Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 12:04

Le blasphème fait-il partie de la liberté d’expression ? Oui a répondu Charlie Hebdo. Oui entonnent en chœur tous ceux qui se disent attachés à la laïcité.

La position est simpliste s’il s’agit uniquement d’autoriser des injures contre la religion catholique (ex religion dominante) et la religion musulmane (religion en plein développement sur notre territoire) pour au moins deux raisons :

-          Le blasphème est une injure envers tout ce qui est considéré comme sacré ou inviolable et le domaine du blasphème déborde largement les manifestations antireligieuses.

-          Le fondement de la liberté d’un individu est en réalité son aptitude à agir (parler, écrire) sans nuire à autrui ;

1° Tout le monde comprend qu’il est blasphématoire de proférer des propos négationnistes qui mettent en doutent la souffrance subie par le peuple juif pendant l’holocauste, par les peuples africains pendant la traite négrière. Qu’il y ait eu des lois votées à ce sujet ne rajoute d’ailleurs pas grand-chose au fait même qu’il n’est pas toléré de nier des évidences historiques. La tendance actuelle est même d’élargir ce domaine du sacré en considérant comme insupportable tout propos irrespectueux contre les femmes, les homosexuels, les communautés ethniques, culturelles ; faudrait-il penser que des adeptes d’une religion ne forment pas une communauté qui a le droit à un minimum de respect ?

 Là intervient la liberté de propos. Là commencent les difficultés pour trancher entre pouvoir tout dire et ne rien pouvoir dire. Il ne me paraît guère concevable de prétendre que vous ne nuisez pas aux adeptes d’une religion si vous dénigrer son Dieu. Tout le problème est de deviner ce qui est acceptable de ce qui est inacceptable. Tremper la croix du crucifié dans l’urine me paraît être une offense grave, insupportable, pour ceux qui le prient. Ridiculiser Mahomet et le Dieu qui l’inspire me paraît être une offense grave, insupportable pour les lecteurs du Coran.  Toujours la mesure et le bon sens doivent intervenir pour savoir jusqu’où le blasphème devient une blessure pour celui qui le supporte.

La liberté d’expression n’a rien à voir avec des lois, une constitution, un régime ; toutes ces structures ne sont pas là  pour la définir mais pour tenter d’en organiser l’exercice.  

Partager cet article
Repost0

commentaires