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30 octobre 2009 5 30 /10 /octobre /2009 10:32

Je n’adhère pas du tout aux propos de Max Gallo. L’ « identité française » , l’expression de Braudel, beaucoup plus parlante et moins connotée que « l’identité nationale », qu’il définit est un mythe d’aujourd’hui  bâti  en effet sur un héritage jacobin : centralisme, droit du sang, égalité, laïcité. A ce titre beaucoup ne participent pas de cette identité française.  Les propos de Michel  Wierviorka (cité par La Croix du 29/10) sont intéressants : si j’ai bien compris « l’identité nationale » ne devrait être qu’une notion purement juridique ; l’identité française doit exister comme un amalgame, un résidu, des additions, des mélanges (l’expression est de Braudel), le sol tempéré par le sang, l’égalité bridée par la liberté, le centralisme borné par le provincialisme. J’irai plus loin en disant qu’un amalgame se doit d’être cohérent ;  des cultures antagonistes ne peuvent faire un amalgame (c’est le cas de la Belgique avec son opposition entre flamingants et francophones) ; des mélanges doivent être acceptables (le problème  de la chariah, de pratiques comme l’excision ou la polygamie) ; le résidu ne doit pas être inexistant (l’exemple de la Suisse est éclairant, coexistence de communautés qui se méprisent entre elles et ne sont unies que par la peur d’être diluées) ; les additions doivent être dosées sous peine de fragiliser l’ensemble (l’exemple le plus instructif a été il y a 20 ans l’éclatement de l’URSS, qui aforce d’avoir voulu absorber trop, s’est délitée).

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28 octobre 2009 3 28 /10 /octobre /2009 17:09

Quelle curieuse expression que « l’identité nationale », !  Pourquoi ne pas avoir choisi le titre du dernier livre inachevé de Braudel : « l’identité de la France ». Que l’on dise de quoi l’on parle au lieu de se cacher derrière une généralité. Mais de toute évidence, il s’agit de manœuvres électorales et non pas d’une recherche difficile. Deux propositions d’approche de Braudel méritent d’être citées :

-          L’identité de la France … c’est un résidu, un amalgame, des additions, des mélanges.

-          L’identité de la France … ce n’est pas un discours, une équation, une formule, une  image, un mythe.

Comme on est loin de cette prudence méthodologique. Déjà Mr Besson nous serine, dans l’émission « Mots Croisés » que la France c’est la laïcité, la République,  Renan … Un rêve de mépris de l’histoire longue au profit de l’immédiat , un rêve de mots à la mode, un rêve de conformisme. A ce titre, une foule du passé est d’emblée exclue, avec au hasard, Louis XIV, notre roi le plus célèbre,  ou Chateaubriand, un de nos plus grands prosateurs. Mais aussi une foule contemporaine qui ne se sent pas particulièrement laïque, car elle croit le religieux a une place essentielle dans sa vie et donc fatalement avec des implications sociales. Mais aussi une foule qui ne porte pas particulièrement dans son cœur une République à la constitution faiblarde, aux mœurs peu nobles, à l’arrogance certaine.

Bien entendu pour définir l’identité nationale,  qui de plus compétents que des préfets (qui n’en peuvent mais) entourés des forces vives ( ?) de la nation. La plaisanterie n’est plus racoleuse, elle est indécente, avec  toute honte bue la révélation qu’il ne faut pas laisser du grain à moudre au Front National. Qu’en pensent les "forces mortes" de l’identité de la France ?

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27 octobre 2009 2 27 /10 /octobre /2009 17:06

Monsieur Rasmussen, expose la politique de l’OTAN dans le Figaro du 27/10/2009.

 

Il montre tout à fait clairement le marché de dupes auquel a souscrit Nicolas Sarkozy en réintégrant la France dans l’organisation militaire de l’OTAN. Beaucoup avait cru comprendre que c’était une sorte d’entrisme. L’idée de relancer la défense européenne en étant au centre du dispositif. L’idée de faire lâcher par les américains leur totale mise sous tutelle de cet organisme. Ses propos, dans une très pure langue de bois, sont en réalité parfaitement clairs :  n’espérez rien de concret sur la réforme du commandement de l’OTAN.

 

Il explique aussi, ce que l’on attend toujours en France, les buts de guerre en Afghanistan. Vieux laïus toujours resservi par les nations qui sont engluées dans des conflits ingérables :

-          Il faut transférer les responsabilités aux Afghans,

-          On ne peut laisser l’Afghanistan devenir un sanctuaire pour les terroristes.

 

Ce sont les mêmes antiennes, qu’au Vietnam, qu’en Algérie en particulier. Jadis il fallait contenir le communisme, ou le nationalisme arabe. Jadis il fallait constituer des armées locales avec certaines populations (vietnamiens du sud, harkas).

Il reprend , bien entendu, le même refrain que jadis : il est absolument nécessaire de renforcer à court-terme les moyens tant en hommes qu’en matériel.

 

Qui va proposer  le retrait de la France de l’OTAN puisque de toute évidence ce n’est pas le bon cheval pour créer une véritable armée européenne ?

Qui va proposer notre retrait d’Afghanistan. Si c’est un sujet majeur de crainte de contamination pour les russes et les chinois, que ne leur proposons-nous pas de nous remplacer ?

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27 octobre 2009 2 27 /10 /octobre /2009 09:26

Qu’il est agréable d’entendre quelqu’un exprimer clairement sa pensée comme Monsieur Badinter. Il est difficile de ne pas être d’accord avec ses propos sur la castration physique . Le débat bizarre lancé là-dessus par le ministre de la Justice devrait s’arrêter vite faute de quoi on pourrait croire à un populisme de particulièrement mauvais aloi.

Qu’il est agréable d’entendre Madame Boutin et Monsieur Moscovici dire à Monsieur Besson qu’ils ne voyaient pas l’utilité de débattre sur l’identité nationale, en tout cas juste avant une élection. Encore un débat mal venu, paré de mots qui soi-disant expriment notre identité et qui posent justement problème : laïc (les gens religieux sont exclus ?), républicain (et ceux qui n’en seraient pas fier de cette république ? Exclus ?) . Interrompons vite avant de croire à du racolage.

Qu’il est agréable d’entendre Madame Rama Yade ruer de temps à autre dans les brancards. « Ils » la ramènent dans le droit chemin, ceux qu’on nomme Guéant, Bertrand, Balkany. Mais enfin elle arrive à faire entendre ce qu’elle pense ; pas sur de très grands sujets ; mais c’est un embryon de parole libre au milieu de la cour.

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25 octobre 2009 7 25 /10 /octobre /2009 16:04

Quels sont les ingrédients de la relance ? D’abord la confiance. Ensuite la possibilité de réaliser.  Les financements importent mais sont finalement  secondaires . La confiance, le gouvernement (les gouvernements, partout dans le monde) essaient tant bien que mal de l’instiller auprès d’acteurs économiques souvent déprimés. Quant aux financements, tous les états ont largement ouvert les vannes, quitte à prendre des risques inconsidérés  pour le futur.  Reste la possibilité de réaliser qui elle laisse les autorités françaises parfaitement indifférentes.

La possibilité de réaliser c’est au minimum trois éléments :

-          Faciliter les investissements,

-          Libérer le marché du travail

-          Protéger les futures productions.

Parmi ces éléments deux sont  certes indispensables mais difficiles à mettre en place rapidement. Pour protéger les futures productions il faut imaginer une gestion de monnaie différente, une protection aux frontières de l’Europe ; ç’est compliqué et long. Libérer le marché du travail du carcan d’un droit du travail touffu, ancré sur les avantages acquis, va demander bien du courage et nécessairement du temps.  Reste la facilitation des investissements, qui ne nécessite aucun effort financier mais tout simplement une adaptation de toutes les règles administratives à des circonstances économiques exceptionnelles.

 

Là, rien. Le gouvernement, les élus régionaux laissent leurs administrations continuer de gérer le futur comme si de rien n’était : les délais continuent de galoper pour obtenir des autorisations, les administrations n’ont de toute évidence reçu aucune instruction pour aider les industriels. Les fonctionnaires confits dans leur emploi protégé se fichent de la création de nouvelles activités, de nouveaux emplois, de nouveaux produits. Les réponses aux demandes d’accélération, de dérogation, de renouvellement d’autorisation, sont toujours soumises à des impératifs d’un autre âge appliqués avec un maximum d’étroitesse d’interprétation : le développement durable (il faudra un jour se pencher sur le sens de cette expression), le principe de précaution (principe ennemi de tout développement), la croissance verte (mythe et/ou mode), la protection de l’environnement (qui extravague sous la pression de lobbies baptisés associations de défense de tout et n’importe quoi cachant des intérêts égoïstes camouflés d’un souci de protection de la planète). Voilà un chantier prioritaire. Voilà du boulot pour le ministre de la relance : que ne nous propose-t-il pas un discours vis-à-vis des administrations pour inciter à faciliter la tâche des industriels, que n’impose-t-il pas (par voie règlementaire, voire législative) l’obligation pour tout dossier de demande d’autorisation de répondre dans un certain délai, faute de quoi l’autorisation serait censée être accordée, que ne demande-t-il pas au président de faire réviser  la Constitution pour abroger le principe de précaution, et de le remplacer par un principe d’efficacité : laisser faire et sanctionner lourdement après si c’est mal fait.

 

Réellement il est temps de bousculer les administrations, il est temps qu’elles soient au service de l’économie et non pas du droit. Monsieur Devedjian prenez l'initiative. Que craignez-vous ?

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23 octobre 2009 5 23 /10 /octobre /2009 09:40

En lisant l'article de Jean-Pierre Vesperini dans les Echos du 24/10/25009, je trouve enfin un point de vue exprimé dans les grands medias sur la prodigieuse inefficacité de l'euro depuis sa création.
L'histoire a montré en effet l'échec de l'euro, facteur de croissance. Peut--être faudrait-il ajouter que celà est du au péché originel qui marque cette monnaie : la tutelle de la Banque Centrale Européenne assortie d'impératif de lutte contre l'inflation dans les limites manquant de souplesse; celà a abouti à une gestion des taux qui a longuement  et profondément handicapé la zone euro et a accéléré sa désindustrialisation.
La conjoncture actuelle, en effet ne rassure pas sur l'utilité de l'euro. La surévaluation actuelle des monnaies européennes est le premier handicap à toute relance. Certes celà permet d'acheter moins cher à l'extèrieur et en premier lieu le pétrole (la communauté européenne est de loin le premier importateur de brut au monde) : mais je compléterai en disant que l'actuelle et brutale remontée des prix du brut (et d'autres matières premières) n'est probablement pas étrangère au bouble balancier de chute du dollar et de montée de l'euro. Donc même en ce domaine d'un accès à bon prix aux matières premières l'euro est sans doute inefficace.

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22 octobre 2009 4 22 /10 /octobre /2009 09:56

Le délit d'intention se confirme. Que Dominique de Villepin se soit intéressé à une affaire ou pouvaient être compromis de hautes personnalités c'était de son devoir. Et si le Président le lui avait demandé, peu importe que ce ne soit pas exactement de la compétence de son département ministériel. Qu'il ait laissé tomber le dossier lorsqu'il s'est apperçu qu'il était monté par des zozos, et qu'il n'en ait rien dit, ce n'est pas un délit. Qu'il ait pensé que celà pouvait nuire à Nicolas Sarkozy, ce n'est qu'une pensée, une idée, ce n'est même pas une intention. Extraordinaire que le ressentiment présidentiel élargisse, par la voix du procureur, l'accusation à un témoin.

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21 octobre 2009 3 21 /10 /octobre /2009 10:15

Il faut faire son miel partout où il est possible. Enfin un responsable politique, François Hollande, qui ose aborder les grands principes d'une réforme fiscale.
Oui, un impôt doit frapper tous les revenus, qu'ils soient issus d'une activité (déjà fait et plutôt lourdement), du capital (déjà fait), ou des transferts sociaux : ce n'est pas fait et c'est une hérésie. Un impôt doit être neutre vis à vis des différentes formes de revenu. L'impôt ne doit pas être un outil de justice sociale. C'est ainsi qu'il dérape jusqu'à exempter de l'Impôt sur le revenu trop de gens, qu'il ne fiscalise pas le RMI, ou les aloocations de tous genres ce qui aboutit à la création de niches fiscales privilégiant certains au détriment d'autres. Bien entendu une revue complète de la fiscalité personnelle, avec la fusion CSG et IRPP, avec la disparition intégrale de toutes les niches fiscales, s'accompagnera nécessairement d'une hausse des transferts au profit des différentes catégories qui en ont besoin : les familles, les chomeurs, les personnes ayant besoin d'une aide au logement, les vieillards, etc... Le projet est colossal, mais il est superbe afin de moderniser d'abord le côté recettes, avec une hausse substantielle du produit des impôts personnel du fait uniquement de l'élargissement de l'assiette, sans changer des taux déjà confiscatoires pour les activité, sans abolir le bouclier fiscal qui est bien entendu une nécessité; mais ce serait aussi une modernisation du côté des transferts sociaux : l'occasion de faire disparaître le RSA (outil imaginé pour tenter de corriger les aberrations entre revenus d'activité et revenus de transfert), occasion de renforcer les aides familiales (désormais fiscalisées), occasion de créer une aide dépendance (fiscalisable) pour les vieillards, les handicapés.

L'impôt doit rester dans son unique objectif de créer des ressources pour différentes collectivités, bien entendu en fonction des capacités contributives de chacun. Il ne doit jamais être une forme d'incitation à des comportements; la notion en particulier d'un impôt écologique sera une source de complications ultérieures. Pour deux raisons :  d'abord parce que personne ne croit aux politiques fiscales d'incitation sur la durée étant donné la non fiabilité des doctrines de l'état; ensuite parce que ce sera l'occasion de la création de nouvelles niches dont certains abuseront et dont d'autres seront les victimes.

Bravo à Hollande d'aborder ces sujets. Je ne suis pas d'accord avec ses propositions, mais au moins il essaie de lancer un vrai sujet. Nous attendons toujours ce qu'en pense l'UMP : où sont les propositions de réforme fiscale  sur les revenus ? Comment gérer le futur des dépenses de l'état (à réduire drastiquement et vite) et le futur des recettes (à augmenter et vite).

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19 octobre 2009 1 19 /10 /octobre /2009 09:45

Oui les bonus géants sont immoraux car ils ont indexés sur des opérations particulièrement spéculatives. Oui les recommandations du G20 pour limiter les bonus ne sont que des fanfaronnades pour amuser la galerie, et notre représentant Nicolas Sarkozy le savait parfaitement.

Non il ne faut pas saisir ou surimposer les bonus, pas plus qu'il ne faut confisquer les salaires des footballeurs  de l'Equipe de France, ou les honoraires versés aux producteurs de "reality shows". Je ne crois pas que l'on puisse introduire après coup des notions de moralité sur des appréciations de salaire (si bien entendu le salaire rémunère une activité légale).

Je préfère que l'on trouve une véritable rémunération au profit de la collectivité de ce qui est maintenant la réalité, depuis la chute de Lehman Brothers : les états ont accordé, de fait,  aux banques une garantie contre leur faillite. Cette garantie doit être rémunérée sur une assiette qui approche le risque encourru par les banques : pourquoi pas faire revivre une taxe sur les transactions. Ce ne serait que logique économique. C'est reprendre l'idée de la taxe Tobin, mais en tant que véritable contrepartie de l'effort des états en faveur des banques, et au profit exclusif des budgets des états. Avant une mise en place difficile, on peut imaginer une taxation exceptionnelle des banques (voilà qui serait un vrai sujet G20).

 

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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 09:14
Alors où se cache-t-il ce brave virus A-H1N1 ? Quel nom barbare, pourquoi ne pas avoir continué de l'appeler virus de la grippe mexicaine (ça avait une allure exotique et macabre), ou de la grippe porcine , ou encore mieux de la grippe cochonne. Dans les couloirs de l'OMS ou dans ceux du Ministère de Madame Bachelot ?

La réaction de panique des autorités (et d'elles seulement car celle des populations est parfaitement mesurée) est comme toute panique, disproportionnée et engendre un immense gachis. On dit qu'un milliard d'euros a été dépensé en France pour des masques, des vaccins et autre Tamiflu. Comme l'exprimait  le professeur Gentilini, spécialiste des maladies infectieuses, c'est une "pandémie de l'indécence". Que d'argent dépensé au détriment de recherches sur d'autres sujets : tuberculose, SIDA, lèpre, malaria.

Et si c'était la première fois : non. Souvenez-vous de la célèbre grippe aviaire (la grippe à Pierre ?) avec la tentative du gouvernement, aidé par les médias télévisuels, de répandre une atmosphère de crise. Souvenez-vous de la traque de malheureux poulets dans nombre de fermes, avec les images extraordinaires d'opérations de commandos investissant des lieux supposés de contamination. Peut-être 250 décès en France.

Et si c'était la deuxième fois : non. Souvenez-vous de l'encéphalopathie spongiforme bovine (la maladie de la vache folle, enfin un nom qui avait de la gueule). Là se furent de grands buchers de bovins qui enfumèrent nos campagnes. Avec pour conséquences imprévues des chutes brutales de consommation de viande, une gestion calamiteuse de la graisse animale provenant des animaux équarris. Peut-être 23 décès en France.

Ces gestions calamiteuses auraient du faire école. A croire qu'il règne une abscence de courbe d'expérience dans nos milieux gouvernementaux. A croire que Madame Bachelot serait sourde (Monsieur Chirac ne riez pas) aux leçons du passé. A croire que le travail des autorités est non pas de gérer sereinement mais d'amplifier les rumeurs et de gesticuler.

Ceci dit le président Sarkozy est très content de l'engagement total de sa ministre Bachelot comme il nous l'indique dans son entretien au Fiagaro de ce matin. Donc j'imagine mal qu'il suspende immédiatement notre contribution à l'OMS, qu'il demande à Fillon la démission du ministre de la Santé, qu'il propose le remplacement de Martin Guespereau directeur de l'Agence Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du Travail, voire la dissolution immédiate de cet AFSSET, organe de propagande du principe de précaution.


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