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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 14:42

"Aucune donnée factuelle, si utile soit-elle, ne peut remplacer cette liberté et cette responsabilité (d'arrêt du traitement actif) sans laquelle la médecine ne serait qu'un acte technique dénué d'humanité" écrit le professeur Jean-Roger Le Gall dans le Figaro d'aujourd'hui. Cette phrase pose plusieurs problèmes :

- quid d'une volonté exprimée par le patient, relayée (et prouvée) par l'entourage lorsque le patient n'est plus en état de s'exprimer; le médecin, n'est certainement pas propriétaire de la vie de son patient; devant la volonté supérieure de celui-ci, il redevient un simple technicien (ce qui n'est pas un terme infamant) qui se borne à juger de la validité des désirs dits ou rapportés.

- quid de l'éthique du médecin qui veut sauver une vie résiduelle; devient-il un créateur qui, au nom d'une technique triomphante, veut s'opposer à l'inéluctable ? Le médecin ne peut être un assassin (pas plus et pas moins que les autres êtres humains), il ne peut non plus être un Prométhée qui veut insuffler la vie là où elle n'a plus lieu d'être. 

 

Aucune loi ne peut demander à quiconque de donner la mort sinon à restaurer la profession d'exécuteur des hautes oeuvres, et celà n'est pas un problème spécifique  de la profession médicale.  Le véritable sujet, qui ne doit pas être esquivé, est de faire survivre un malade par des moyens non proportionnés à son état, à sa volonté, au désir recueilli par son entourage. Il est évidemment extraordinairement complexe, et ne se résout pas avec des lois. Mais une fois que l'on s'en tient aux fondamentaux, le médecin est au service du malade, il n'est porteur d'aucune métaphysique lui commandant de faire l'impossible pour garde un souffle de vie, il n'est pas là pour décider en son âme et conscience si untel doit continuer de vivre ou pas, il n'a pas à faire à tous prix des gestes mécaniques pour prolonger une existence, alors il est possible de revenir à la seule donnée qui vaille : que veut, que voudrait, qu'avait voulu le patient; et en fonction de celà faire les gestes techniques, non pas pour interrompre une vie, mais pour arrêter les traitements actifs.  

 

Je sais bien que la réponse du corps médical est que la quasi totalité des malades voudrait survivre. Je pense, quant à moi, que c'est une surinterprétation : le codicille arraché à quelqu'un dans un état semi-comateux n'a pas de valeur juridique face à des volontés fermes exprimées par un être conscient. La grandeur de la médecine se révèlerait bien plus en s'astreignant à explorer les volontés des individus tombés en son pouvoir que d'exercer une dictature sur des corps.

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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 19:29

Quels sont les ressorts de la colère de la rue musulmane ? Un film obscur déniché au fin fond des Etats-Unis ? Certainement pas, ce ne fut qu'un prétexte trouvé providentiellement par quelques manipulateurs. Des caricatures sacrilèges publiées par des fouteurs de merde ? Certainement pas, ce ne sont que des réponses d'excités à d'autres.

 

Si la colère se déchaine, elle a bien un objet de haine : les dévoiements des médias occidentaux, dont il serait parfaitement abusif de prétendre qu'ils sont représentatifs d'une culture, ou d'une civilisation. C'est l'incompréhension de sociétés pour lesquelles le mot de respect d'un certain nombre de valeurs fondamentales a un sens, envers des manifestations sur les écrans, sur les ondes, dans les journaux d'une philosophie relativiste qui claironne que tout se vaut pourvu que l'individu y trouve satisfaction. La pornographie, le libertinage, le sacrilège sont montrés comme des badinages, ou pire des manifestations d'une liberté d'expression que rien ne devrait censurer, ou encore pire comme des oeuvres de l'esprit pouvant atteindre le statut d'oeuvres d'art. Le droit de dire n'importe quoi, au mépris de l'histoire, en crachant sur la culture, en dénigrant la civilisation est caractérisée comme un progrès des moeurs, une évolution des mentalités (vers quoi, on se le demande !), une victoire pour tout dire de la démocratie (ou de la médiocratie ?).

 

La colère est rentrée, non exprimée dans la rue occidentale, tétanisée par le discours ambiant, peureuse des condamnations, des procès, de la mise au ban des médias. Elle s'exprime dans la rue musulmane. Comment en être surpris. Quelle tartuferie d'y voir l'expression d'extrémistes : ils la suscitent, la manipulent, mais de fait ils ont trouvé un terreau fertile.  Comment des non-occidentaux ne peuvent être sidérés non seulement par les débauches montrées avec complaisance, mais aussi par l'exemple calamiteux du tourisme sexuel qui s'affiche à Marrakech, Tanger, Hammamet etc..... etc..., mais aussi par l'immonde emprise de la drogue qui pourrit commanditaires et clients, mais encore et surtout par le mépris de tout rite assimilé à un folklore désuet.

 

Condamner, interdire : les mots tabous, deviennent des obligations lorsque qu'il s'agit de dénoncer ceux qui critiquent nos modes de vie.

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15 septembre 2012 6 15 /09 /septembre /2012 17:13

Encore Bernard Guetta qui vient nous rabâcher son ragoût sans sel, sans sucre, sans épices. Jeudi dernier, au milieu du bruit et du sang des émeutes des rues arabes, il déclarait benoitement :

"le monde musulman vient là d’infliger un démenti aussi cinglant que salutaire à ceux qui le décrivent comme globalement fanatique et violent car le meurtre, mardi soir, des diplomates américains ne relevait en rien d’une hystérie de foules sanguinaires"

"la culpabilité morale des auteurs de ce film n’en sont pas moins immenses"

"Partout, des pans entiers de l’islamisme y rompent avec le djihadisme, commencent à accepter le jeu démocratique, comme en Turquie, et s’éloignent de courants violents qui leur reprochent cette évolution

 

Le raisonnement  s'articule en trois temps :

1° quelques exaltés ont tué l'ambassadeur des Etats-Unis en Lybie

2° le véritable responsable est l'auteur de la vidéo sacrilège

3° la Turquie est le modèle que suivent en réalité les rues arabes.


Décortiquons :

1° le problème que ne mentionne pas le père Guetta est que l'assassinat d'un représentant de la culture occidentale n'est qu' un épiphénomène au milieu des carnages perpétrés contre les chrétiens au Nigéria, en Syrie, au Pakistan, en Indonésie, la peur de l'anéantissement qu'éprouvent coptes en Egypte, diverses obédiences non musulmanes en Syrie,  la réalité douloureuse de l'exode des chrétiens d'Irak, la sauvagerie de la mainmise de l'Islam intégriste sur le nord du Mali.

2° la vidéo sacrilège qu'incrimine saint Guetta est de son aveu même un prétexte; qui n'a compris qu'il s'agissait de célébrer (si l'on ose dire) le 11 septembre; les invocations à Ben Laden (plutôt Oussama qu'Obama criaient les manifestants), la bannière étoilée brûlée en sont des signes manifestes;

3° la Turquie, invoquée à tour de bras par le révérend Guetta, est un drôle de modèle, hésitant entre la dictature militaro-fasciste et la dérive islamiste; se laisser obnubiler par la réussite économique de ce pays, l'intelligence de sa diplomatie, la puissance de son armée ne peut masquer la réalité d'un pays intolérant, qui tente d'affronter de difficiles problèmes sociaux et ethniques, par l'exaltation de la nation turque et de la religion sunnite.


Rien dans les faits ne contribue à l'optimisme béat de Dom Guetta. Mais qu'importe la réalité, seul compte pour lui l'univers radieux et hors-sol qu'il nous inflige depuis belle lurette.

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15 septembre 2012 6 15 /09 /septembre /2012 16:16

Les fonctionnaires, représentés par un gouvernement à ses ordres, font la poche des autres citoyens avec un cynisme confondant. D'un côté accroissement des impositions de 20 milliards sur les personnes physiques et les sociétés (qui, in fine ne sont rien d'autre que des personnes, salariés, créanciers, actionnaires), et de l'autre non augmentation globale des budgets de l'état que l'on nous présente comme une économie de 10 milliards. La farce serait drôle si les dindons n'en étaient pas tous les non-fonctionnaires; on glousserait si l'on ne voyait les renards se goberger dans le poulailler.

 

Sous le prétexte de ne pas dresser une France contre l'autre, il est d'usage d'admettre que notre fonction publique est exemplaire et que toute atteinte à son effectif ou à son niveau de vie aurait pour conséquence la baisse de la qualité des services publics. Au nom de quel intérêt supérieur faut-il consentir à ces mensonges : la crainte de grèves, la peur d'une guerre civile, la sanctuarisation de l'état à la française.  Qui n'a pas mis en évidence les doublons, les empilements, le népotisme, la dolce vita de la fonction territoriale (rapport Dosière, en dernier lieu). Qui ne s'est pas moqué des commissions multiples, des hautes autorités innombrables, des cabinets pléthoriques, du favoritisme qui sont la bouffissure de l'état central.  Qui ne s'est pas plaint de l'amalgame invraisemblable de lois votées en rafale, contradictoires entre elles, suivies de décrets qui s'éloignent de ce qu'a prévu le législateurs, et de circulaires qui s'en écartent encore davantage.  Tout celà figure dans les rapports documentés annuels de la Cour des Comptes, ou du Conseil d'Etat (sur l'inflation législative en particulier) : mais les aboiements peuvent retentir et la caravanne de l'état continuer son train-train brinqueballant.  Le gouvernement feint de diriger un char qui va au train que lui impose son attelage : les français sont des veaux menés par des boeufs.

 

Après l'incurie des années Chirac, les fausses réformes des années Sarkozy, voici maintenant venu le temps de la satisfaction des promesses données par des démagogues aux fonctionnaires qui les ont portés au pouvoir avec le respect de trois dispositions fondamentales : pas touche aux effectifs (les réductions d'emplois sont bonnes pour le privé), pas touche au statut (la flexisécurité s'est bien pour ceux connaissent déjà la précarité), pas touche au salaire (la baisse de l'intéressement, la hausse des cotisations dans les entreprises c'est nécessaire pour les autres).

 

Mais quand procédera-t-on au sacrifice de ces boeufs trop gras aux dieux de la prospérité ? Espérons qu'il ne faudra pas attendre cinq ans. 

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12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 10:49

Le mariage homosexuel n'est ni moral, ni immoral, il est  la reconnaissance qu'une déviance reçoit l'approbation de la loi; le problème ne se limite donc pas au confort vis-à-vis des autres de deux êtres de même sexe qui veulent afficher leur amour; il devient l'affaire de ceux qui se retrouvent pris dans l'obligation, non pas de respecter l'existence de comportements qu'ils ne comprennent pas, mais de forcer leur approbation de ces comportements. L'exemple le plus criant est qu'irrévocablement le mariage homosexuel entrainera l'autorisation de "créer" des enfants par adoption, procréation médicale assistée, voire gestation par autrui :  qui sait si une  femme obligée d'abandonner son enfant souhaite qu'il entre dans une famille homoparentale, qui a prétendu qu'une femme qui porte un enfant pour autrui n'est pas en train de marchandiser un être humain. Et bien d'autres questions se posent : au nom de quoi les parents d'un couple homosexuel seraient-ils obligés de passer de l'approbation tacite et affectueuse à la reconnaissance forcée d'une filiation mercantilisée; pourquoi les conséquences pécuniaires de telles unions devraient-elles être supportées par ceux qui ne les approuvent pas et pourtant y apporteront leur écôt  : héritages, pensions de réversion.

 

Si la loi est là pour encadrer le possible, elle n'est pas là pour autoriser les pratiques existantes au prétexte de faire respecter des mots flous qui s'appellent l' "amour ", ou le "bonheur individuel"; sinon à ce titre on ne voit pas pourquoi les liaisons incestueuses ne pourraient entrer également dans un cadre législatif; celà existe chez les humains comme dans le règne animal; pourquoi cette déviance là est unanimement rejetée ? Parce que les moeurs n'ont pas encore assez progressé ? Parce que ce tabou est encore trop fort ? La loi a été inventée par l'homme, non pour créer le bonheur des individus, mais pour infliger des sanctions à ceux qui troublent l'ordre social; la loi n'est pas un outil d'épanouissement des désirs, elle n'existe pas pour donner des droits, elle ne crée que des obligations à tous pour assurer le respect de quelques uns. Si le respect des minorités, à travers la loi, est même devenu l'âme même des démocraties modernes, celà ne signifie nullement que l'empire des sens de quelques uns triomphe sur ceux qui ne sentent pas concernés et même violentés dans leur respect des tabous.

 

L'empire des sens est quand même la véritable raison de tout ce battage qui n'est que la suite logique de tout le délitement  subi par notre culture : le mots de fidélité est devenu risible (quoique non vieillot quand on voit les ravages de proches atteints de peines d'amour), le libertinage (mieux porté que le vagabondage sexuel) est une valeur cathodique, le désir d'enfant est abandonné au profit du droit à l'enfant (expression atroce pour les parents qui attendent vainement une naissance). Quoi de plus logique dans cette déroute hédoniste que de réclamer un droit à progéniture pour ceux qui veulent vivre une vie de parents sans en avoir les caractéristiques, ni expérimenté les douleurs. Quoi de plus logique que d'interdire de parole collective les épicuriens, les stoïciens, les chrétiens, les musulmans, les juifs, les zoroastriens et j'en passe !

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 10:23

La crise gouvernementale s'aggrave : le premier ministre a été balancé par dessus bord après avoir révélé pendant l'été la profondeur de son aboulie; les réformes dites sociétales du style mariage gay sont précipitées pour tenter de faire croire qu'il se passe quelque chose au sein des ministères; le président sombre dans l'incohérence économique.

 

Qu'a dit le président :

- il fait 10 milliards d'économies sur en fait des grands travaux (canal Nord-Sud, Lignes de TGV, rénovations de sites etc...) qui auraient pu nourrir l'économie et ne propose strictement aucune mesure de restriction des dépenses de fonctionnement (nombre de niveaux d'administrations, doublons, gaspillages de libéralités envers les associations)

- il ponctionne 20 milliards sur ceux qui travaillent, et sur les entreprises déjà exsangues

Il ose appeler celà un combat,  il  ose prétendre que l'effort demandé est une manifestation de patriotisme.

 

Un peu de vergogne, Monsieur le Président :

- pourquoi n'avez vous pas proposé l'abolition de l'intégralité des niches fiscales, pour ne rétablir que celles qui réellement concourent à notre développement économique (un excellent rapport a été fait et donne toutes les pistes nécessaires),

- pourquoi n'avez vous pas suspendu tout recrutement de personnel  par l'état et demandé que les administrations territoriales et de santé fassent de même, pour une période de deux ans, sous réserve de recrutements ciblés pour les  administrations qui concourent à la santé et à la sécurité des français (vous faites l'inverse et proposez d'encore des contrats d'embauche subentionnés par l'état pour faire on ne sait quoi),

- pourquoi n'avez vous pas suspendu tout versement aux associations de tout poil, sous réserve d'examen de leur réelle contribution au bien-être de nos concitoyens (un assainissement budgétaire et surtout moral pourtant indispensable),

- pourquoi n'avez-vous pas évoqué le déficit absurde de la sécurité sociale (absurde pace que dans un système de solidarité cotisants/bénéficiaires il ne devrait jamais y avoir de déficit) et la nécessité de baisser les remboursements aux bénéficiaires, mais aussi de faire cesser le scandale du non-paiement par l'état de ses obligations envers la sécurité sociale,

- pourquoi n'avez-vous pas évoqué le déficit de l'UNEDIC et le devoir impérieux d'arrêter immédiatement les abus (le milliard des intermittents du spectacle par exemple) et de fournir les ressources nécessaires pour que soit assurée le maintien d'indemnités décentes pour les chomeurs à venir.

 

Mais vous n'avez que le courage de faire des réformes, de trancher dans le vif, de remettre à plat des situations de rente et de surconsommation. Vous croyez qu'il vous faut appliquer votre programme démodé, inadapté, conçu par des esprits aigris qui croient que l'égalité est une vertu, et la réussite un vice. A candidat mou, très logiquement est associée une action molle. Rien de churchillien, voire de gaullien, dans le catalogue de mesurettes que vous avez présenté. Ce n'est pas en fronçant le sourcil, et en aboyant contre ceux qui travaillent, que l'on peut faire croire que l'on a de l'autorité.  De tout évidence, après votre été d'indolence, vous n'avez toujours pas pris la mesure de la tâche qui vous a été confiée. Je ne vois qu'une solution, acceptez le verdict des faits : vous n'êtes pas  la hauteur, et comme Neville Chamberlain, il serait urgent que vous vous effaciez.

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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 10:47

Vision caricaturale des Etats-Unis de Bernard Guetta. D'un côté le "conservatisme réactionnaire" représenté par Mike Romney , qui dans l'esprit de ce chroniqueur impartial se résume à un retour aux conditions économiques ayant permis l'éclosion de la crise financière; c'est "le sabre, la finance et le goupillon, la loi de la jungle et de l'ordre moral" parce qu'il refuse la réduction des budgets de la défense, et la libéralisation de l'avortement. De l'autre Barak Obama est le représentant de "l'amérique généreuse face à celle de l'égoïsme social", de la "défense des plus pauvres".

Dans ce langage outrancier, le chroniqueur ne décrit rien de la réalité des Etats-Unis d'aujourd'hui : lz coupure entre zones riches (la Californie des starts-ups du web, le mid-west du shale gaz, le Texas et sa croissance économique soutenue), et zones appauvries  (les downtowns de Detroit,  la Nouvelle Orléans, Pittsburgh etc...), le chômage des ghettos noirs (pour lesquels Obama n'a pas fait grand chose), la faillite financière qui s'est aggravée pendant les quatre dernières années avec la fuite en avant dans la dépense, le déficit. Ce que Bernard Guetta décrit, a travers les marionettes qu'il tente de faire bouger sur son théâtre d'ombres, est son univers intellectuel français : la croyance que la démocratie s'exprime dans un état omniprésent, la conviction que la tyrannie est légitime lorsque une majorité la soutient, la lutte manichéenne entre d'un côté l'argent, l'égoïsme, le libéralisme économique, incarné par des riches, et de l'autre la générosité, la répartition des richesses, la défense des droits de l'homme et de l'environnement..

La panorama que nous propose Guetta de la lutte des prétendants à la présidence des  Etats-Unis, n'est que le reflet  d'une vision empreinte de religiosité issue des tréfonds des siècles : le dualisme, la lutte du Bien et du Mal, Ahura Mazda contre Ahriman, Dieu contre Lucifer. Le malheur est que notre pauvre chroniqueur veut inscrire ce propos dans un cadre laïque, et que l'on ne voit pas très bien pourquoi une moitié de la population se complait à continuer de pêcher en vénérant des idoles du mal alors que le péché n'existerait pas; à moins que l'on considère qu'il s'agisse de péchés que de maugréer contre la prévalence des théories environnementales, lutter contre l'autoritarisme de l'état centralisé, combattre les errements des politiques d'assistance sociale.  Mais alors, il n'est plus question de démocratie et de liberté de pensée, mais de dictature et de formatage des esprits.

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31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 09:05

Une diplomatie se définit par la clarté des objectifs, la crédibilité des intentions et par dessus tout le choix de l'axe principal de l'effort. C'es en respectant l'ensemble de ces paramètres qu'une action diplomatique peut efficacement oeuvrer.

C'et donc à juste titre que le chef de l'état a mis en exergue l'instabilité du monde d'aujourd'hui née de l'effacement de la superpuissance américaine et de l'absence de pouvoirs régionaux influents et responsables; la menace terroriste et surtout la dissémination nucléaire deviennent des enjeux majeurs; l'Iran se retrouve légitimement en première ligne de ses préoccupations : il développe le nucléaire, probablement à des fins militaires; il menace ses voisins (péninsule arabique, Irak, Israël).  Parmi les nouveaux moyens d'actions contre l'Iran, tenter d'agir sur son allié, la Syrie, qui est devenu un maillon faible du fait des barbaries de son régime est légitime. L'intention reste crédible, lorsque elle se limite à la mise en place de contraintes que je qualifierais d'hors-sol : zones d'exclusion aériennes plus ou moins élargissables, zones d'exclusion terrestres elles aussi modelables en fonction des circonstances, dont la mise en place peut se faire à partir de notre allié turc, et avec l'appui des bases américaines du secteur. L'objectif  est symbolisé à outrance  Bachar El Assad doit partir; mais c'est en celà qu'il devient un outil opérationnel simple; le plus complexe, les conditions de son départ, les conditions de son remplacement restent entièrement floutées afin de laisser les mains libres à toutes les négociations possibles avec les oppositions, les transfuges, et l'acteur incontournable et stratégique qu'est la Russie en cette partie du monde.

Il est dommage que le président ne se soit pas livré au même exercice  sur le plan de la diplomatie économique.  La faiblesse de son discours sur l'Europe témoigne de l'insuffisance de l'analyse : à quoi sert l'Europe ? Une zone de culture commune, un futur pays, un contrepoids aux pays émergents; quelles leçons faut-il tirer des décennies passées d'existence de l'Euroland  ? Fut-ce un boulet, un frein, une étape. Faute de ces réflexions, l'objectif  reste flou; certes c'est pour ne froisser personne, mais on ne voit pas comment une équipe peut aller quelque part sans s'être fixé le choix des étapes. L'intégration budgétaire que l'on comprend en filigrane est absurdement prise comment un but alors qu'elle serait tout au plus un moyen.

La même confusion, du coup, s'installe quant à l'axe d'effort choisi : les petits pas et le pragmatisme deviennent des choix alors qu'ils ne sont au mieux qu'une méthode.

L'ensemble de cette diplomatie européenne devient de ce fait non crédible : qu'en pensent les cofondateurs de l'Europe (Allemagne, Italie), qu'en pensent les adhérents instables (Grande Bretagne, Espagne, voire Pays-Bas). L'impression laissée est que le poids des dettes est devenu le moteur de notre action diplomatique : le problème 'est plus de savoir où l'on va, mais d'éviter les coups de pieds au cul de la finance internationale. Une telle absence d'ambition nous laissera comme un bateau sans pilote, errer  au gré des vents, et des courants, sous l'influence des diktats allemands, des frousses des grands contributeurs mondiaux, et des petitesses bruxelloises.

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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 22:34

Deux voyous disparaissent.  L'un arrogant, drogué, a triché pour gagner des Tours de France. L'autre tout aussi arrogant, vautré dans sa débauche et ses stupéfiants a trompé les spectateurs du petit écran sur sa personnalité. Lance et Delarue. L'un a gagné beaucoup d'argent  en ne ménageant ni ses efforts, ni la tyrannie qu'il faisait régner sur le peloton; il était certes un champion, mais d'autres l'étaient peut-être tout autant voire plus que lui et ont été écarté pendant des années des podiums. L'autre a gagné plein de fric, avec ses émissions racoleuses, accaparant de précieuses heures de diffusion sur une chaine publique au détriment de talents moins voyeurs.

L'intéressant est le traitement que les médias leur offrent. Pour Lance, il n'est pas de mots assez durs pour stigmatiser, avec  raison, sa conduite, pour déplorer le discrédit qu'il risque d'infliger à un sport déjà mal en point, pour célébrer la chute du héros qui ne méritait pas sa place. Pour Delarue, après un bref moment d'hésitation, les médias se sont repris pour voler au secours de la star déchue : et que Drucker s'attendrisse sur son professionnalisme, sur son combat contre la maladie; et que Filippetti  se croie obligée de sortir dans un communiqué "qu'il fut un animateur de talent" , en ne minimisant qu'à peine l'éloge avec une allusion discrète à "ses faiblesses" que bien entendu "il a affronté avec courage" ; pour Christophe Dechavanne, sa disparition n'est rien d'autre qu'une "catastrophe", et s'il était "givré" c'est comme tous les gens de son métier ; Pierre Lescure qui le trouve "exemplaire"; Laurence Ferrari qui le respecte et veut lui rendre hommage; Sophie Davant qui voit en lui un "être hors du commun" .

Pour couronner le tout le service public ne trouve rien de mieux que de programmer une soirée spéciale pour  ce zigoto.

Un tel dérapage montre que cette famille de l'audiovisuel est surtout une mafia qui lorsqu'elle ne peut plus pratiquer l'omerta, tente encore de couvrir ce contre exemple vivant. A croire qu'ils sont tous de la même étoffe. Seraient-ils tous à jeter au linge sale ?

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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 12:09
Xavier Bertrand l’inoubliable ministre de la Santé qui a interdit la cigarette dans les lieux publics, le ministre du travail qui a réussi entre 2007 et 2012 à ne rien faire pour tenter de réduire un code du travail boursouflé (sans compter toute la jurisprudence de la chambre sociale de la Cour de Cassation qui tente de pallier de puis des décennies les contradictions et insuffisances des textes). Christian Estrosi l’impérissable sous-ministre une fois à l’aménagement du territoire, une fois à l’industrie, dont personne ne se souvient de la contribution au développement industriel du pays. Nathalie Kosciusko-Morizet, la muette du sérail pendant la campagne de Nicolas Sarkozy, qui se lance maintenant dans la surenchère écologique et milite pour l’interdiction de la recherche sur les gaz de schiste, qui bien entendu est favorable au mariage gay. La présence au milieu des six candidats à la présidence de l’UMP, d’un paresseux sans idées, d’un zozo aux idées courtes et d’une femme dont les idées sont étrangères à celles de ce parti, pose la question du renouvellement des hommes politiques de droite. Ces trois candidats n’ont certes pas la moindre chance d’emporter l’élection au sein du parti, mais leur volonté et leur acharnement à participer à cette compétition laisse pantois : ils veulent être de futurs incontournables, alors qu’il serait urgent de les balancer aux oubliettes de l’histoire ; ils veulent être des dirigeants du futur alors que leur action passée laisse au moins interrogatif. La question qui se pose est simple, pourquoi arrivent-ils à se distinguer alors que bien d’autres personnalités le mériteraient plus. Chacun des cas amène une réponse différente. NKM est le type d’homme politique qui met son intelligence au service des idées les plus incongrues, les défend avec astuce, sans que je sois sur qu’elle y croie un instant : elle est pour moi l’incarnation du cynisme. Estrosi est le parfait exemple du bellâtre qui ramasse des slogans là où il le peut, et s’en fait une guirlande qu’il montre sur toutes les estrades : il est la personnification du populiste bateleur. Xavier Bertrand est l’antithèse de l’homme d’action ; il ne croit qu’à la résolution des problèmes par l’emberlificotage des réponses, qu’à la noyade des difficultés dans le marais des commissions ; il est l’archétype de l’homme des réseaux faute d’être un homme résolu. Ces trois seconds couteaux ne se ressemblent guère, et pourtant derrière chacun d’eux se profile l’absence inquiétante de toute charpente : l’une prend ses idées à gauche, l’autre les ramasse dans le caniveau, le troisième n’a que celles qui arrangent son entourage. Mon seul souhait est que ces trois là s’écroulent dans leur propre inanité
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