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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 12:04

La seule rigueur qui compte est celle du raisonnement.  Elle devrait être permanente. Il est abracadabrantesque que nos gouvernants (ou postulants) en refusent la notion. Nouveaux sophistes, ils privilégient le discours, ils craignent les mots qui tuent, et torturent la logique. En matière économique la rigueur se décline en une seule question : la pertinence des investissements. Ils sont de quantité de natures :

-          humains (les recrutements)

-          physiques (les machines)

-          organisationnels  (les circuits de commandements, les circuits de fabrication, les circuits de livraison)

-          de recherche (recherche de marchés, de produits, de concepts, d’idées)

Un investissement, c’est comme du poker, on paie maintenant pour voir demain. Prospectif, donc lié au jugement humain sur la pertinence de tel ou tel investissement. Mais quand même n’importe qui comprend que les efforts d’aujourd’hui (nos dépenses) se valorisent sur un temps plus ou moins long : ils peuvent apporter une satisfaction immédiate ou à l’inverse n’être porteur de fruits qu’après notre mort, avec toutes les gradations possibles.

Lorsqu’en temps de crise l’effort doit être augmenté, une double évidence s’impose, la satisfaction éphémère et le projet à trop long-terme n’ont plus la priorité. La rigueur du raisonnement impose une austérité dans la consommation, une prudence dans le choix des « grands projets », des initiatives dans tous les projets qui promettent un retour rapide, ou au moins perceptible à moyen-terme. Mais les hommes politiques (qui ne sont pas d’état) sont tenaillé pas une autre notion qui est la prise de pouvoir ou la perpétuation de leur pouvoir ; les échéances ne sont pas les mêmes : il faut éviter les remous immédiats, et investir sur des projets très court-terme qui donneront des dividendes avant la prochaine échéance électorale.

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23 juillet 2010 5 23 /07 /juillet /2010 11:44

L’indépendance du Kosovo  est une aberration : un pays enclavé, sans autonomie économique possible, qui  n’a pour vocation que d’être absorbé par son voisin albanais. 

Qu’un tribunal, émanation de l’ONU, ne voie pas d’illégalité à la proclamation d’indépendance de ce confetti est proprement hallucinant.  La Serbie est née d’une violation du droit international le plus élémentaire qu’a été la dissolution par les Etats-Unis, appuyés par les Européens (les Allemands en pointe) de la république fédérale de Yougoslavie. Ce forfait accompli (car mettre fin à une guerre civile n’impliquait pas de faire disparaître un état), les alliés se sont acharnés sur le vaincu (la Serbie) pour appuyer tous les mouvements irrédentistes. Comme justice ce n’est que la loi du vainqueur.

Où sont les attendus qui peuvent justifier qu’un pays n’a plus le droit d’exister ? Même en Afghanistan, personne n’a imaginé de créer un  Patchounistan, un   Daristan . Même après l’écrasement de l’Allemagne en 1945, et la révélation de ses crimes, il n’ a pas été procédé  (quoique certains y aient pensé) à la suppression de ce pays ; et de fait il s’est reconstitué.

Où sont les attendus qui peuvent justifier que certaines ethnies aient le droit de se déclarer indépendantes et pas d’autres ? Quels sont les critères ? Pourquoi pas la Catalogne, la Flandre, la Lombardie qui ont des arguments autrement sérieux,  enracinés dans l’histoire ,  justifiables économiquement, identifiables par une langue. Les critères sont ceux du plus fort.

 

Tout ceci indique que les plus forts imposent leur loi.  Mais pourquoi donc ?

Les Etats-Unis sont à la manœuvre.  Ils agissent sous le double héritage qu’avait analysé Kissinger , de la diplomatie wilsonienne (les Etats-Unis propagateurs d’un idéalisme de liberté et de vertu, adversaires de tout impérialisme), et des réalités des responsabilités d’une super-puissance (les Etas-Unis, gendarmes du Monde). L’idée ancestrale qu’ils ont appliquée avec obstination de libérer les peuples qu’ils estiment colonisés, de répandre, depuis Wilson, dans les Balkans  l’autonomie de toutes les nations, a été mise en œuvre avec le bras armé de l’OTAN pour faire éclater la Yougoslavie, puis la Serbie. Mais aussi, en tant que dépositaires suprêmes de la sécurité du monde (qui, in fine est celle des Etats-Unis) ils pratiquent une « realpolitik »  qui consiste à tenter de ménager de grands équilibres entre différents pôles de puissance ; et là se trouve en jeu trois blocs que sont la Russie, l’Europe et le monde turc ; entre les trois le cœur des Etats-Unis ne balance guère : la Turquie est le bloc à favoriser parce qu’elle est plus faible que les deux autres, parce qu’elle peut représenter un pont avec le monde du Moyen-Orient ; la Russie représente peut-être un danger à terme et ne doit pas être ménagée en tant que support de la Serbie ; quant à l’Europe, tout le jeu est de maintenir sa subordination au sein de l’Otan, et le théâtre des Balkans est un des domaines où cette subordination humiliante  peut se manifester.

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21 juillet 2010 3 21 /07 /juillet /2010 22:30

Le soldat Guilad Chalit enlevé le 25/6/2006 de nationalité israélienne et française. Un soldat qui défend son pays Israël.

Les évêques Shi  Enxiang kidnappé le 13/4/2001, Su Zhimin  disparu le 8/10/1997, de religion catholiques comme une majorité de français. Des croyants qui veulent témoigner de leur foi en Chine.

Michel Germaneau  enlevé le 19/4/2010. Un français passionné par l’aide à des enfants du Niger.

Pourquoi sempiternellement  Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier ? Pourquoi cette obsession pour  ces deux journalistes qui faisaient leur métier certes, mais avec une « imprudence coupable » comme le signalait le Président ?  Pourquoi la télévision de service public se polarise-t-elle sur eux ? Sans les oublier, elle pourrait au moins ne pas omettre d’autres, beaucoup plus symboliques, infiniment plus émouvants.

Mais qu’attendre d’autre de cette télévision nombriliste ?  Les mêmes qui s’offusquent du moindre sujet de connivence cachée, de conflit d’intérêt, étalent sur les écrans leur étroitesse de vue : on défend les copains, que les autres se débrouillent ! Ou ils sont trop vieux, ou pas assez français, ou plus simplement sans appui dans les médias.

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21 juillet 2010 3 21 /07 /juillet /2010 14:26

Au tribunal le huis-clos n'est généralement envisagé que pour protéger l'identité de mineurs. Administrativement, pour ne pas divulguer d'informations pouvant porter atteinte à la sécurité nationale, est parfois invoqué le secret défense. Et puis certaines professions sont astreintes au secret professionnel afin de ne pas permettre la diffusion d'informations pouvant donner lieu à médisance, calomnie, chantage ...
Dans le cas d'une commission de l'Assemblée Nationale traitant d'un problème qui intéresse l'intégralité de la population, on peut légitimement se poser la question du pourquoi. Examinons les réponses possibles.
Serait-ce pour protéger nos enfants du complot qui se trame contre eux ? Une réforme à court-terme qui ne résoud pas grand chose et qui de toute évidence handicape leur futur.
Seait-ce pour garantir la sécurité de la nation ? La perpétuation d'un système de répartition, instauré par le régime de Vichy, bâti sur le principe de Ponzi, n'est pas faite pour apaiser les craintes des citoyens sur la légitimité et la solidité de la construction.
Serait-ce pour garantir le secret de l'instruction de ce dossier épineux ? Si l'on savait ce que pensent réellement ces hommes politiques qui nous gouvernent sur ce sujet, et leur aboulie depuis des decennies, il serait en effet probable que les citoyens menaceraient immédiatement de ne pas réélire leurs élus.

 

Et puis l'Ines de Sartre ajouterait qu'entre eux (membres de la commission) ils n'ont pas besoin de jouer la comédie.

 

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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 11:27

Une interrogation se répand chez beaucoup de français : comment se fait-il qu’il existe des zones de non-droit et qu’en même chacun ressente le poids de la contrainte de l’état ; l’impression qui nait est  que la sollicitude de l’état s’applique plus aux contrevenants qu’aux délinquants ou aux criminels ; une autre idée se fait jour est que la protection ethnique est plus efficace que la protection policière ; une dernière est que l’état avide préfère engranger des amendes que protéger les citoyens. Ce ne sont que des impressions, et il serait navrant de penser que cela correspond à une politique volontariste, mais il semble qu’il y ait du vrai dans la pratique quotidienne des autorités.

La gendarmerie est accaparée par sa surveillance pointilleuse des contrevenants sur les routes et se retrouve toute surprise d’être attaquée par des bandes de manouches. Le fisc se complait dans l’examen de vos petites déclarations mais oublie de contrôler la plus grosse fortune de France et le train de vie des caïds de banlieue. L’armée s’embourbe dans des opérations de maintien de l’ordre (puisque c’est ainsi qu’elle les appelle) dans des pays qui n’en veulent pas mais omet de se déployer en France là où les troubles à l’ordre public commencent à friser l’insurrection. La police fait ce qu’elle peut mais se retrouve enfermée dans ses commissariats, submergée au quotidien par des plaintes vénielles de la foule de plus en plus envahissante des chicaneurs. La douane est empêtrée par des affaires de contrebande de cigarettes, nées de l’avidité de l’état français à imposer plus le tabac que nos voisins.  Quant à la justice, elle hésite, pour reprendre les propos du procureur général Bilger, entre "une interprétation sulpicienne des dossiers, et une idéologie hostile à la philosophie pénale en vigueur".

Il n’est peut-être pas faux de penser que l’état se complait dans une attitude de sévérité vis-à-vis de ceux qu’il peut sanctionner facilement et de démission face aux véritables fauteurs de trouble. Si celà est vrai ce n'est plus un état de droit, mais un état croupion.

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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 18:40

La logique comptable est considérée comme l’aboutissement suprême du raisonnement machiavélique : en son nom que de crimes, d’injustices, seraient commis. Comme les clients cupides de Monsieur Ponzi, les contempteurs de la logique comptable préfèrent la douceur des profits immédiats, les gratifiantes dépenses à court-terme, au mépris de tout souci élémentaire du long-terme. Comme les naïfs escroqués de Monsieur Madoff, ils s’enthousiasment de leur perspicacité de cigales qui enchantent le temps d’un été, pendant que des imbéciles fourmis préparent le futur.

Des rapports déjà anciens (ils datent de 2005) avaient prévenu de l’inexorable arrivée de l’hiver  sous la plume des Camdessus, Pébereau et d’autres. Notre premier ministre s’était exclamé (avant le coup de tonnerre de la crise financière de 2008) que la France était en faillite. Mais rien n’y a fait, il fallait que la fête continue, « the show must go on », pourquoi détacher les guirlandes alors que l’on peut encore s’amuser ? Pourquoi ne pas réclamer encore plus d’actions en faveur de tel ou tel, plus de transferts sociaux, plus de politiques d’accompagnement.

Aussitôt les grandes voix s’élèvent pour protester contre toute politique qui risquerait de creuser les fossés entre classes sociales, qui enfoncerait les cités dans la misère, qui amoindrirait le pouvoir d’achat, qui toucherait aux acquis sociaux (la retraite, la sécurité sociale, le chômage) ; elles annoncent que tout changement serait synonyme de réaction et conduirait inévitablement à un soulèvement social.  Croient-elles vraiment qu’elles protègent les plus démunis, les plus faibles, les moins doués en ne leur signalant pas que la comptabilité n’est pas un outil inventé par des ploutocrates pour opprimer les pauvres mais une simple arithmétique dont les lois sont universelles.

Comment oser se qualifier de socialiste (ou de réformateur de droite, d’ailleurs) lorsque l’on croit que l’aveuglement va protéger les faibles, que le bon cœur tout de suite est une politique, que l’incitation à la réclamation immédiate peut protéger l’essentiel des protections sociales.  Certes nous avons la classe politique que nous méritons, mais quand même ne serait-il pas possible qu’ils arrêtent de fermer les yeux devant les dangers, en prétendant ouvrir les oreilles aux gémissements intéressés.

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8 juillet 2010 4 08 /07 /juillet /2010 11:00

Deux ministres prestigieux (Juppé et Védrine) se sont élevés contre la disparition de l’outil diplomatique français . Une académicienne de talent (Carrère d’Encausse) vient de s’émouvoir  du naufrage des lycées français à l’étranger.  Ces voix ne s’élèvent pas par hasard. La part du pauvre faite à notre action internationale n’est que le reflet de notre ignorance du grand village mondial ; l’état français croit à tort que tout se règle par des conversations entre grands de ce monde, badigeonnées de tapes dans le ventre, et de pseudo-amitiés ; dans la complexité du monde actuel, c’est un véritable déni des réalités ; croire que l’on peut régler notre action internationale avec un avion confortable pour transporter notre président aux quatre coins du monde, et une cellule diplomatique de quelques conseillers cachée dans le palais de l’Elysée est une régression d’une ampleur inadmissible.  Le monde est complexe, les acteurs sont nombreux, les problèmes sont inassimilables par un seul homme. Il est parfaitement illusoire de croire que l’on va régler tous les problèmes multilatéraux à coup de G8, G20, visites officielles. La diplomatie est affaire de proximité, de permanence, d’effort soutenu dans la durée. Tout le contraire de méthodes à l’esbrouffe, jamais explicitées, jamais soutenues par une stratégie.

Mais la revue de nos politiques diplomatiques n’est pas au cœur des préoccupations. Si l’on consulte le site du ministère, il est facile de constater que le dernier rapport d’activité est signé Douste-Blazy et concerne l’année 2005 ! Le dernier rapport de l’IGAE (l’inspection interne du ministère) est daté février 2008 et concerne l’année 2007 ! Quant aux éléments  donné par le ministre pour la préparation de son budget 2010, ils frisent l’indigence : pas de tableaux chiffrés, des comparaison d’une année sur l’autre qu’il faut glaner au hasard, et pire que tout pas de revue objective des actions engagées en terme de résultats.

Alors la critique devient difficile. Mais elle devrait pouvoir être faite. Il est même scandaleux qu’elle ne le puisse. Il faut alors se résigner à émettre des opinions un peu au hasard. Mais certaines questions, sans que faute d’éléments on puisse y apporter des réponses claires , méritent d’être posées.

Quid de nos contributions à ces organisations internationales  qui s’élèvent à 393 millions d’€ dans le budget 2009 (8% du budget du ministère) ? Sont-elles vraiment justifiées ? Sommes-nous satisfaits de contribuer à hauteur de 6.6% au budget de l’ONU ? C’est peut-être beaucoup tant pour notre poids dans le monde (5.5% du PIB mondial), que pour le résultat des actions de ce « machin ». Quid de notre participation à l’OMS, organisation qui a révélé toute son inefficacité avec l’épisode de la pandémie de la grippe AH1N1 ? Quid de notre participation à la FAO, l’organisation qui s’est rendu célèbre en ne voyant pas arriver la menace de famine de 2008 ? Qui de l’UNESCO, organisme connu pour ses dépenses incontrôlées et ses objectifs fumeux ? Et l’on pourrait continuer la litanie en se posant des questions sur le rôle et l’utilité de l’OSCE, du Conseil de l’Europe, nés du temps de la guerre froide et dont on ne saisit plus la permanence.

L’organisation de notre réseau à l’étranger mériterait certainement une analyse. Un doux mélange entre tutelles qui finit par ôter à l’ambassadeur son rôle essentiel de coordonateur de toutes les actions. Une complexification dans l’action économique qui laisse perplexe l’acteur non initié : le réseau des conseillers commerciaux, les actions d’UBI France, les postes d’expansion économique.

La structure de nos traités internationaux mériterait certainement une analyse. Des textes trop nombreux, parfois dépassés, et surtout qui à force d’accumulation servent de frein plutôt que d’outils au service de notre rayonnement. Beaucoup mériteraient certainement d’être dénoncés, au moins renégociés.

Ah que j’aimerais une restauration d’un véritable ministère des affaires étrangères, qui ne reçoive du Président et du Premier Ministre que les impulsions stratégiques , et la confirmation du choix des hommes-clefs. Avec un ministre qui sache organiser le travail diplomatique dans le respect de la nécessaire latitude d’action des ambassadeurs en poste. Je crois que ce n’est qu’à ce prix que l’on pourra sortir de l’inexistence diplomatique qui nous submerge.

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6 juillet 2010 2 06 /07 /juillet /2010 16:12

A force de mépriser la constitution Nicolas Sarkozy se prend en pleine figure les errements de certains de ses ministres.

Le premier ministre devrait diriger l’action gouvernementale ; il est écarté, humilié, au profit du secrétaire général de l’Elysée.

Les ministres devraient inspirer, chacun dans leur domaine, sous la coordination du premier ministre, et dans le respect des stratégies du Président, les diverses actions publiques ; ils sont là pour distribuer des éléments de langage préparés au Palais ; ils sont doublés par des conseillers sans responsabilité devant le Parlement, un Levitte pour les Affaires Etrangères, un Soubie pour les Affaires sociales, un Musca pour les affaires économiques.

La constitution bafouée (trahie ?), le gouvernement ridiculisé, que reste-t-il aux ministres  sinon la gloriole des voitures de fonctions, des réceptions, des places d’honneur, des escortes ; comment ne pas imaginer que certains, au comble de l’ennui, tentent de cumuler leur poste avec d’autres fonctions, passent leur temps à cultiver leurs réseaux, et s’étranglent de colère lorsqu’ils sont traités comme des gamins qu’il faut punir.

Culture du sérail qui n’ a jamais abouti qu’à des intrigues, des complots, des trahisons ; et maintenant il ne serait plus admis que l’on régule le système en étranglant les insoumis dans un coin sombre du harem.

Culture d’offices de cour, qui n’ a jamais attiré que des courtisans, des médiocres,  des arrivistes ; et maintenant il ne serait plus admis que les disgraciés soient exilés avec une prébende (mais je me trompe peut-être).

Qu’enfin le Président applique la Constitution. C’est d’ailleurs son devoir.  Qu’il continue comme avant et le régime s’abimera dans les intrigues et les affaires.

Qu’enfin le Premier Ministre applique la Constitution. C’est d’ailleurs son pouvoir. Changer de ministres n’a pas d’importance, il faut d’abord gouverner.

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6 juillet 2010 2 06 /07 /juillet /2010 14:51

L’audition récente de l’amiral Guillaud, chef d'état major des armées françaises, devant le Sénat révèle bien des surprises, ou plutôt des confirmations de ce que l’on peut légitimement soupçonner sur les opérations où sont engagés 10 000 militaires français.

L’énumération des buts de guerre est surprenante au moins sur trois des cinq théatre théâtres qu'il cite (les deux autres sont des opérations de sécurisation de nos ressortissants en Côte d'Ivoire et au large de la Somalie) :

En Afghanistan , il nous précise qu’il s’agit :

-          de donner confiance aux Afghans en leurs institutions ;

-          de séparer les populations des insurgés ;

-          de faire comprendre aux insurgés que leur action est vaine,

-          et dattendre les décisions stratégiques du nouveau commandant en chef américain en Afghanistan !

Au Kosovo, il nous avoue qu’il faut se retirer mais qu’il attend les ordres de l’OTAN !

Au Liban, il nous indique qu’il a deux missions : une de contrôle de la zone, une de réserve d’intervention au profit de toute la FINUL … et qu’il attend les ordres de l’ONU !

 

Sur la nécessité de la FINUL, inutile d’épiloguer : depuis 1978, comme l’indique officiellement l’ONU, cette force « n’a pas été en mesure de remplir son mandat » ! Avec la possibilité de jouer uniquement un rôle d’observateur et  d’aide aux populations, sa crédibilité militaire est nulle ; son rôle diplomatique est voisin de zéro, étant un bras armé d’une organisation internationale qui n’ a su ni organiser un quelconque embryon de négociation entre Israël et ses voisin, ni protéger le Liban de l’existence de zones autonomes de facto.  Quelle est la politique de la France au Liban ? Le général ou ne sait pas, ou ne veut pas le dire. Singulière approche d’une information de la représentation nationale.

L’invasion du Kosovo par la KFOR , depuis 1999, afin selon les dires de l’OTAN d’y instaurer la paix et la stabilité, a été le dernier soubresaut d’une politique dans les Balkans marquée par les principes de l’interventionnisme humanitaire ; le résultat en a été l’éclatement du pays en de multiples petites républiques « ethniquement pures » ;  ce désastre mérite-t-il que la France s’y attarde ?

Enfin l’Afghanistan. L’intervention de loin la plus importante à ce jour. Là il ne s’agit plus d’une intervention de maintien de la paix, mais d’une véritable guerre, menée contre un ennemi, les talibans, soutiens et propagateurs d’un terrorisme international. Naturellement le mot de guerre n’apparait pas dans les propos du général ; l’armée déployée là-bas se retrouve, non pas officiellement avec un objectif clair d’écraser des ennemis identifiés, de réduire leurs chefs à l’impuissance, mais avec un programme digne d’une cellule d’appui psychologique.  Ce serait risible, s’il n’y avait pas tant de morts de part et d’autre.

Et même sur des objectifs aussi flous, les propos de l’amiral prêtent à discussion :

-          il avoue que la confiance des Afghans en leurs institution n’est pas au rendez-vous ; guère surprenant lorsque toutes les informations soulignent l’extraordinaire corruption qui règne au sommet de cet état fantoche ; mais la force de l’OTAN que je sache n’a jamais pris le taureau par les cornes, et a même plutôt laissé se développer la culture du pavot, source principale de tous les trafics ;

-          en se proposant de séparer les populations des insurgés il pointe le doigt sur la réalité qu’il s’agit d’une guerre civile ; certes les talibans sont une face « terrorisme international », mais ils ont aussi une face composante ethnique (Patchouns contre les autres), une composante religieuse (rigoristes contre laxistes),  et probablement une composante sociale (campagne et immigrés citadins des campagnes contres urbains) ; au nom de la lutte contre le terrorisme, faut-il vraiment faire la guerre au peuple patchoun ? Pourquoi ne tolère-t-on pas le rigorisme religieux en Afghanistan, alors qu’il en existe de même nature dans bien d’autres pays du Moyen-Orient ?

-          passons sur la langue de bois motivante qui transforme l’écrasement de l’ennemi en une  suggestion polie de bien vouloir déposer les armes !  Mépris de l’adversaire, de ses propres soldats ou des deux ?

Sans missions lisibles, esclaves d’ une stratégie décidée dans les lourdes instances de l’OTAN, ou de l’ONU, il vous aurait fallu dire que l’armée française est devenue une troupe mercenaire au service d’intérêts étrangers, et plus spécialement aux ordres des généraux américains.

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2 juillet 2010 5 02 /07 /juillet /2010 09:59

Je ne voudrais pas apparaître comme cynique. Mais disons le tout net je préfère des corrompus aux Saint-Just.  Ne me faites pas dire que j’aime les escrocs. Mais je hais les idéologues. Rien ne me fait plus peur que ces deux expressions : il est intransigeant sur ses idées, il n’a jamais changé d’idées ; pourquoi admirer des gens qui sont sourds et rigides ?

Mais les Saint-Just ont le verbe haut. Pour eux le verbe est une arme. Ils l’utilisent, pour comme à la grande époque de la Terreur, assimiler doucement un suspect à un coupable.  Puis, toujours en référence à cette époque révérée du jacobinisme triomphant, ils assènent qu’il convient de sanctionner préalablement les suspects pour éviter qu’ils ne deviennent coupables.  Et l’on arrive à entendre des discours tout à fait surprenant du style :

-           mais pourquoi n’a-il- pas lancé des contrôles fiscaux ! (il faut des coupables réclamaient les jacobins à la tribune de leur club).

-          mais comment peut-il  (Mr Woerth) côtoyer quelqu’un  (Madame Bettencourt) à laquelle il a appliqué la loi (des rétrocessions fiscales) ! Ce ne sont plus les actes qui posent problème aux censeurs, ce sont les fréquentations, les sous-entendus de ce qu’ils ont peut-être fait , l’absence de moralité  du suspect érigée en dogme.

-          si sa femme est soupçonnée (de quoi, personne ne précise), alors par transitivité l’époux doit être soupçonné ! Toute notion d’autonomie individuelle est foulée au pied au nom de la solidarité proclamée du groupe des suspects.

Et aussitôt pour péroraison sont tenus ces éternels discours rousseauistes sur la vertu nécessaire de nos hommes politiques ; héritage de la vertu républicaine des romains. Refont surface au nom de l’exemplarité la nécessité de donner une image de transparence, d’une éthique qui transcende les banales règles de droit, une déontologie qui exige plus que ce que dit le droit et les usages.  Discours effrayants.

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