sont pas des atouts, tout au plus des constats. Qu’il soit dynamique serait intéressant si cette qualité s’exprimait autrement que dans des manifestations d’autoritarisme, de clientélisme, et de bololo comme le dirait son premier ministre.