Jules César de Haendel hier à l’Opéra Garnier, parait-il. Rien n’y était : Lawrence Zazzo souffrant, Jules César était chanté à l’avant scène par je ne sais plus quelle mezzo ; Cléopâtre, aurait du être assurée, faute de Natalie Dessay, par Jane Archibald ; mauvais tirage, cette dernière tout aussi souffrante, son rôle était également chanté au pupitre en avant-scène. Je ne saisis pas pourquoi dans ces conditions la représentation fut quand même donnée.
Vision d’un opéra ou les deux principaux rôles sont assurés par des pantins qui se trémoussent sur la scène, entre des caisses, des diables, des fausses sculptures, pendant que des voix faiblardes s’élèvent sur les côtés, assourdies par les notes égrenées avec une précision d’un ennui stupéfiant par l’orchestre dirigé par Emmanuelle Haïm ; ce chef s’entend à transformer la musique baroque en une monotone litanie sans accents, sans mouvements. Elle a achevé cette œuvre qui ne méritait pas une telle avalanche de caricatures.
P.S. Heureusement qu’étaient là Cordélia et Sextus ; mais à eux deux ils n’ont pu sauver grand-chose du naufrage.