Dans la déclaration de politique générale de Monsieur Ayrault, ce qui est intéressant n'est pas ce qu'il dit, catalogue sans nouveauté du programme de Hollande, reprise sans imagination des slogans de la campagne, répertoire des quelques actions engagées depuis le jour de l'élection présidentielle. Cette pitoyable et interminable litanie n'apportait rien, ni en information, ni en perspectives neuves, ni en élan. Ce qui est intéressant est ce qui n'est pas dit :
- comment gagner la bataille de la balance commerciale ? Ce n'est pas j'espère juste en lançant une diplomatie économique dont on ne sait sur quels principes elle va se déployer, ou en demandant à Bruxelles d'appliquer avec moins d'angélisme quelques contingentements. La réponse est complètement insuffisante.
- comment gagner la bataille de l'industrie ? Serait-ce en sauvant des emplois dans des industries à la dérive (la notion bizarre de licenciements économiques abusifs !), serait-ce en donnant des moyens financiers à des entreprises sans projets (une banque d'investissements publics pour quoi faire ?), serait-ce en donnant des coups de pied au cul aux entrepreneurs (en particulier avec une fiscalité personnelle confiscatoire), en méprisant les investisseurs (la méchante finance est punie par la fiscalité), en ignorant les problèmes de compétitivité (suppression de la TVA fiscale). La réponse tentée est une erreur.
- comment se situer dans le monde, vis-à-vis de nos partenaires européens, de la construction européenne, des pays émergents ? Il n'a jamais parlé des Etats-Unis (la première puissance mondiale), une fois de la Chine (notre premier déficit commercial); que pense-t-il de la parité des monnaies internationales ? rien peut-on croire. Que pense-t-il des déséquilibres commerciaux à l'intérieur de l'Europe et entre l'Europe et les pays émergents ? rien imagine-t-on.
- comment comprend-il a sécurité internationale ? Dans son discours ça se limite à du droit de l'homisme (répandre la démocratie), tempéré par la peur d'Al Qaida dans le Sahara. Indigent.
Le bilan est attristant. Une campagne électorale peut être simplificatrice (quoique ...). L'acte ignauguratif d'une mandature se doit de rectifier les manques évidents du programme présidentiel. Monsieur Ayrault a été à la hauteur de son personnage : en-dessous de tout. Il est dramatique de penser que la démocratie à la française impose de rester cinq ans avec ces gens là.